Essai Xpeng G6 Performance : l’outsider qui vient bousculer le Model Y

Essai Xpeng G6 Performance
Essai Xpeng G6 Performance

Xpeng est une toute nouvelle marque en France et en Europe, et n’affiche qu’une dizaine d’années au compteur sur le marché chinois. Pourtant au vu des caractéristiques affichées par les deux modèles proposés par le constructeur sur le marché français, on est loin de constater un retard technologique, bien au contraire. Le constructeur chinois propose les technologies les plus avancées, et acquiert une belle réputation dans le domaine des véhicules électriques.

Même Volkswagen fait partie de ses actionnaires, avec un investissement de plus de 650 millions d’euros effectué en 2023.

Alors que la version restylée du SUV coupé arrive à l’automne, nous n’avons donc pas résisté à la tentation de vous proposer un essai de ce G6 Performance, afin de découvrir ce que propose cette marque arrivée en France très récemment.

Un design dans l’air du temps

Le Xpeng G6 se présente comme un SUV coupé de 4,75 m de long : il vient donc directement concurrencer le Tesla Model Y, et toise le Peugeot e-3008 d’une bonne vingtaine de centimètres. Très profilé, le G6 se démarque de ses concurrents par des lignes très galbées, sans aucune arête. Poignées de portes escamotables, éléments inférieurs avec finition noir brillant, jantes alliage 20″, ou encore des portes sans encadrements de vitres : les détails sont soignés. Très moderne, la face avant présente un éclairage de jour sous la forme de deux lignes horizontales, qui peut rappeler le Model Y restylé. On retrouve le même concept à l’arrière, où le constructeur a fait le choix d’apposer sa marque en grandes lettres sur le hayon.

Esthétiquement, ce modèle venu de Chine est consensuel et ne dénote pas sur les routes européennes. Il présente au passage un très bon Cx de seulement 0,26.

Essai Xpeng G6 Performance
Essai Xpeng G6 Performance

Vie à bord : un équipement très complet

Pas de surprise dans l’habitacle : on sent rapidement que Tesla a été une valeur étalon dans la conception de ce G6. La planche de bord est donc elle aussi épurée, mais se démarque du constructeur américain par la présence d’une instrumentation numérique face au conducteur. L’ergonomie est elle aussi plus classique, avec des commodos qui permettront de trouver les fonctions principales rapidement.

L’écran central sera nécessaire pour les réglages fins de la climatisation, mais Xpeng a eu la bonne idée de mettre des commandes sur le volant qui permettent de réduire l’intensité du flux d’air. Tant mieux, car avec les fortes chaleurs, le flux d’air a tendance à être un peu trop fort. La dotation de série comprend aussi les sièges ventilés à l’avant, ce qui aidera les passagers avant à ne pas trop souffrir de la chaleur.

La planche de bord du Xpeng G6
La planche de bord du Xpeng G6 est épurée

Les sièges avant sont confortables, et dotés de réglages électriques, avec mémorisation, et de la fonction chauffage. A chaque ouverture de la porte, le siège conducteur recule et descend pour faciliter la descente. Citons également de petites notes de musique à l’allumage, qu’on croirait sorties d’un Zelda.

Xpeng a également mis le paquet sur l’installation audio, qui compte pas moins de 18 haut-parleurs, pour une puissance de 960 W. On est d’ailleurs surpris d’entendre le son de son interlocuteur derrière sa tête lors d’un appel !

Seul bémol côté présentation : l’absence d’un pédalier aluminium, qui aurait sa place sur une version Performance. On peut aussi être étonné que l’éclairage d’ambiance à LED ne soit pas plus présent sur les contreportes par exemple. Si la qualité de présentation n’a rien à envier à une Tesla, en revanche le Peugeot e-3008 semble plus exclusif avec des matériaux de meilleure qualité.

A l'arrière, le plancher est totalement plat, et les sièges, inclinables
A l’arrière, le plancher est totalement plat, et les sièges, inclinables

Aux places arrière, les passagers profitent d’un bel espace avec un plancher parfaitement plat. Le passager central appréciera certainement ! La luminosité est au rendez-vous avec le grand toit panoramique, mais qui n’est pas ouvrant.

Globalement le confort est d’un très bon niveau, mais sur des chaussées dégradées, en ville par exemple, les pneumatiques taille basse en 20″ viendront perturber l’efficacité des suspensions.

La contenance du coffre est très convenable pour une utilisation familiale
La contenance du coffre est très convenable pour une utilisation familiale

Xpeng n’a pas fait le choix de proposer un frunk sous le capot avant : la contenance du coffre se limite donc aux 571 litres proposés sous le hayon. Certains utilisateurs partagent toutefois sur les réseaux sociaux l’installation d’un frunk sur leur G6…

Le hayon électrique se paramètre en hauteur d’ouverture pour ne pas heurter le plafond d’un sous-sol, une fonctionnalité bien pratique.

