Golf et Tiguan à l’arrêt : Volkswagen replonge dans la crise des puces

Golf et Tiguan à l’arrêt : Volkswagen replonge dans la crise des puces
Golf et Tiguan à l’arrêt : Volkswagen replonge dans la crise des puces

Scène familière, parfum de déjà-vu : à partir du 29 octobre, les chaînes de Wolfsburg se figent. La Golf d’abord, puis le Tiguan : deux totems de la maison Volkswagen. En cause, une pénurie de semi-conducteurs qui replonge le groupe dans les travers de 2021. Les stocks fondent, les lignes s’éteignent, et l’inquiétude grimpe dans les couloirs du siège.

Un problème politique qui retombe sur Volkswagen

Cette fois, le problème n’est pas industriel, mais politique. Les fameuses puces manquantes viennent de Nexperia, un fabricant néerlando-chinois désormais pris dans la guerre froide technologique entre Washington et Pékin. Sous pression américaine, La Haye a mis la main sur l’entreprise pour limiter l’influence de son actionnaire chinois Wingtech Technology. La Chine a aussitôt riposté en bloquant l’exportation de certaines puces stratégiques : celles-là mêmes que Volkswagen monte dans ses modèles phares.

Impossible de les remplacer à court terme : chaque composant doit être testé, certifié, validé. Des mois de procédure avant d’espérer relancer les chaînes. Résultat, le géant allemand se retrouve prisonnier d’un bras de fer diplomatique qui le dépasse totalement.

La production du nouveau Tiguan
La production du nouveau Tayron

Plusieurs usines Volkswagen à l’arrêt

Selon Bild, le plan d’arrêt est déjà prêt : Wolfsburg sera le premier touché, suivi d’Emden, Hanovre et Zwickau. Seule Osnabrück garderait un semblant d’activité, pour l’instant. Le groupe négocie déjà avec les agences pour l’emploi la mise en place de chômage partiel pour plusieurs milliers de salariés. Les réserves de puces, longtemps gérées au millimètre, ont tout simplement disparu.

Le timing, lui, frôle la catastrophe. Volkswagen accuse un trou de financement estimé à 11 milliards d’euros pour ses projets 2026. Oliver Blume, son PDG, comptait sur un rebond des ventes pour redresser la trésorerie. Le scénario s’effondre avant même d’avoir commencé. « Nous ignorons quand Nexperia reprendra ses livraisons », admet un cadre. Autrement dit : personne ne sait combien de temps durera la panne.

Une dépendance technologique qui pourrait paralyser d’autres marques

Et ce ne sont pas que les Golf qui sont menacées. BMW et Mercedes utilisent aussi ces composants. Si la crise se propage, c’est toute l’industrie automobile européenne qui pourrait se retrouver paralysée.

Deux ans après avoir cru conjurer la pénurie mondiale de 2021-2023, l’Europe découvre que sa dépendance technologique reste intacte. En 2025, le continent fabrique encore des voitures, mais il ne contrôle toujours pas ce qui les fait rouler.

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A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, j'en ai possédé une soixantaine et essayé plusieurs centaines, tout au long de ces 16 ans d'activité pour Actu Automobile.

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