Leapmotor B05 : l’électrique chinoise prête à bousculer la Mégane E-Tech

Leapmotor n’est pas encore un nom qui résonne dans les rues de Paris, Berlin ou Milan. Mais la B05, présentée en grande pompe au salon de Munich, entend bien changer la donne. Voilà une compacte électrique chinoise qui ne se contente pas de débarquer timidement : elle vient directement marcher sur les plates-bandes des Volkswagen ID.3, Renault Mégane E-Tech et MG4. Un coup de pied dans la fourmilière du segment C, celui où se joue l’avenir de la voiture électrique européenne.

Un design dans la lignée de la gamme actuelle

D’abord le style. La B05 s’offre des lignes tendues, presque arrogantes, avec ses portes sans cadre et ses jantes au dessin aérodynamique baptisées Swift-Wing. Un avant au regard acéré, un arrière barré par un feu horizontal à la façon des sportives : on sent une volonté claire d’affirmer une identité, loin des silhouettes passe-partout. Ses proportions parlent d’elles-mêmes : 4,43 mètres de long, 1,88 mètre de large, et un empattement de 2,73 mètres. Sur le papier, c’est quasiment une ID.3, mais avec un mètre de présence en plus dans la rue.

À l’intérieur, Leapmotor joue la sobriété technologique. Pas de fioritures, mais un grand écran central de 14,6 pouces épaulé par un combiné numérique de 8,8 pouces. C’est moderne, digital, efficace, mais aussi un peu froid. Reste que l’ergonomie semble étudiée pour ne pas perdre le conducteur dans un labyrinthe de menus.

Plus de 400 km d’autonomie

Sous la carrosserie, la plateforme LEAP 3.5 place la B05 en propulsion, avec des batteries LFP de 56 ou 67 kWh. L’autonomie annoncée dépasse 434 km selon le cycle WLTP, un chiffre qui la place dans le sillage direct de ses rivales européennes. La recharge rapide grimpe à 150 kW, de quoi récupérer 80 % en une trentaine de minutes. Et, petite singularité qui fera parler : une version REEV (range extender) est prévue, avec un moteur thermique utilisé uniquement comme générateur. De quoi séduire les marchés où les bornes se font encore rares, tout en gardant l’étiquette “électrique”.

Moins de 30000 euros : un prix attendu

La vraie question reste le prix. Officiellement, rien n’a filtré. Mais quand on sait que la T03 est proposée sous les 19 000 €, le SUV B10 autour de 30 000 € et le crossover C10 à 36 000 €, on peut raisonnablement imaginer une B05 positionnée entre 28 000 et 33 000 €. Autrement dit, pile dans la zone sensible où se battent déjà Volkswagen et MG. La différence, c’est que Leapmotor pourra compter sur son alliance avec Stellantis pour une production localisée à Saragosse : moins de frais logistiques, moins de droits de douane, et donc plus de marge de manœuvre pour casser les prix.

Alors, faut-il prendre cette B05 au sérieux ? Oui. Parce qu’elle ne joue pas uniquement sur l’effet exotique de la nouveauté chinoise : elle arrive avec des arguments solides et un timing redoutable. Quand les Européens tâtonnent encore sur les volumes électriques, Leapmotor fonce et vise le cœur du marché. Reste à savoir si les acheteurs, eux, sont prêts à troquer leur Mégane ou leur Golf contre une compacte venue de Hangzhou.

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