A conduire : le G6 mise sur de belles performances

Cette version G6 Performance est particulièrement véloce puisque les deux moteurs avant et arrière développent une puissance de 470 ch. On est largement devant les 325 ch d’un Peugeot e-3008 Dual Motor. Les performances sont éloquentes, avec un temps de 4,1 s seulement pour passer de 0 à 100 km/h. Avant l’arrivée d’une version Performance, le Tesla Model Y restylé doit se contenter de 4,8 s avec sa version Grande autonomie transmission intégrale, vendue légèrement plus cher que ce G6 Performance.

Dynamiquement, le G6 Performance dispose donc d’une belle cavalerie, et profite aussi d’une monte pneumatique Michelin Pilot Sport EV.

On retrouve une monte Michelin sur ce SUV chinois
On retrouve une monte Michelin performante sur ce SUV chinois

Au volant, le G6 est facile à prendre en main, d’autant plus que l’ergonomie générale est plus classique que celle d’une Tesla avec des commodos. La puissance disponible se ressent immédiatement, y compris en ville : attention aux excès de vitesse. On arrive très vite aux 50 km/h, il faudra être vigilant. Mais la présence d’une vraie instrumentation permet de garder la vitesse sous les yeux, contrairement à un Model Y !

Qu’en est-il du dynamisme global ? Très véloce, le G6 Performance s’en sort plutôt bien en tenue de route, mais souffre parfois de son poids élevé. Un SUV de ce gabarit lesté d’une batterie de 87,5 kWh et de deux moteurs électriques ne peut pas espérer descendre sous les 2 tonnes, du moins avec les technologies actuelles. En conduite dynamique la monte pneumatique Michelin Pilot Sport EV encaisse mieux les enchainements de virage que des Michelin e-Primacy d’un e-3008 Dual Motor, mais ne suffit pas à atteindre l’excellence du SUV français. La précision de conduite reste meilleure sur le 3008. En sortie de courbe, le Xpeng G6 peut se montrer sous-vireur, et être porté sur une prise de roulis excessive pour un modèle sportif. Ce qui démontre ses limites : accélérer fort, oui, mais il ne viendra pas taquiner de vraies sportives.

Avec des moteurs à l’avant et à l’arrière, le G6 Performance bénéficie d’une transmission intégrale, évidemment sans aucune liaison mécanique. La motricité est excellente, et permet d’assurer de bonnes performances. La différence entre les modes Normal et Sport ne saute d’ailleurs pas aux yeux.

Si la vitesse de pointe est limitée à 200 km/h, nous avons pu tester en Allemagne sur autobahn que l’accélération de 120 à 200 km/h est rapide et donne l’impression qu’il pourrait aller bien au-delà !

Le G6 Performance est proche esthétiquement des autres versions
Le G6 Performance est proche esthétiquement des autres versions

Avec une architecture 800V, le G6 affiche une puissance de charge rapide DC impressionnante de 280 kW. De quoi permettre dans les meilleures conditions de charger la batterie de 10 à 80 % en seulement 20 minutes ! Et si cela ne suffisait pas, la version restylée fera tomber ce temps à 12 minutes. A condition d’avoir sous la main l’une des très rares bornes en Europe qui dépasse les 400 kW…

Lors de notre essai, la consommation moyenne s’est établie à 18,9 kWh : on pourrait faire mieux, à condition de ne pas activer le mode Sport et de rouler de manière plus dynamique. Mais cet essai visait aussi à tester les très bonnes performances de ce modèle. L’autonomie affichée au démarrage à 100 % de batterie était de 500 km : elle a eu tendance à vite afficher 400 km suite à de belles accélérations. Mais il suffisait de rouler à nouveau sur un filet de gaz pour la faire remonter un peu : l’autonomie annoncée s’adapte très vite au style de conduite adopté. Sur quelques centaines de kilomètres, nous n’avons pas constaté de chute excessive de l’autonomie, qui peut donc avoisiner les 450 km réels sans problème.

Du côté des aides à la conduite, nous avons pu tester dans des conditions d’embouteillage en Allemagne la conduite semi-autonome. Le centrage dans la voie fonctionne bien, tout comme le régulateur adaptatif avec fonction stop & go.

Autre élément très bien vu : lors d’une manoeuvre de stationnement, l’affichage à 360° précise en temps réel la distance ( en cm ) avec les obstacles les plus proches. Une fonctionnalité simple et très pratique au quotidien.

La signature de la marque est présente à plusieurs reprises
La signature de la marque est présente à plusieurs reprises

Budget : un tarif compétitif

Les tarifs du G6 débutent à 42990 euros, dans la moyenne de la catégorie. Cette version G6 Performance, la plus chère de la gamme, est facturée 50990 euros. A ce tarif, seules deux options sont possibles : l’attelage et la peinture métallisée. Ce tarif est très compétitif, puisque le Tesla Model Y Performance restylé est plutôt attendu à 9000 euros voire 10000 euros de plus. Avec des performances supérieures toutefois.

Du côté des rivaux français, le nouveau Peugeot e-3008 Dual Motor est à peine plus cher, à 53990 euros, mais avec une puissance moindre et un équipement plus succinct.

Ce Xpeng G6 Performance est donc très compétitif avec un rapport prix-performances excellent, et des capacités de charge de premier ordre. Il a de quoi inquiéter des rivaux plus établis, à l’image de marque plus ancrée sur le marché.

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A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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