
Volvo a frappé fort. Très fort même : son tout nouveau XC70 plug-in hybrid revendique 200 km d’autonomie électrique, un chiffre qui ferait pâlir bien des SUV électriques actuels. Mais avant de sortir le carnet de chèques, il faut préciser deux choses : d’abord, cette autonomie est calculée selon le cycle chinois CLTC, notoirement généreux. Ensuite, ce XC70 ne sera lancé qu’en Chine, l’Europe devant patienter “un certain temps” avant de voir débarquer le modèle. Une petite frustration donc, tant l’engin intrigue.
Entre XC60 et XC90 : un chaînon manquant qui tombe à pic
Le XC70 vient s’intercaler pile entre le XC60 et le XC90, avec une longueur de 4,81 m. L’idée est claire : proposer un SUV familial au gabarit intermédiaire, mais armé d’une technologie qui surclasse les hybrides rechargeables européens. Avec ses deux batteries au choix, 21,2 kWh ou 36,9 kWh, il se situe à des années-lumière des XC60 et XC90 PHEV vendus chez nous, dont l’autonomie oscille autour de 80 à 90 km WLTP.
Sous le capot, un modeste 1.5 turbo quatre cylindres (160 ch) sert surtout de générateur, façon prolongateur d’autonomie, tandis que le moteur électrique s’occupe du gros du travail. Un système bien dans l’air du temps chinois, où ces “long range PHEV” cartonnent : un pied dans l’électrique, un autre encore accroché au thermique, et la promesse de ne jamais être à court de jus.
Des chiffres qui font rêver… ou sourire
Parler de 200 km d’autonomie avec une batterie de 36,9 kWh laisse sceptique. Si l’on ramène ça au cycle WLTP européen, on devrait plutôt tourner autour de 160 km réels. Ce qui reste énorme pour un hybride rechargeable, à comparer aux peu ou prou 87 km d’une Peugeot 3008 Hybride 195 ch ou aux 85 km du Mitsubishi Outlander PHEV dernière génération.
Ajoutons à cela une recharge rapide DC (0 à 80 % en 28 minutes) et même du V2L (bi-directionnel, pour alimenter une maison ou un appareil électrique), et voilà un PHEV qui commence à marcher sur les plates-bandes des électriques pures.
Un design qui fait évoluer Volvo en douceur
Extérieurement, ce XC70 reste fidèle à l’ADN de la marque : lignes épurées, silhouette rassurante et fameux feux en “marteau de Thor”. Mais Volvo a tout de même osé quelques nouveautés : projecteurs plus bas, calandre remplacée par une entrée d’air discrète et aérodynamique peaufinée. L’ensemble est plus lissé, plus moderne, sans renier la touche scandinave.
Il évoque bien évidemment le porte étendard électrique de la marque, l’EX90. ( lire notre essai du Volvo EX90 )
À bord, le ton est donné : grand écran horizontal de 15,4 pouces, instrumentation numérique de 12,3 pouces et, cerise sur le gâteau, un mystérieux head-up display “92 pouces” annoncé (probablement une coquille de traduction, sauf si Volvo a décidé de projeter Netflix sur le pare-brise).
Une stratégie très chinoise
Ce XC70 est développé sur une plateforme chinoise, pour un marché chinois. C’est là que ça se vend, que les clients plébiscitent ce type de technologie, et c’est là que Volvo – désormais sous pavillon Geely – investit ses ressources. L’Europe, pour l’instant, regarde ça de loin, un peu jalouse. Car entre les SUV électriques parfois trop chers et les hybrides rechargeables aux autonomies faméliques, un tel XC70 aurait clairement une carte à jouer.
Conclusion : un goût amer pour les Européens
Le nouveau Volvo XC70 coche toutes les cases : autonomie record pour un hybride rechargeable, design raffiné, technologie de pointe et habitacle scandinave apaisant. Mais à trop miser sur la Chine, Volvo prend le risque de laisser ses fidèles européens sur leur faim. Et c’est bien dommage, car face à des concurrents comme le BMW X5 50e, l’Audi Q5 TFSI e ou le Mercedes GLE 350de, ce XC70 aurait des arguments de poids.
En attendant, on devra se contenter de baver devant les photos. Et patienter pour savoir si ce “chaînon manquant” de la gamme Volvo franchira enfin nos frontières.
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