Ferrari décide de repousser son deuxième modèle électrique

La Ferrari Roma rend hommage à la France
La Ferrari Roma

L’électrification de Ferrari n’est pas un long fleuve tranquille. Alors que le constructeur italien s’apprête à lever le voile sur son tout premier modèle 100 % électrique à l’automne 2025, un second projet de voiture électrique, initialement prévu pour 2026, vient d’être reporté à 2028. Une décision révélée par Reuters, qui cite des sources internes évoquant une demande décevante pour ce futur modèle. En clair, même chez Ferrari, le marché du véhicule électrique hautes performances montre ses limites.

Un premier EV… encore bien mystérieux

Ce premier modèle électrique, toujours en cours de développement, a déjà été aperçu en phase de tests, habillé d’une carrosserie de SUV fortement inspirée du Maserati Levante. Un choix de silhouette qui peut étonner, mais que Ferrari justifie en soulignant qu’il s’agira malgré tout d’une “véritable Ferrari”, selon les mots d’Emanuele Carando, directeur marketing de la marque.

S’agit-il d’un positionnement stratégique pour attirer de nouveaux clients moins attachés au format coupé traditionnel ? Peut-être. Ce qui est certain, c’est que cette première Ferrari électrique devrait donner le ton de l’avenir électrifié de la marque, dont la gamme intègre déjà des hybrides rechargeables, comme la SF90 Stradale ou la 296 GTB.

Le second modèle suspendu dans le temps

Prévu pour 2026, le second modèle électrique devait s’éloigner du gabarit SUV pour renouer avec l’ADN sportif plus pur de la marque. Un supercar à batteries, en somme. Mais selon des informations internes, la demande serait “quasi inexistante” sur ce segment très spécifique : les acheteurs fortunés de Ferrari n’exprimeraient pas un enthousiasme débordant pour une sportive silencieuse, fût-elle ultra-performante.

Cette tendance rejoint un mouvement plus large : chez Lamborghini, la première voiture 100 % électrique a également été repoussée à 2029 (au lieu de 2028), tandis que Porsche concentre ses efforts sur des modèles plus accessibles et familiaux, comme les Taycan et Macan EV.

5 000 à 6 000 exemplaires ou rien

Chez Ferrari, chaque nouveau modèle repose sur un principe éprouvé : il est souvent présenté d’abord aux clients fidèles de la marque, ce qui permet de jauger rapidement le potentiel de commandes. Pour être viable, ce second modèle électrique devait atteindre environ 5 000 à 6 000 unités sur cinq ans. Un seuil que la marque ne semble pas pouvoir garantir aujourd’hui. À ce stade, l’incertitude semble trop forte pour justifier un tel investissement.

L’électrique chez Ferrari : prudence ou repositionnement ?

Derrière ce report se cache un débat fondamental : une Ferrari peut-elle séduire sans vrombissement mécanique ? Le plaisir tactile, la sonorité du V8 ou V12, font partie intégrante de l’expérience Ferrari. Le passage au tout électrique impose une réinvention délicate : les performances brutes sont désormais accessibles à de nombreuses marques (Tesla, Lucid, Rimac…), mais ce qui différencie Ferrari, c’est aussi l’émotion et l’héritage.

En reportant ce second modèle, Ferrari envoie donc un message clair : la marque entend rester fidèle à ses racines et à ses clients, tout en avançant sur l’électrification… à son propre rythme. La présentation officielle du premier modèle en octobre 2025 s’annonce comme un moment clé, non seulement pour découvrir le design et les spécifications techniques, mais aussi pour comprendre comment Ferrari compte concilier tradition et modernité.

Conclusion : entre audace et prudence

Ferrari n’annule pas ses ambitions électriques, mais ajuste son tempo face à une réalité du marché qui résiste aux prédictions optimistes. Là où d’autres marques cherchent à inonder le marché de modèles électriques, Maranello semble vouloir d’abord convaincre son cercle d’initiés avant de se lancer plus largement. Reste à savoir si, une fois le premier modèle officiellement révélé, la magie Ferrari opérera aussi dans le monde du silence électrifié.

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Arnaud Martin

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