Essai Renault ZOE : graine de star

Dès sa naissance, ZOE était déjà la star des salons, éclipsant complètement sa soeur Mégane dont le postérieur avait sérieusement gonflé. A un an, ZOE était la fierté de ses géniteurs, qui envisageaient son avenir avec la plus grande des sérénité. A trois ans, ZOE se faisait attendre mais tournait déjà dans son premier film pour le grand écran, écrit spécialement pour elle par Luc Besson.

Pour ses quatre ans, ZOE est prête à courir, et s’évade déjà de son fief de Flins pour des vacances scolaires à Lisbonne. ZOE est une graine de star, et personne ne pourra le lui enlever !

Un design unique

La ZOE a été présentée avant la nouvelle Clio, et on aurait pu craindre que les deux modèles soient des copier-coller l’un de l’autre. Mais la citadine créée par Renault est restée fidèle au dessin d’origine : on retrouve même le pouce du designer Jean Sémériva sous forme d’empreinte digitale sur les poignées de portes arrières.

La Renault ZOE est réussie esthétiquement, avec un design assez atypique qui donne l’effet de voir un concept car en mouvement.

Vie à bord

Globalement la présentation intérieure de la Renault ZOE rappelle beaucoup celle de la nouvelle Clio. Avec une ambiance blanche, elle s’en démarque un peu plus. Les concepteurs l’ont voulu plus haut de gamme afin de valoriser les propriétaires. Le résultat est séduisant, avec un écran TFT en couleurs au lieu de classiques compteurs, des sièges avant intégrant les appuie-tête et traités au Teflon, mais aussi un capteur de toxicité et un ioniseur relaxant.

Le nouveau système R-Link est de série dès le premier niveau de finition Life. Il propose de nombreux écrans pour surveiller sa consommation, son éco-conduite, ou pour paramétrer le ioniseur et le parfumeur d’ambiance. Parmi les atouts de ce nouveau R-Link : une très belle qualité d’écran, et la possibilité d’utiliser des applications connectées, notamment pour trouver une place de parking.

Curieusement, au lancement, le siège conducteur de la ZOE n’est pas réglable en hauteur.

Le frein de stationnement n’est pas électrique mais traditionnel, de la même façon que le levier de vitesses rappelle celui d’une boîte de vitesses automatique alors qu’il n’y a pas de boite de vitesses…mais un réducteur. De cette manière, Renault a cherché à ne pas trop dérouter ses clients…mais aussi sans doute à faire quelques économies au passage.

Le confort est très agréable, avec un silence de fonctionnement propre aux voitures électriques. Cette ZOE plus longue que la nouvelle Clio offre cinq places, et dispose d’un coffre de 338 litres plutôt généreux. Il sera largement suffisant pour les courses de la semaine, à défaut de pouvoir l’utiliser pour partir en week-end…

Conduite

Avec un couple de 220 Nm disponibe immédiatement, la Renault ZOE fait preuve d’un sacré dynamisme. En performances, elle ne sera pas comparable avec la Clio 1.2 16V 75 ch mais plutôt avec la version TCE 90 ch.

Le châssis commun avec la Clio 4 a été revu au niveau des réglages de suspension : plus lourde du fait de ses batteries lithium-ion qui lestent l’arrière, la ZOE est plus confortable que la Clio. Ses suspensions souples ne la rendent pas non plus imprécise, et la stabilité générale permet au conducteur d’être on ne peut plus serein.

En ville la maniabilité est excellente, et les départs canon lorsque le feu passe au vert devraient en étonner plus d’un ! Il faudra ensuite faire des choix : activer ou non le mode ECO, pour soulager les batteries ou favoriser l’agrément. Au fil des kilomètres on a évidemment du mal à lâcher des yeux la barre composée de petits cubes verts qui représente l’autonomie restante. Elle n’indique pas au départ les 210 km théoriques, mais l’autonomie possible suivant le style de conduite des 30 derniers kilomètres parcourus. La ZOE chargée qui nous attendait à l’aéroport de Lisbonne promettait ainsi 125 km.

Quelle autonomie véritable ?

