Elle devait reposer au Panthéon des coupés disparus, avec un bel album souvenir et quelques larmes versées par les puristes. Mais non : l’Audi TT prépare son come-back, et cette fois, elle marchera au courant. Pas de promesse creuse, mais un vrai plan dans les cartons : la marque veut replacer ce nom mythique dans la gamme, comme un manifeste à la fois esthétique et technologique. L’idée, glissée par le patron Gernot Döllner, est claire : un constructeur qui se dit sportif ne peut pas se passer d’un modèle à vocation plaisir.
Une base technique taillée pour le plaisir de conduire
Pour ce retour, Audi dispose d’un joker stratégique : la nouvelle plateforme SSP, celle que Porsche s’apprête à inaugurer avec les remplaçantes électriques des 718 Cayman et Boxster. Autrement dit, un châssis pensé pour les sensations, capable d’accueillir jusqu’à 1 000 ch en multi-moteurs, de grimper à 800 volts pour des recharges express, et de viser plus de 640 km d’autonomie dans un format léger. De quoi imaginer une TT affûtée pour le réseau secondaire, comme l’évoque Döllner, plutôt qu’un engin taillé pour les chronos sur piste. L’esprit serait plus balade dynamique dans les Alpes que chasse au dixième sur le Nürburgring.
Un design entre hommage et modernité
Côté style, Audi joue une carte à double face : d’un côté, un respect appuyé pour la silhouette ronde et ramassée de la première génération, celle qui avait marqué les esprits à la fin des années 90 ; de l’autre, la patte épurée de Massimo Frascella, transfuge de Jaguar Land Rover, adepte du « less is more ». On parle déjà de rétros-caméras, de poignées affleurantes et d’un vitrage latéral épuré. Largeur accrue, posture plus plantée, mais toujours cette bulle sur roues qui faisait sa singularité. Un concept pourrait être dévoilé dès septembre à Munich, histoire de jauger l’appétit du public.
( Lire notre essai de l’Audi TT III )
Un lancement pas avant 2027 et une concurrence déjà en place
Le calendrier, lui, reste prudent : pas d’arrivée en concession avant 2027 au mieux. Audi veut éviter le syndrome du prototype qui s’essouffle avant d’exister. Entre-temps, le marché des sportives électriques devrait se densifier : Alpine prépare sa future A110 branchée, Lotus peaufine un coupé de gabarit Emira, et l’outsider MG Cyberster occupe déjà le terrain. Les Porsche électriques, elles, viseront plus haut en performance et en prix, laissant à la TT la mission de rester relativement accessible, et sans malus écologique.
Rester fidèle à l’esprit TT
La vraie question sera de savoir si l’ADN du modèle survivra au choc du kilowattheure. Les fans attendront un trait de crayon juste, un poids maîtrisé et, surtout, un comportement qui ne se limite pas à l’accélération en ligne droite. Car si l’Audi TT est née icône, elle ne renaîtra que si elle reste une complice de route, et pas seulement un bel objet à poser devant un café branché.
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