À peine teasé, déjà rebaptisé. Le Leapmotor A10, dévoilé cette semaine en Chine, fera finalement son arrivée en Europe sous un nom nettement moins séduisant : B03X. Problèmes de droits à l’international obligent, la marque chinoise a dû revoir sa copie pour pénétrer le marché européen, où elle prépare une offensive électrique soutenue par son partenariat avec Stellantis. Un simple changement d’étiquette ? Pas vraiment. Ce modèle marque une étape stratégique pour Leapmotor, qui vise frontalement les Renault 4 E-Tech, Ford Puma Gen-E et Citroën e-C3 Aircross.
Un modèle, deux appellations
À Guangzhou, le public chinois découvrira toujours l’A10, mais en Europe, c’est bien le B03X qui se positionnera comme porte d’entrée du catalogue électrique de la marque. Et visuellement, le petit SUV lorgne ouvertement du côté de Smart ou Volvo, avec une silhouette lisse et des volumes très épurés. Quelques détails tentent néanmoins de sortir du lot, comme cette signature lumineuse avant et arrière en forme de smiley – un clin d’œil assez audacieux dans un segment où les constructeurs préfèrent généralement le sérieux. On retrouve aussi un LiDAR bien visible au sommet du pare-brise, preuve que Leapmotor entend miser sur l’aide à la conduite de nouvelle génération pour se distinguer.
Les poignées « semi-affleurantes », les jantes 18 pouces et le toit flottant créé par un montant C noirci complètent un ensemble soigné, mais qui reste dans le registre du SUV urbain consensuel. Sur ce point, Leapmotor adopte une posture réaliste : ne pas trop bousculer les habitudes visuelles pour mieux séduire les acheteurs européens.
Un habitacle encore inconnu
Si l’habitacle n’a pas encore été montré, on connaît déjà la philosophie maison : minimalisme absolu. Les B10 et C10 ont abandonné les boutons physiques au profit d’un immense écran central de 14,6 pouces épaulé par une instrumentation numérique de 8,8 pouces. On peut s’attendre à un copier-coller sur le B03X. Un choix qui fait débat : certains y verront une modernité bienvenue, d’autres regretteront les commandes physiques dans une voiture destinée à un usage quotidien. Dans tous les cas, la marque suit ici une tendance généralisée dans l’électrique abordable, à l’image d’une Tesla Model Y ou d’une MG4 Electric.
Sur le plan technique, les détails restent encore très parcellaires. Le B03X reposera sur l’architecture Leap 3.5, utilisée par le B10, et héritera de son nouveau moteur électrique refroidi par huile – un procédé qui permet une compacité accrue et de meilleures performances thermiques. Leapmotor annonce 500 km d’autonomie sur cycle CLTC, soit environ 400 km en conditions réalistes. De quoi tenir la distance face à la concurrence, mais sans bouleverser la hiérarchie du segment.
Avec un gabarit annoncé à plus de 4,20 m, le B03X se situe pile dans la cible des SUV urbains européens. Un positionnement stratégique dans une catégorie devenue la poule aux œufs d’or du marché. Pour s’y faire une place, Leapmotor devra surtout soigner son tarif. Les premières estimations laissent penser à un prix inférieur à 30000 euros. Un positionnement ambitieux, mais cohérent avec la stratégie de Stellantis, qui voit en Leapmotor une arme économique pour reprendre du terrain sur les modèles chinois déjà bien implantés.
D’autres lancements prévus chez Leapmotor
Ce B03X n’est que le début : le constructeur va multiplier les lancements dans les prochains mois. Après les T03 et C10 déjà connus, arriveront successivement le B10, la compacte B05, puis le petit SUV B03X en 2026, avant une citadine B03 prévue pour 2027. Un calendrier ultrarapide, qui témoigne des moyens colossaux mobilisés pour étendre la marque à l’international.
Reste à savoir si l’Europe, désormais saturée de modèles électriques asiatiques, laissera une place à ce nouvel entrant. Leapmotor devra composer avec un marché exigeant, des réseaux encore en construction et une concurrence féroce. Mais avec le B03X, elle semble prête à jouer dans la cour des grands, en misant sur un design soigné, une technologie crédible et un positionnement tarifaire offensif.
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