
Chez Mercedes, les décisions radicales n’engagent que ceux qui y croient. En mars dernier, Stuttgart assurait que la quatrième génération de Classe A serait la dernière. Rideau sur la compacte star, au nom d’une montée en gamme et d’un portefeuille plus rentable. Six mois plus tard, changement de partition : la marque prépare bel et bien une remplaçante, attendue en 2028. Un rétropédalage XXL, dicté moins par l’inspiration stratégique que par la réalité brutale des ventes.
Le retour à la raison commerciale
Car dans les faits, Mercedes ne peut pas déserter le terrain des compactes premium. L’Audi A3 et la BMW Série 1 tiennent toujours la place, et il aurait été suicidaire de leur laisser le marché sans combattre. La Classe A n’est pas qu’une entrée de gamme : c’est un aspirateur à volumes et un tremplin pour fidéliser une clientèle qui, un jour, grimpera vers les SUV et les berlines à six chiffres. Dans une période où les ventes globales Mercedes reculent de 6 %, avec un inquiétant -19 % sur l’électrique, sacrifier ce pilier devenait une erreur impossible à assumer.
La plateforme MMA, couteau suisse technologique
La future Classe A se construira sur la nouvelle base MMA (Mercedes Modular Architecture). Une plateforme modulable, capable d’accueillir aussi bien des hybrides que des électriques, en traction, intégrale ou double moteur. De quoi laisser à Mercedes une précieuse marge de manœuvre : proposer ce qui se vend vraiment, plutôt que d’imposer ce que les clients n’achètent pas encore. C’est moins un coup de génie qu’une précaution élémentaire face à un marché capricieux.
La prochaine Classe A pourrait se limiter à la carrosserie compacte cinq portes, en abandonnant la déclinaison tricorps. Mercedes semble vouloir confier ce rôle au CLA de nouvelle génération, long comme une Classe C et vendu comme un « coupé quatre portes ». Une logique qui fleure bon la rationalisation industrielle, mais qui brouille un peu plus la frontière entre les gammes.
Une leçon de réalisme
En réalité, cette volte-face raconte surtout une chose : Mercedes n’est pas prêt à se couper d’un modèle qui fait tourner les usines. Derrière les grands discours sur l’électrification totale et la montée en gamme, Stuttgart reconnaît que la base du business reste la Classe A . Elle reviendra en 2028, face aux Audi A3 et BMW Série 1, parce que la clientèle le réclame et que les chiffres l’exigent. Le pragmatisme, parfois, a la saveur d’un retour aux fondamentaux.
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