Essai Dacia Duster Extreme Hybrid 140 : que vaut ce best-seller ?

Essai Dacia Duster Extreme Hybrid 140
Essai Dacia Duster Extreme Hybrid 140

Véritable best-seller Dacia, mais aussi Renault dans de nombreux pays, le Dacia Duster arrive déjà à sa troisième génération. Toujours produit en Roumanie, ce SUV du segment B est rapidement revenu en force dans les meilleures ventes en France. Nouveau design, nouvelles technologies, le Duster 3 s’est offert une belle base technique. Mais qu’en est-il de ses prestations : nous avons testé ce nouveau modèle pour en avoir le coeur net.

Un design qui fait mouche

Alors que le Duster 2 était très proche esthétiquement du premier opus, la troisième génération a heureusement apporté un vent de fraîcheur bienvenu. Le style très moderne du nouveau Duster affirme encore davantage son style de SUV, avec des lignes robustes et massives, à l’image du capot horizontal à la hauteur élevée. On retrouve des éléments qui distinguent le Duster depuis sa création, comme les ailes arrière larges, et les passages de roues musclés.

Long de 4,34 m, le Dacia Duster bataille dans la catégorie des SUV de segment B, avec les Peugeot 2008 et Renault Captur. Le segment C est désormais attaqué par Dacia avec le nouveau Bigster, une version allongée et mieux équipée encore du Duster.

Le design de chaque détail est bien plus soigné qu'avant chez Dacia
Le design de chaque détail est bien plus soigné qu’avant chez Dacia

Cette version Extreme est la mieux présentée de la gamme, avec des jantes alliage 18″ optionnelles sur ce modèle d’essai, des barres de toit modulables, les vitres arrière surteintées, des coques de rétroviseurs brun cuivré, et des boucliers avec sabot peint couleur argent. Les projecteurs avec signature lumineuse en Y sont présents dès le premier niveau de finition. Ce même motif se retrouve sur les petits feux arrière, en un bloc et qui mordent sur les ailes arrière.

Certains éléments sont en revanche typiquement Dacia et n’existent plus sur des marques généralistes, comme l’antenne fouet, les plastiques noir brut, et les montants de portes qui ne sont pas noir laqué. Le plastique Starkle utilisé pour le « snorkel » apposé sur les portes avant est composé de 20 % de matière recyclée. En neuf la personnalisation sera possible : antenne requin ou pack marche-pieds pourront agrémenter le look de ce SUV.

Avec cette teinte « Sandstone » facturée 600 euros, ce Dacia Duster Extreme a plutôt fière allure. Mais comme nous allons le voir, il s’agit certainement de l’une de ses meilleures cartes.

De derrière également, la nouvelle génération marque une rupture de style avec la précédente mouture
De derrière également, la nouvelle génération marque une rupture de style avec la précédente mouture

Vie à bord : le chaud et le froid

Ce nouveau Dacia Duster a reçu une nouvelle planche de bord, avec un aménagement assez classique. Ici, pas de vaste écran central ou de double dalle en continu : on retrouve sur cette version Extreme un écran central de 10,1 pouces, placé au-dessus des aérateurs centraux. Celui-ci affiche le système multimédia Media Display, avec services connectés et réplication du smartphone ( Android Auto et Apple Car Play sans fil ). Pour avoir la navigation, il faudra cocher l’option Techno qui comprend aussi le chargeur de smartphone à induction et le frein de parking électrique, moyennant 600 euros.

Mais de nos jours nous avons tous tendance à utiliser les applications de son smartphone, et donc Google Maps pour la navigation, ou Waze. Dacia a aussi placé un support de smartphone à gauche de l’écran central : pratique pour afficher plusieurs éléments en simultané, si nécessaire.

La qualité de la présentation reste perfectible, malgré les prix en hausse
La qualité de la présentation reste perfectible, malgré les prix en hausse

Si dans l’habitacle du Duster Extreme le choix des couleurs est plutôt bien vu avec du vert et des touches cuivrées, les plastiques ne donnent évidemment pas le sourire. Il s’agit de plastiques rigides, avec un grain assez basique : les contre-portes sonnent creux. A l’arrière, un large pan de tôle est même visible derrière les vitres, avec des vis ! Des économies très visibles, et qui commencent à faire tâche à ce niveau de prix.

Assez curieusement quand on s’installe à bord du nouveau Duster, ce qui frappe est une sensation d’enfermement. La ligne de vitrage latéral est haute, et le pare-brise est de taille réduite : le design extérieur a visiblement été privilégié avant toute chose. On ne manquera en revanche pas de se sentir au volant d’un SUV, avec un capot très horizontal et haut, et une position de conduite surélevée.

Le confort n’est pas particulièrement soigné : si le maintien des sièges est correct, les suspensions filtrent mal les irrégularités de la chaussée. Autre point gênant : des bruits d’air très présents au niveau des rétroviseurs, et ce dès 90 km/h.

N’oublions pas de citer la qualité audio, assez médiocre, avec un nombre de 4 haut-parleurs, de piètre qualité. A part cela, la dotation de série de cette version supérieure comprend le rétroviseur jour / nuit automatique, la climatisation automatique mais monozone, le volant soft feel, la console centrale semi-haute avec accoudoir, la sellerie TEP « MicroCloud », les rétroviseurs extérieurs rabattables automatiquement, et les vitres arrière surteintées. Il est aussi possible d’ajouter les sièges chauffants, voire le volant chauffant, appréciable pour un véhicule qui stationne dehors en hiver.

