
Hyundai n’a visiblement pas dit son dernier mot sur le terrain des compactes sportives. Alors que beaucoup de constructeurs ont déserté le segment à marche forcée, sacrifiés sur l’autel des normes et des arbitrages industriels, la marque coréenne prépare un retour qui n’a rien d’anecdotique. L’i30 N, disparu en 2024 dans sa version thermique pure, serait déjà sur la rampe de lancement. Et pas n’importe comment. Cette fois, le badge N s’apprêterait à embrasser l’hybridation, mais sans renier ce qui a fait sa réputation auprès des amateurs de conduite engagée.
Hyundai refuse d’enterrer les sportives compactes
Le contexte joue clairement en faveur de Hyundai. Honda a tiré un trait sur le Civic Type R en Europe, Ford a stoppé net le Focus ST en même temps que la gamme entière, seul Volkswagen continue de faire perdurer le segment des GTI. La 308 GTI et la Mégane Renault Sport sont aussi de l’histoire ancienne, et la DS 4 R…n’a jamais passé l’étape qui suivait celle du concept-car.
Dans ce paysage clairsemé, le retour d’une i30 N fait figure de contre-pied stratégique. Chez Hyundai, le discours est limpide. La performance n’est pas incompatible avec les contraintes modernes, à condition de choisir les bons outils.
Manfred Harrer, patron du développement chez Hyundai, l’a déjà laissé entendre. L’avenir de la gamme N ne sera ni exclusivement électrique ni figé dans le thermique d’hier. Hybride, électrique, voire combustion classique partiellement électrifiée, tout est sur la table. Une vision pragmatique, presque rafraîchissante, à l’heure où beaucoup de constructeurs parlent davantage de renoncements que de projets.
Un hybride qui ne trahirait pas l’ADN N
Reste évidemment la question centrale. Quel type d’hybridation pour une future i30 N crédible ? Le simple copier-coller du 1,5 litre hybride actuellement proposé sur l’i30 standard n’aurait aucun sens. Avec ses 140 chevaux, il coche toutes les cases… sauf celle de la sportivité. Pour un modèle N, Hyundai devra aller beaucoup plus loin, tant en puissance qu’en caractère.
La piste la plus sérieuse mène vers une hybridation légère mais intelligente, à l’image de ce que Porsche pratique sur la 911 ou de ce que certains constructeurs premium explorent déjà. Un moteur thermique puissant, soutenu par une assistance électrique discrète, pensée pour améliorer les relances, lisser les émissions et préserver le poids. Car c’est là que se jouera l’équilibre. Une i30 N trop lourd serait un contresens, surtout face à des références historiques connues pour leur agilité.
Hyundai a d’ailleurs confirmé travailler sur un nouveau moteur thermique haute performance. Aucun chiffre, aucune fiche technique, mais un signal clair. La marque ne se contente pas d’adapter l’existant, elle développe.

Un calendrier qui en dit long sur les ambitions
Ce retour ne se ferait pas dans la précipitation. La prochaine mise à jour de l’i30 est attendue vers la fin de 2026, et la déclinaison N pourrait suivre dans la foulée, avec un léger décalage. Entre-temps, Hyundai relancerait également une i20 N nouvelle génération, prévu pour début 2027. Un détail qui n’en est pas un. Cela signifie que la marque croit suffisamment au marché pour investir à nouveau dans deux sportives compactes, à une époque où ce type de produit est jugé non prioritaire par beaucoup de concurrents.
Ce choix est aussi dicté par un environnement réglementaire en pleine mutation. Le discours européen autour du thermique évolue, les échéances se précisent mais se nuancent, et l’hybridation apparaît comme un compromis politiquement et industriellement acceptable.
Si tous les constructeurs voulaient bien en faire autant, on n’en demanderait pas plus…
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