Alors que l’industrie automobile semble marcher au pas forcé vers l’électrique, Audi choisit une autre voie avec son futur Q9. Ce SUV XXL, attendu pour 2026, sera proposé en motorisations essence et hybrides rechargeables, mais pas en version 100 % électrique. De quoi étonner dans un contexte où même les mastodontes concurrents, comme le BMW iX ou le Mercedes EQS SUV, ont déjà basculé vers l’électrique intégral. Audi, lui, joue la carte de la prudence — ou de la provocation.
Le marché premium pas encore mûr pour le 100 % électrique
Pourquoi un tel choix ? D’abord parce que les gros SUV électriques affichent encore des limites criantes. Le poids atteint parfois les trois tonnes, l’autonomie réelle s’écroule sur autoroute, et la recharge rapide reste une promesse inégale selon les réseaux. Audi l’a bien compris : une clientèle haut de gamme, qui veut traverser l’Europe sans stress, ne se contente pas d’un temps d’arrêt café de 35 minutes tous les 300 kilomètres. L’hybride rechargeable permet de ménager la chèvre et le chou : l’étiquette verte en ville, et la tranquillité de l’essence sur long trajet.
Une réponse aux réalités réglementaires
Il faut aussi regarder du côté des régulateurs. Aux États-Unis, où l’Audi Q9 doit cartonner, les normes d’émissions viennent d’être assouplies. Résultat : les constructeurs premium n’ont plus la pression immédiate du tout-électrique. En Europe, Bruxelles a certes acté la fin du thermique neuf pour 2035, mais le calendrier laisse encore du temps. En pariant sur le Q9 thermique et hybride, Audi sécurise une partie de son marché pendant la prochaine décennie, tout en continuant à investir massivement dans sa gamme électrique e-tron.
La bataille des gros SUV relancée
Avec ses 5,2 mètres annoncés et une troisième rangée de sièges, l’Audi Q9 se posera face au Mercedes GLS et au BMW X7. Des modèles qui, eux aussi, misent encore sur l’hybride plutôt que sur l’électrique intégral. Audi joue donc à armes égales avec ses rivaux allemands, tout en se gardant d’aller trop vite dans une transition qui pourrait faire fuir une clientèle attachée au confort thermique. Et le constructeur d’Ingolstadt sait que dans ce segment, les marges sont colossales — difficile de s’en priver au nom de l’idéologie électrique.
Une stratégie double face
En résumé, Audi avance avec un double discours assumé. D’un côté, une communication offensive sur l’électrification de sa gamme, avec les Q4 e-tron, Q6 e-tron et le futur Q8 e-tron de nouvelle génération. De l’autre, un Q9 thermique et hybride, symbole d’un pragmatisme commercial : satisfaire une clientèle qui n’est pas encore prête à abandonner l’essence, surtout sur les véhicules XXL. Un pari qui pourrait bien rapporter gros, au moment même où certains constructeurs, Tesla en tête, commencent à montrer les limites du tout-électrique à grande échelle.
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