Si chez nous la disparition de la Ford Mondeo semblait actée, la berline américaine perdure curieusement dans l’Empire du Milieu. Produite par le partenariat Changan Ford, la berline a droit à un restylage présenté au salon de Guangzhou en novembre 2025. Pour le marché chinois uniquement.
L’initiative n’a rien d’anecdotique : pendant que les SUV et crossovers colonisent l’Europe, en Chine le segment des berlines de taille moyenne conserve un certain intérêt, et la Mondeo espère encore séduire une clientèle en quête d’équilibre entre style, confort et tradition.
Les évolutions de la Mondeo 2026
L’un des premiers changements saute aux yeux : la face avant de la restylée abandonne la signature lumineuse à éléments séparés au profit d’un bloc optique plus traditionnel : les phares « deux étages » disparaissent, la calandre est redessinée, les pare-chocs retravaillés, et de nouvelles jantes font leur apparition. L’arrière évolue aussi avec une nouvelle disposition des feux, et la palette de couleurs s’enrichit.
L’intérieur s’offre une cure de jouvence technologique. Une énorme dalle tactile de 27 pouces (4K) s’étend sur la planche de bord, gérée par le système SYNC+ 2.0, tandis qu’un assistant vocal plus réactif est promis. Au centre console, une surface de recharge sans fil 50 W fait son entrée, et le rangement ainsi que la finition générale s’affinent — fini l’impression « datée » de certains modèles précédents.
Sous le capot, les moteurs essence 1.5 T et 2.0 T bénéficient d’une légère montée en puissance : le 1.5 turbocompressé passerait à 196 ch / 263 Nm (contre environ 190 ch auparavant), et le 2.0 grimpe à 261 ch / 408 Nm. Toujours associés à une transmission automatique 8 rapports. À ce stade, Ford ne semble pas proposer la version hybride en Chine pour le modèle restylé, mais cela pourrait venir par la suite.
Une stratégie qui n’est pas sans signification
Le restylage de la Mondeo en Chine illustre la stratégie de Ford : abandonner les berlines sur les marchés où elles ne se vendent plus (Europe, États-Unis), tout en conservant une offre « traditionnelle » sur les marchés où la demande perdure. Cette mise à jour permets de maintenir la berline dans la course face à une concurrence locale intense, souvent axée sur le rapport équipement/prix.
Cela dit, ce repositionnement montre aussi les limites de l’exercice. La Mondeo restylée reste une voiture « à l’ancienne » avec un gabarit sage, une gamme sans vraie hybridation sur cette version, une offre sans lien prévu avec l’Europe. En clair : un produit taillé pour les réalités et les attentes du marché chinois, mais sans ambition globale.
Quid de la voile tirée sur l’Europe
Pour les passionnés européens, difficile de masquer une pointe de nostalgie. La Mondeo a longtemps incarné l’équilibre au sein de la gamme de Ford avec un compromis entre confort, espace, comportement routier et sérieux. Mais face aux tendances SUV, aux contraintes réglementaires et aux économies d’échelle, la berline a tiré sa révérence. Ce restylage ne changera pourtant rien : la nouvelle Mondeo n’est pas destinée à revenir chez nous. En Europe, la marque mise sur ses SUV, notamment les Puma et Kuga, désormais incontournables.
En revanche, pour comprendre l’évolution du marché global et le rôle des géants comme Ford, la résilience de la Mondeo en Chine offre une leçon : même si le monde occidental tourne le dos aux berlines, ailleurs la demande persiste, et seule une adaptation fine aux attentes locales permet de la satisfaire. Dommage que les européens ne puissent trouver de la diversité chez des constructeurs comme Ford. Vous voulez un SUV, ou un SUV ?
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