Oubliez le « bonus écologique », ce totem de la transition verte : depuis mars 2025, il a été remplacé par un patchwork d’aides aux noms technocratiques. Place aux CEE classiques, au CEE « coup de pouce » et au leasing social. Trois dispositifs, trois publics, trois logiques. Le problème ? Tout comprendre relève du sudoku fiscal. Renault, leader du marché électrique français, a flairé le piège et se pose en guide, promettant de simplifier la vie des acheteurs.
Les CEE : de la ristourne au coup de pouce
Premier étage de la fusée : les certificats d’économies d’énergie. Les « classiques » plafonnent à 580 € pour une voiture particulière, ou 5 060 € pour un utilitaire type Kangoo E-Tech. Pas de quoi chambouler un budget, mais suffisant pour arrondir une offre de leasing.
Deuxième étage : le « coup de pouce », en vigueur depuis juillet. Plus généreux, il monte jusqu’à 4 770 €, modulés selon vos revenus et la taille du foyer. Condition incontournable : la voiture doit être « éco-scorée », donc produite en Europe et pesant moins de 2,4 tonnes. La Renault 5 E-Tech, fabriquée à Douai, coche toutes les cases. Avec ce système, un ménage précaire peut décrocher plus de 4 700 € d’aide. Et ce n’est pas fini : dès octobre, la prime grimpe encore si la batterie est aussi fabriquée en Europe. Résultat, un Scénic E-Tech peut voir son coup de pouce bondir à 6 360 € : de quoi séduire les acheteurs, mais aussi mettre la pression sur les concurrents importés.
Lire notre essai de la Renault 5 E-TECH
Le leasing social : la vitrine politique
Troisième étage, celui qui fait le plus parler : le leasing social. Il vise les ménages modestes avec un revenu fiscal par part inférieur à 16 300 €. L’aide, jusqu’à 7 000 €, est déduite du premier loyer, rendant possibles des mensualités imbattables : 120 € pour une Renault 5, 155 € pour une Renault 4, 195 € pour une Mégane E-Tech. Renault met en avant l’argument massue : tout est produit en France, dans le Nord, au sein de l’Ampere ElectriCity. Derrière le discours patriotique, il y a aussi une stratégie : occuper le terrain et verrouiller un marché où Tesla et les marques chinoises tentent de grignoter.
L’électrique, entre incitation et contrainte
Avec cette nouvelle architecture fiscale, la France assume un double pari : pousser les ménages modestes vers l’électrique, tout en verrouillant la production sur le sol européen. Mais ce choix réduit l’offre éligible et risque de créer des frustrations. Car si vous rêvez d’une Tesla ou d’une chinoise à bas prix, inutile d’espérer un coup de pouce fiscal. Renault, lui, se frotte les mains : ses best-sellers sont dans la liste, ses batteries bientôt aussi. Reste à savoir si les clients suivront quand les règles du jeu ressemblent à un parcours du combattant.
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