
Chez Mercedes, l’avenir s’affiche sur un écran XXL. Après avoir titillé notre curiosité avec quelques clichés de son habitacle, la marque a levé le voile sur son nouveau GLC 100 % électrique. Un modèle qui prend la suite d’un EQC qui n’a jamais trouvé son public, et a vu sa carrière écourtée.
Et comme souvent à Stuttgart, il ne s’agit pas seulement d’un modèle de plus, mais d’une vitrine censée redéfinir les codes du SUV premium. Reste à savoir si l’obsession technologique ne risque pas d’éclipser le reste.
Une base technique ambitieuse mais pas inédite
Le nouveau GLC repose sur la plateforme MB.EA, la même qui servira de colonne vertébrale à la prochaine vague d’électriques de la maison. On y retrouve une batterie de 94 kWh pour une autonomie annoncée de 700 km. Un chiffre séduisant mais qui reste légèrement en retrait du BMW iX3, capable de 100 km de plus. Même constat sur la recharge : 330 kW en pic contre 400 kW pour Munich. Mercedes compense avec une transmission à deux rapports héritée de l’EQS et une suspension pneumatique directement empruntée à la Classe S. Bref, de la belle mécanique, mais rien qui enterre la concurrence.
Un intérieur pensé comme un showroom numérique
Le vrai coup de théâtre se situe à bord. Le GLC s’offre le dernier MBUX Hyperscreen, un bloc de 99 centimètres de large courant d’un montant à l’autre. Plus qu’un tableau de bord, une vitrine high-tech où cohabitent GPS, streaming vidéo, assistant vocal et une quarantaine d’applications tierces, de Microsoft à Disney+. Mercedes promet une interface “comme une discussion avec un ami” : l’expression sonne bien, mais on attend de voir si la convivialité survit aux plantages éventuels.
Le reste du décor s’applique à flatter la rétine : toit panoramique à occultation segmentée, ciel étoilé lumineux en option, matériaux vegan certifiés par la Vegan Society. On touche ici au grand théâtre automobile, à mi-chemin entre cocon de luxe et salle de démonstration technologique.
L’empattement allongé de 8,4 cm profite directement aux passagers arrière. Le coffre n’est pas en reste : 570 litres, voire 1 740 litres banquette rabattue, et même 128 litres supplémentaires dans le frunk, accessible en appuyant sur l’étoile du capot.
Une esthétique qui divise
Extérieurement, le GLC joue la carte du spectaculaire avec une calandre constellée de 942 micro-LED, des feux arrière en forme d’étoiles et des animations lumineuses lors de la charge. C’est tape-à-l’œil, mais efficace pour se distinguer d’un Audi Q6 e-tron plus sobre ou d’un Tesla Model Y au design devenu familier. Mercedes assume son côté “bijou lumineux”, au risque de cliver.
Un SUV vitrine pour une stratégie plus large
Le GLC ouvre une séquence dense pour Mercedes : la future Classe C suivra dans quelques mois, puis une nouvelle Classe E d’ici 2027. La stratégie est claire : multiplier les lancements électriques pour occuper le terrain face à BMW et Audi, sans renoncer à l’exubérance stylistique.
Reste à savoir si les clients veulent vraiment rouler dans un salon numérique bardé d’IA, ou s’ils attendent avant tout un SUV polyvalent, efficace et rassurant. Car entre la surenchère de pixels et les promesses d’autonomie, le risque est réel : que le GLC soit davantage une démonstration de force qu’une réponse pragmatique aux attentes d’un automobiliste lambda.
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