
Dans les coulisses de Wolfsburg, le ménage continue. Après avoir rationalisé sa gamme thermique, Volkswagen applique désormais le même régime minceur à son catalogue électrique. La dernière victime ? L’ID.5, ce SUV coupé dérivé de l’ID.4, dont la production cessera en 2027, sans successeur direct. Une décision qui en dit long sur les choix stratégiques du constructeur allemand face à un marché électrique de plus en plus segmenté… et impitoyable.
Un SUV coupé prometteur au départ
L’ID.5 avait pourtant des arguments. Un design plus effilé, une allure sportive, un air de grand frère dynamique de l’ID.4. Mais derrière cette silhouette séduisante se cachait un défaut rédhibitoire pour une bonne partie du public : un espace arrière et un volume de coffre rognés par cette fameuse ligne de toit plongeante. Résultat : en Europe, les acheteurs ont largement préféré l’ID.4, plus carré, plus logeable… et moins cher.
En Chine, où Volkswagen espérait faire de l’ID.5 un succès, la mayonnaise n’a pas pris non plus. La concurrence locale, agile et agressive, a saturé le marché de SUV électriques plus abordables, mieux adaptés aux goûts du public asiatique. Aux États-Unis, le modèle n’a même pas été commercialisé.
Une nouvelle stratégie axée sur des modèles abordables
Pendant ce temps, Volkswagen avance ses pions ailleurs. Le Touareg, son grand SUV thermique, tirera sa révérence en 2026, remplacé sur certains marchés par le Tayron, un 7 places plus accessible et capable de tracter jusqu’à 2 500 kg. Et le « mini Buzz », déclinaison urbaine de l’ID. Buzz, a été remisé au placard. Tout converge vers un objectif clair : miser sur le volume, pas sur les niches.
D’ici 2027, l’attention de la marque se concentrera sur deux nouveautés stratégiques : l’ID.2, affiché autour de 25 000 €, et l’ID.1, attendu à environ 20 000 €. Ces modèles compacts et économiques incarnent la « démocratisation » de la voiture électrique que réclame l’Europe, surtout dans un contexte où le prix reste le premier frein à l’achat.
Encore deux ans au catalogue
Et pourtant, pour les amateurs de l’ID.5, tout n’est pas perdu. Le SUV coupé restera au catalogue encore deux ans, et le réseau assurera pièces et entretien bien après l’arrêt de production. Mais côté valeur de revente, l’ombre de l’ID.4 plane : plus pratique, plus répandu, et promis à un avenir plus long.
En résumé, Volkswagen ne tourne pas le dos à l’électrique, loin de là : le groupe a enregistré une hausse de 47 % de ses livraisons 100 % électriques au premier semestre 2025, soit 465 500 unités. Simplement, à l’heure où la rentabilité prime, les modèles de niche comme l’ID.5 n’ont plus le luxe d’exister longtemps. Sur l’autoroute de l’électrification, ce sont les véhicules populaires et accessibles qui tiennent désormais le volant.
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