Hyundai Ioniq 6 : clap de fin pour la berline électrique en France

La nouvelle Ioniq 6 est particulièrement profilée
La Ioniq 6 était particulièrement profilée

C’est un arrêt brutal. À peine restylée, pas encore lancée en version N, la Hyundai Ioniq 6 quitte déjà le catalogue français. La grande berline électrique, pourtant saluée pour son efficience et sa technologie, n’aura pas résisté aux vents contraires d’un marché français de plus en plus hostile aux modèles produits hors Europe.

Un modèle efficace, mais boudé

Hyundai y croyait. Une silhouette de concept-car, un aérodynamisme peaufiné comme une lame, une recharge en 800V capable d’avaler 80 % de batterie en une poignée de minutes… La Ioniq 6 était censée incarner une forme de modernité électrique. Mais entre le rêve d’ingénieur et le pragmatisme du marché, le fossé s’est révélé plus large que prévu. En 2024, seuls 8 700 exemplaires ont trouvé preneur en Europe. À titre de comparaison, Tesla vendait plus de 112 000 Model 3 sur la même période.

Hyundai Ioniq 6
Hyundai Ioniq 6

Un restylage et une version N pour rien

Pour tenter de relancer l’intérêt, Hyundai avait opéré un restylage au printemps. Nouveaux boucliers, finition N Line, intérieur modernisé, et surtout… une version N très attendue, censée embarquer les performances du Ioniq 5 N dans une robe de berline aérodynamique.

Mais surprise : ni la Ioniq 6 restylée, ni la version N ne seront commercialisées en France. Coup de théâtre, confirmé par Hyundai France.

La fiscalité française en ligne de mire

Le constructeur ne s’en cache pas : le problème, c’est la France. Ou plus précisément ses règles fiscales. Produite en Corée du Sud, la Ioniq 6 hérite d’un mauvais score environnemental qui la prive de bonus écologique. Pire : dans le cadre des nouvelles règles sur les véhicules de fonction, elle devient quasi-inéligible. Exit donc le segment des flottes d’entreprises, pourtant clé pour ce type de modèle.

Et avec un tarif dépassant les 47 000 euros, la berline n’avait déjà plus droit aux aides à l’achat. Résultat : un prix élevé, sans filet de sécurité pour l’acheteur. Le genre de produit qui, chez nous, ne survit pas longtemps.

Les SUV gagnent encore la partie

Mais ce n’est pas qu’une affaire de fiscalité. C’est aussi un problème de morphologie. Les Français aiment les SUV, pas les berlines, surtout lorsqu’elles dépassent les 4,80 m de long et n’ont pas de hayon. La Ioniq 6, aussi aérodynamique soit-elle, reste perçue comme peu pratique. Dans les rues étroites des grandes villes françaises, sa longueur joue contre elle. Et dans un marché saturé de crossovers familiaux, l’argument de l’efficience ne suffit pas.

Une sortie en toute discrétion

Hyundai préfère désormais miser sur les valeurs sûres : Kona, Ioniq 5, et bientôt Ioniq 7. La berline électrique tirera donc sa révérence dans une relative indifférence, malgré ses plus de 600 km d’autonomie et ses performances de recharge qui faisaient encore rêver certains possesseurs de modèles électriques.

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A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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