Bonus écologique 2025 : le grand coup de ciseaux

Renault 4 E-TECH
Renault 4 E-TECH

Chaque année, le bonus écologique ressemble un peu plus à un jeu de piste administratif. On croyait avoir compris les règles ? Elles changent. On pensait que la prime allait rester ? Elle se transforme. En 2025, ce qui reste de l’aide à l’achat d’une voiture électrique a pris un sérieux coup de rabot, avec une mécanique désormais financée non plus par l’État mais par les fameux certificats d’économie d’énergie, rebaptisés « Prime coup de pouce ». Derrière le joli nom, un système qui conserve l’idée de base – récompenser l’achat d’un véhicule propre – mais avec moins de générosité et davantage de conditions.

Un nouveau barème pour la prime coup de pouce

Finies les largesses du bonus qui couvrait une bonne partie de l’écart avec une thermique. Le nouveau barème plafonne à 4 200 € pour les ménages modestes, 3 100 € pour les autres, et seulement si le prix du véhicule reste sous les 47 000 € hors options, avec un poids inférieur à 3,5 tonnes et un score environnemental d’au moins 60 points sur 80. Ce score, instauré en 2024, ne mesure pas seulement les émissions à l’échappement – inexistantes sur un modèle 100 % électrique – mais aussi celles générées par sa fabrication et son acheminement jusqu’en France. Résultat : un Tesla Model Y assemblé à Berlin coche les cases, mais un modèle identique importé de Chine pourrait passer à la trappe.

La subtilité, c’est que le client n’a rien à faire : la prime est directement déduite par le concessionnaire. Et si certains constructeurs arrondissent un peu le montant à leur sauce – Stellantis ou Renault jouent au centime près – il faudra tout de même accepter que l’époque des 7 000 € de coup de pouce est révolue. Les quadricycles, longtemps exclus, reviennent timidement dans le jeu : quelques centaines d’euros de prime pour un Citroën Ami ou un Mobilize Duo, histoire de dire qu’on les soutient. Même chose pour les utilitaires électriques, avec des montants un peu plus consistants selon que l’acheteur est un particulier, un pro ou une collectivité.

Leasing social en approche

Reste le leasing social, vedette éphémère de 2024. Il revient, mais en version régime sec : 7 000 € d’aide contre 13 000 € l’an passé, et des loyers qui n’ont plus rien de symbolique. Les Renault 5, Peugeot e-208 ou Citroën ë-C3 sont dans les starting-blocks, mais il faudra compter entre 95 et 135 € par mois pour les versions d’appel. Avec seulement 50 000 dossiers prévus – dont 5 000 réservés aux habitants de zones à faibles émissions – il faudra se précipiter dès l’ouverture le 30 septembre. Conditions obligatoires : un revenu fiscal de référence inférieur ou égal à 16 300 €, et un usage domicile-travail supérieur à 15 km ou plus de 8 000 km annuels pour raisons pro.

Les hybrides rechargeables, elles, sont définitivement sorties du bonus. Pire, certaines découvrent le malus poids si elles dépassent une certaine masse, avec un calcul digne d’un bac S : tranches de poids, réductions selon l’autonomie électrique, multiplication par des tarifs marginaux… bref, l’anti-argument de vente par excellence.

La Citroën ë-C3 sera proposée en leasing social
La Citroën ë-C3 sera proposée en leasing social dès 95 € par mois

Des aides encore présentes mais en baisse

Tout cela dessine un paysage clair : la transition énergétique se poursuit, mais avec des aides qui s’amenuisent au fil des ans. Depuis 2021, le bonus maximal a glissé de 7 000 à 4 200 €, et il est difficile d’imaginer que la courbe s’inversera. Les CEE financés par les entreprises remplacent progressivement les subventions d’État, et à moyen terme, la prime risque tout simplement de disparaître, probablement avant l’interdiction totale des thermiques en 2035. Les promesses d’un maintien jusqu’en 2027 faites par l’ancien gouvernement ? Elles pourraient bien finir dans la pile des engagements oubliés.

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A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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