MG IM5 : l’anti-Tesla Model 3 venue de Chine qui fait mieux pour moins cher

Tesla avait le champ libre. Jusqu’ici, aucune berline électrique ne semblait en mesure de chatouiller la Model 3 sur son propre terrain, celui du prix bien placé, de l’autonomie généreuse et de l’image tech-friendly. Et puis MG est arrivé, ou plutôt IM Motors, la branche premium du géant chinois SAIC, désormais intégrée à la gamme MG. Résultat : un modèle sobrement baptisé IM5, dévoilé à Goodwood avec des ambitions claires et tranchantes. Reprendre l’avantage. Clairement.

Un nom bizarre, une stratégie limpide

Derrière son nom un peu froid et robotique — IM5, comme un concept jamais commercialisé — se cache un modèle très concret : une grande berline 100 % électrique, au look aérodynamique léché et aux specs à faire pâlir Elon Musk. En Australie, elle s’appelle encore “IM Presented by MG”, preuve d’un positionnement pas totalement assumé. Mais en Europe, MG prend les devants et intègre cette gamme comme le sommet de son offre.

C’est une façon pour MG de grimper en gamme sans renier son positionnement : proposer une alternative sérieuse aux constructeurs établis, avec un rapport techno/prix toujours imbattable.

Trois versions, une claque pour la concurrence

À l’heure où une Tesla Model 3 de base dépasse les 40 000 €, la MG IM5 débute à environ 46 000 € avec une batterie de 75 kWh. Et ce n’est que l’entrée de gamme. La version Long Range, à 100 kWh, revendique plus de 710 km d’autonomie — six de plus que la Model 3 Long Range. Quant à la version Performance, elle joue dans une autre cour : 767 ch, 0 à 100 km/h en 3,2 secondes, transmission intégrale, et architecture 800V pour une recharge ultra-rapide de 10 à 80 % en 17 minutes.

On parle ici d’une berline familiale capable de rivaliser avec une Porsche Taycan GTS sur la route… pour deux fois moins cher. De quoi redistribuer les cartes dans un segment où Kia EV4, BYD Seal, peinent souvent à dépasser les 600 km d’autonomie réelle.

Un intérieur high-tech qui ne s’excuse pas d’être chinois

L’habitacle de l’IM5 n’a pas à rougir. Loin du minimalisme parfois bâclé des électriques d’entrée de gamme, on découvre ici un intérieur pensé pour en mettre plein la vue : double vitrage, toit panoramique, système audio 20 haut-parleurs, et surtout un écran panoramique de 26,3 pouces en partie haute, associé à une dalle tactile de 10,5 pouces. Le tout baigne dans une ambiance sobre, mais cossue. Pas un gadget, mais pas une péniche techno non plus.

Côté comportement, MG promet “un châssis digital” et une “conduite exaltante”. On demande à voir. Si le MG4 simple moteur s’est révélé étonnamment agréable, le MG4 XPower nous a laissé sur notre faim, trop brutal, pas assez raffiné. On espère que MG a appris de ses erreurs, surtout avec une puissance aussi délirante sous le pied droit.

Une leçon de stratégie

Problème : à l’heure actuelle, rien ne confirme que la MG IM5 arrivera en France. L’Angleterre est une cible prioritaire, tout comme l’Australie et certains marchés asiatiques. Mais l’Hexagone ? Trop de taxes, un malus inexistant pour les électriques mais des contraintes d’homologation, et surtout un marché saturé où MG cartonne déjà avec le MG ZS EV ou la MG4. Pourquoi prendre le risque de canibaliser ses propres ventes ?

Et pourtant, ce serait dommage. Car l’IM5 coche toutes les cases : accessible, polyvalente, autonome, rapide à charger, bien équipée, et surtout plus performante que la Tesla Model 3 pour moins cher.

Conclusion : le rapport techno/prix de l’année… mais ailleurs

Avec l’IM5, MG frappe fort, et montre que la Chine n’en est plus au stade de l’imitation. On parle ici d’un produit mature, soigné, calibré pour l’international. Tesla, qui commençait à s’asseoir un peu trop confortablement sur ses lauriers, a trouvé un nouveau challenger. Un de ceux qui ne crient pas, mais qui avancent, vite, très vite.

Reste à espérer que MG France change d’avis. Car si cette IM5 débarquait chez nous, elle ferait sûrement des ravages dans les concessions.