L'espace arrière dans le nouveau Duster
L’espace arrière dans le nouveau Duster

L’habitabilité arrière est plutôt bonne pour un SUV du segment B, avec des cotes supérieures pour l’espace aux jambes par rapport à la version précédente.

Sous le hayon du coffre, la contenance de 472 litres est proche de celle d’un Duster 2. Pas d’ouverture motorisée, pas même en option : dommage, d’autant plus que la poignée pour fermer le coffre est plutôt mal située.

La contenance de 472 litres est suffisante pour un tel SUV
La contenance de 472 litres est suffisante pour un tel SUV

A conduire : une conso au top

Que vaut ce SUV du segment B sur la route ? Sur le papier, il est vrai qu’on ne s’inquiète pas spécialement avec une motorisation de 140 ch, l’une des plus puissantes jamais proposée par Dacia ( avec l’ancien bloc essence de 150 ch ). L’agrément de conduite débute avec le ressenti de la direction : celle-ci manque de réactivité avec un léger flou. Mais le châssis est plutôt bien réglé avec un comportement routier au-dessus de tout soupçon.

Pour la troisième génération du Duster, Dacia a pu reprendre à Renault la motorisation full hybride de 140 ch présente sur les Clio, Captur, Arkana et Symbioz. Celle-ci permet de rouler en électrique sur des distances raisonnables mais déjà plus fréquentes et longues qu’avec une motorisation hybride type MHEV.

Avec du roulage en électrique et une boite automatique, l’agrément en ville est bien présent. Sur route, les performances sont suffisantes mais cette motorisation favorise la consommation au dynamisme. Malgré ses 140 ch, ce Duster met ainsi 10,1 s pour passer de 0 à 100 km/h. L’insonorisation moteur pas exceptionnelle laisse d’ailleurs entendre le quatre cylindres ronronner à certains moments, même sans être en pleine accélération.

Avec sa motorisation full hybride de 140 ch, le Dacia Duster s’en sort logiquement très bien en consommation. Lors de notre essai sur plus de 200 km, nous avons relevé une moyenne très raisonnable de 5,3 L. Cela se traduit aussi par une belle autonomie, de l’ordre de 700 km : pas de quoi regretter la motorisation diesel de l’ancienne version.

Le Duster mise à fond sur son look
Le Duster mise à fond sur son look

En revanche n’espérez pas vous offrir un Duster hybride avec transmission intégrale : cette motorisation full hybride est exclusivement proposée en traction avant. Ceux qui veulent un Duster 4X4 doivent pour l’instant se diriger vers un bloc Mild Hybrid de 130 ch, avec 136 g de rejets de CO2 ( 1074 euros de malus écologique pour les français ).

A peine arrivé un an plus tard, le Dacia Bigster inaugure de son côté une nouvelle motorisation full hybride avec une cylindrée de 1,8 L et une puissance de 155 ch. Ce bloc remplacera à terme celui du Duster : l’actuel 1.6 E-TECH 140 est donc voué à disparaitre d’ici 2026.

En matière d’aides à la conduite, le Duster est doté de tous les éléments désormais rendus obligatoires par les normes de sécurité GSR2. Les alertes sonores intempestives peuvent facilement se déconnecter ( mais à chaque démarrage ) avec deux clics sur la touche « My Safety switch », à gauche de la planche de bord, comme sur les Renault.

L'instrumentation est numérique
L’instrumentation est numérique, et affiche ici une belle autonomie

Contre 490 euros, l’option Pack City ajoute aux éléments de sécurité le détecteur d’angles morts, la caméra multi-vues et les radars avant. Des éléments qui faciliteront les manoeuvres, et éviteront aussi de déboiter alors qu’un deux roues se situe dans l’angle mort ! Une option intéressante, que nous vous conseillons.

Budget : des tarifs qui grimpent

Quand les prix du Dacia Duster débutaient à l’origine sous la barre des 12000 euros, l’actuel prix d’appel est actuellement fixé à 19990 euros. L’inflation est passée par là, mais aussi la volonté de Dacia de monter en gamme. Et quand on voit le prix de ce Duster Extreme Hybrid 140, on prend la mesure de cette stratégie puisque cette version s’affiche à 28500 euros, sans les options. Un prix qui commence à être salé, puisque Nissan propose par exemple au catalogue un Qashqai Mild Hybrid à moins de 27000 euros.

Avec 113 g de rejets de CO2, ce Duster Hybrid 140 est exonéré de malus écologique en 2025, c’est déjà ça de pris !

La qualité de la présentation reste souvent rudimentaire
La qualité de la présentation reste souvent rudimentaire

Face à la concurrence

Comment se positionne ce Duster Extreme Hybrid 140 face à ses concurrents comme le Captur et le 2008 ? Peugeot propose son 2008 Style Hybrid 145 à 31400 euros, un tarif qui tombe sur Peugeot Store à 29150 euros. C’est seulement 650 euros de plus que le Duster Extreme Hybrid 140, mais avec un équipement plus réduit. Chez Renault, le Captur Evolution E-TECH 160 est à 30000 euros, avec un équipement là aussi d’un modèle d’entrée de gamme. Le Dacia Duster se positionne donc face à des modèles correctement équipés qui valent au moins 3000 euros de moins. Mais comme Dacia ne propose pas de remise commerciale, cela peut logiquement vite réduire l’écart entre les généralistes et le Duster. Un élément à bien prendre en compte au moment du choix.

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A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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