Renault annonce déjà plusieurs chiffres pour l’autonomie de la ZOE. Les version Intense et Zen sont homologuées pour une autonomie de 210 km, avec la monte pneumatique 16 pouces spécifique Michelin Energy EV. La monte optionnelle 17 pouces est vendue avec des Michelin Primacy, et l’autonomie descend alors à 195 km.

Mais on ne s’arrête pas là puisque Renault nous assure qu’il est possible de parcourir raisonnablement 150 km avec sa ZOE, mais seulement 100 km environ en saison froide.

On parle ici d’une ZOE équipée d’une batterie neuve au meilleur état de sa charge.

Les batteries sont en location, et le contrat prévoit qu’elles soient remplacées si leur charge descend sous la barre des 75 % de la capacité initiale.

Lors de notre essai autour de Lisbonne, l’autonomie réelle aura tourné autour des 125 km, et cela sans pratiquer une éco-conduite vertueuse.

Peu de concurrentes

A son lancement, la Renault ZOE a le champ libre. Peugeot et Citroën diffusent leurs iOn et C-Zero dérivées de la Mitsubishi i-Miev en petite quantité, et ces citadines sont loin de proposer l’agrément et la polyvalence de la ZOE. Même chose pour la Smart Electric Drive qui arrive bientôt, et ne joue pas dans la même catégorie avec son format réduit et ses deux places.

C’est du côté de l’Alliance Renault-Nissan que la plus grande concurrente de la ZOE existe : la Nissan Leaf est très proche en agrément, mais souffre d’un gabarit plus grand et moins pratique pour la ville, d’un tarif plus élevé à l’achat, et d’une autonomie inférieure.

Pour quel usage ?

Avec une autonomie réalisable de 150 km, la Renault ZOE s’adresse à tous ceux qui ont besoin d’une voiture pour réaliser des trajets quotidiens de courtes distances, et qui sont équipés d’une autre voiture pour les escapades et les départs en vacances.

Mais cette clientèle devra pouvoir installer la Wall Box de Renault à son domicile pour la recharge, car le câble permettant de recharger la ZOE sur un simple prise 220 V n’est pas commercialisé !

La ZOE pourra être rechargée sur des bornes spécifiques commes celles d’Autolib, ou à domicile sur une Wall Box installée par Veolia. Le forfait minimum coûte 390 euros pour une prise installée à deux mètres de votre tableau électrique, dans le sous-sol d’une maison par exemple.

Avec une installation électrique de 3 kW, la charge complète peut durer de 6 à 9 heures. Sur une borne de recharge rapide, 30 minutes suffisent pour récupérer 80% de la charge.

Budget

La Renault ZOE Life est vendue à 20700 euros, ce qui fait un prix client de 13700 euros avec le généreux bonus écologique pour les acheteurs français. A ce prix, la nouvelle Clio est motorisée par un moteur essence 75 ch moins performant, avec un équipement nettement inférieur.

La ZOE Life est équipée en série du système R-Link et de la climatisation, mais la dotation grimpe surtout dans cette version Zen avec les jantes alliage 16 pouces, la carte mains libres, le capteur de pluie et de luminosité, le son Arkamys, les vitres arrière électriques, le volant cuir, l’aide au stationnement arrière, le ioniseur, le capteur de toxicité et le parfumeur d’ambiance. La version Intense s’en démarque par une caméra de recul, mais se dispense des trois derniers équipements cités de la Zen.

L’écart de prix entre la finition Life et les finition Zen et Intense est de 1800 euros.

Le prix d’achat s’accompagne obligatoirement d’un contrat de location des batteries, avec un tarif de 79 euros pour un kilométrage annuel de 12500 km et un engagement de 3 ans. En cas de revente de la ZOE avant les trois ans, Renault pourra être à même de vous demander la différence de tarif par rapport à un engagement de location plus réduit, et donc plus élevé.

L’acheteur en occasion devra souscrire de son côté un nouveau contrat de location de batteries avec la durée de son choix.

Le budget d’utilisation est intéressant pour la partie entretien, puisque la facture descend de 20% par rapport à une voiture thermique : la ZOE vous fait économiser les vidanges, les changements de filtres et de courroies…

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