Bugatti Brouillard : quand l’héritage W16 se clôt sur une pièce unique à tête de cheval

Bugatti Brouillard
Bugatti Brouillard

Chez Bugatti, la fin d’une ère n’est jamais un simple point final. Alors que le moteur W16 s’apprête à tirer sa révérence, la marque de Molsheim a sorti de son chapeau un ultime tour de magie mécanique : la Bugatti Brouillard, un exemplaire unique, fruit du tout nouveau département « Solitaire » dédié aux commandes sur mesure. Une vitrine roulante destinée à un collectionneur déjà habitué aux clefs de Bugatti… et qui n’avait manifestement pas peur de demander l’improbable.

Une base connue, une exécution inédite

La Brouillard reprend le châssis et la mécanique de la Bugatti Mistral, ce roadster produit à 99 unités pour célébrer la fin du W16. Mais là où la Mistral se veut décapotable, la Brouillard adopte un toit fermé avec une surface partiellement translucide et une nervure centrale qui accentue la silhouette fuselée.

Les panneaux de carrosserie ? Uniques, tous. Les ailes arrière se gonflent de muscles, les passages de roue se creusent davantage, et le panneau de porte reçoit un fraisage plus agressif. À l’arrière, l’aileron actif laisse place à un « ducktail » fixe, clin d’œil aux carrosseries sportives des années 70, sans compromettre l’équilibre aérodynamique.

On retrouve néanmoins la signature Bugatti : la calandre en fer à cheval cerclée d’aluminium usiné, les énormes prises d’air, et ce X lumineux à l’arrière, désormais ancré dans l’ADN visuel de la marque.

Bugatti Brouillard
Bugatti Brouillard

Un habitacle qui raconte une histoire

Si l’extérieur impose, l’intérieur raconte. Le vert tartan provient d’un fournisseur parisien spécialisé dans les tissus haut de gamme, et se marie à des inserts en carbone teinté vert, créant une atmosphère à la fois classique et futuriste. L’éclairage en C, hérité de la Chiron, sculpte l’espace de lumière.

Mais le détail qui fait lever les sourcils : le levier de vitesse creux, dans lequel trône une tête de cheval miniature en argent. Ce n’est pas une fantaisie gratuite : « Brouillard » était le nom du cheval préféré d’un membre fondateur de la famille Bugatti. L’auto devient alors une sorte de capsule temporelle reliant la passion équestre du passé à la puissance mécanique du présent.

Bugatti Brouillard
Bugatti Brouillard

La cavalerie, au sens propre comme au figuré

Sous cette robe unique, on retrouve l’iconique W16 quadriturbo de 8 litres, développant 1 586 ch transmis aux quatre roues via une boîte double embrayage à 7 rapports. En d’autres termes, la Brouillard conserve les performances de la Mistral, soit un potentiel de vitesse maximale flirtant avec les 420 km/h – bien qu’aucun chiffre officiel ne soit annoncé pour cette version.

Si la Mistral s’affiche déjà aux alentours de 7 millions d’euros, cette pièce unique pourrait dépasser ce tarif de manière spectaculaire. Mais pour un propriétaire déjà habitué aux clés de plusieurs Bugatti, anciennes et modernes, ce genre d’investissement relève moins de la dépense que de la préservation d’un patrimoine personnel.

Un chant du cygne… et une ouverture sur autre chose

La Brouillard n’est pas seulement une vitrine pour le programme Solitaire : elle sert aussi de symbole. Symbole que Bugatti, même à l’aube de sa transition vers d’autres motorisations, sait encore produire un objet mécanique pur, où le style et l’histoire comptent autant que la puissance. Dans un monde automobile qui s’électrifie à marche forcée, la Brouillard ressemble à une photo sépia dans un album numérique : rare, précieuse, et pleine de sens pour ceux qui savent regarder.

Bugatti Brouillard
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Arnaud Martin

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