Ça devait finir par arriver. Après plusieurs mois à la hausse, le marché de la voiture d’occasion a calé en juin. Et pas qu’un peu. Avec 449 070 changements de mains, on observe un recul de 4 % par rapport à mai. Ce n’est pas l’effondrement, mais c’est clairement un coup de mou, le plus marqué depuis janvier. Une pause dans la dynamique ? Un essoufflement plus profond ? Le second semestre nous le dira.
Des particuliers qui tiennent bon, mais pas de quoi sauver la mise
Fait notable : les transactions entre particuliers continuent de grimper, avec un joli +9 %. De quoi alimenter le marché sur le papier, mais pas suffisamment pour contrebalancer le repli constaté du côté des professionnels. Ces derniers, confrontés à des stocks fluctuants et à une clientèle plus hésitante, peinent à maintenir le rythme. L’effet “inflation + incertitude réglementaire” commence visiblement à peser.
Les Crit’Air 3 s’effacent, les électriques avancent
Dans ce climat, les voitures anciennes trinquent, surtout celles frappées du sceau Crit’Air 3, dont les ventes reculent de 7 %. Et ce, malgré le vote récent à l’Assemblée en faveur de la suppression des ZFE. Une décision encore loin d’être actée… et visiblement sans effet immédiat sur les choix des acheteurs. Ces derniers semblent désormais intégrer le critère environnemental dans leur arbitrage, au-delà des annonces politiques.
Les électriques, elles, continuent de grappiller du terrain, avec une progression de 15 % sur le mois. L’offre en occasion s’étoffe, les prix commencent à devenir plus digestes, et les clients urbains s’y retrouvent — surtout avec les aides locales encore disponibles ici et là.
Les hybrides prennent le large
Mais la vraie percée, elle est à chercher du côté des hybrides. Les “simples” HEV s’envolent avec +43 %, les micro-hybrides suivent à +19 %, et les rechargeables progressent de 9 %. On est clairement sur un changement de régime, au sens propre comme au figuré. Ces motorisations cochent pas mal de cases : moins de CO₂, pas de stress à la borne, et souvent une fiscalité plus douce.
Le diesel toujours en tête, mais plus vraiment en confiance
Cela dit, le diesel ne lâche pas si facilement la pole position. Il reste majoritaire à 46 % du marché de l’occasion. Mais sa courbe est en pente douce : –8 % en juin. Entre les zones interdites, les malus à répétition et la stigmatisation rampante, l’avenir ne s’annonce pas radieux pour le gazole, même si sa robustesse et ses autonomies intéressent encore certains gros rouleurs.
L’essence ne fait guère mieux, avec –9 % sur la période et une part qui plafonne à 38 %. Là aussi, la concurrence électrifiée commence à faire mal, en particulier chez les acheteurs urbains à la recherche de véhicules plus sobres et plus flexibles.
Une transition déjà en marche
Ce que montre ce mois de juin, c’est surtout que les Français changent leurs habitudes. Lentement, parfois à contrecœur, mais sûrement. La transition vers des motorisations plus propres ne se décrète pas, elle se dessine dans les chiffres. Et ceux-là parlent : si le marché global recule en juin, les modèles électrifiés progressent tous. Et ce n’est sans doute pas un hasard.
Conclusion ?
Sur les six premiers mois de l’année, le marché de la seconde main reste en très légère hausse (+1 %). Rien d’enthousiasmant, mais pas de quoi tirer la sonnette d’alarme non plus. En toile de fond, le paysage évolue : les vieux diesels reculent, les électriques s’installent, les hybrides explosent. C’est peut-être ça, le vrai signal du moment. Moins de volume, mais plus de bascule.
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