Volkswagen place ses pions dans le jeu du « leasing social » électrique, celui qui doit permettre à des ménages modestes de rouler à batterie pleine sans se ruiner. À partir du 30 septembre, la marque allemande propose deux de ses modèles phares sous l’étiquette du programme gouvernemental : l’ID.3 et l’ID.4. Dit autrement, la compacte maison et son SUV familial rejoignent le dispositif à tarif encadré, limité à 50 000 bénéficiaires.
139 euros par mois
Sur le papier, l’argument est séduisant. Pour 139 euros par mois, sans apport, vous repartez avec une ID.3 Pure Life Max, équipée de la batterie 52 kWh et capable de 387 km en cycle WLTP. De quoi couvrir la plupart des usages quotidiens, trajets domicile-travail et escapades en périphérie incluses. L’ID.4, plus volumineux, joue la carte de la polyvalence familiale mais à un ticket d’entrée supérieur, qui reste toutefois aligné sur la philosophie du dispositif : donner accès à une électrique autrement inaccessible pour certains ménages.
Mais derrière la communication léchée, il faut rappeler les conditions. Le programme, limité en volume, risque de provoquer une ruée digne d’un Black Friday chez les concessionnaires. Volkswagen ne fait pas dans la philanthropie : cette opération permet d’écouler des stocks dans un contexte où l’électrique patine sur le marché français. Les ventes de l’ID.3 n’ont jamais atteint les ambitions initiales, coincées entre une Renault Mégane E-Tech plus séduisante à conduire et une Tesla Model 3 devenue agressive en prix. Quant à l’ID.4, il subit la concurrence féroce des SUV coréens – Hyundai Ioniq 5, Kia EV6 – et des Peugeot e-3008, plus récents et plus flatteurs.
L’autre question est celle de la pérennité. Les aides publiques permettent aujourd’hui d’afficher des mensualités attractives, mais qu’en restera-t-il lorsque le robinet budgétaire se refermera ? Volkswagen, comme Stellantis ou Renault, sait que la bataille du prix est cruciale. Ce leasing subventionné est une manière de rester dans la course, en attendant l’arrivée des futures plateformes électriques plus compétitives, censées ramener les coûts vers le bas.
Une opportunité à saisir
Pour le consommateur, l’opportunité n’est pas à négliger : rouler neuf, électrique, avec un contrat clair et des mensualités maîtrisées, c’est un confort réel. Mais il faut garder à l’esprit que cette fenêtre d’accès est limitée et qu’elle dépend intégralement de la générosité de l’État. Un changement de cap politique, et l’équation économique pourrait vite redevenir défavorable.
Volkswagen a donc raison de jouer le coup. Cela ne suffira pas à redorer l’image parfois brouillée de la gamme ID, mais c’est un moyen efficace de remettre l’ID.3 et l’ID.4 sous les projecteurs, au moment même où les regards se détournent vers les nouveautés chinoises, souvent plus audacieuses en style et agressives en prix. Le leasing social agit ici comme une respiration, mais pas comme une solution structurelle.
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