Chez Tesla, même ouvrir une porte demande un mode d’emploi. Poignées affleurantes dehors, boutons électroniques dedans, et quelque part, planqué derrière un cache, un levier mécanique en cas d’urgence. Trop malin, trop compliqué. Résultat : plus de 140 plaintes recensées aux États-Unis pour des portes récalcitrantes, coincées ou tout simplement impossibles à ouvrir.
La NHTSA sort le carton jaune
Face à cette accumulation de signalements, l’autorité américaine de sécurité routière (NHTSA) a ouvert une enquête. Elle vise plus de 174 000 Model Y de 2021, soupçonnés de présenter un risque d’enfermement en cas de coupure d’alimentation. Une accusation lourde, d’autant que certaines affaires ont viré au drame : occupants bloqués, blessés, voire tués, faute d’avoir pu sortir à temps.
Tesla promet une solution simplifiée
Sous pression, Tesla prépare un nouveau système. L’idée : fusionner bouton électronique et commande mécanique dans un même dispositif. « Cela fait sens, et nous travaillons dessus », a reconnu Franz von Holzhausen, directeur du design, au micro du podcast Bloomberg Hot Pursuit!. Rien de révolutionnaire en réalité : Lexus propose déjà ce type de solution, avec un bouton qui peut être tiré comme une poignée en cas de pépin.
Depuis des années, Tesla joue la carte du minimalisme futuriste, quitte à compliquer les gestes les plus élémentaires. Ouvrir une porte devrait être instinctif, pas un casse-tête en deux étapes. Le constructeur californien paie ici son obsession du gadget technologique, avec des conséquences bien plus sérieuses qu’un bug d’écran tactile.
Une affaire d’image autant que de sécurité
Au-delà du risque réel, cette enquête et ce redesign forcent Tesla à corriger un symbole : celui d’une marque qui a parfois sacrifié le pragmatisme sur l’autel du style. En revenant à un bouton simple, lisible et mécanique, le constructeur pourrait montrer qu’il a appris la leçon. Mais il faudra convaincre que ce virage tardif n’est pas qu’un pansement posé sous contrainte.
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