Le constructeur chinois Nio perdrait 33000 euros par voiture électrique

L’industrie automobile est en pleine révolution avec l’avènement des véhicules électriques, et l’une des marques qui suscite le plus d’attention est Nio, une start-up chinoise spécialisée dans les SUV et les berlines de luxe à zéro émission. Pourtant, ce qui rend Nio si unique, c’est son modèle économique apparemment paradoxal : bien qu’elle vende ses voitures à des prix élevés, la société perd environ 33 000 euros sur chaque véhicule vendu. Comment cela est-il possible, et pourquoi Nio ne risque-t-elle pas la faillite ? Une enquête du New York Times a permis de mettre à jour le financement de ce constructeur.

Un soutien du gouvernement chinois

La principale raison de ces pertes considérables réside dans les coûts de production et de développement élevés associés aux véhicules électriques par rapport aux modèles traditionnels. Nio investit massivement dans la recherche et l’innovation pour offrir à ses clients des produits de pointe dotés de technologies exclusives, telles que son système de batteries interchangeables, qui permet de remplacer une batterie déchargée par une batterie chargée en quelques minutes seulement.

Un autre facteur contribuant à ces pertes est le fait que Nio ne possède pas d’usine de production. Au lieu de cela, elle s’appuie sur un partenaire externe, JAC Motors, pour fabriquer ses véhicules. Cette dépendance entraîne des coûts supplémentaires et une efficacité moindre par rapport à ses concurrents directs, comme Tesla, qui dispose d’une chaîne de production interne. Toutefois, Nio a annoncé la construction d’une nouvelle usine à Hefei, en Chine, qui devrait entrer en service en 2024.

Malgré ces défis, Nio n’a pas l’intention de jeter l’éponge et a une stratégie claire pour atteindre la rentabilité et le succès. La société chinoise bénéficie également du soutien du gouvernement chinois, ce qui la met à l’abri des risques de faillite. Cette situation suscite des inquiétudes parmi les constructeurs automobiles européens, qui ne peuvent pas compter sur une aide similaire et craignent une concurrence déloyale de la part des constructeurs chinois.

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Grégory Augier

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