Skoda Felicia Fun : le retour ensoleillé d’un pick-up pas comme les autres

Il y a des voitures qui ne meurent jamais. Elles quittent les routes, mais restent gravées dans les mémoires, souvent parce qu’elles avaient ce petit grain de folie que la production automobile actuelle a parfois oublié. La Skoda Felicia Fun, produite entre 1997 et 2000 à seulement 4 216 exemplaires, fait clairement partie de cette catégorie. Jaune poussin, boucliers en plastique colorés, banquette escamotable à l’arrière : un jouet grandeur nature, mi-pick-up mi-plage-car, qui a marqué son époque.

Vingt-cinq ans plus tard, un designer de la maison Skoda, Julien Petitsigneur, s’est amusé à ressusciter ce drôle d’engin. Pas dans un studio officiel de la marque, mais après ses journées de boulot, trois heures par soir, pendant deux semaines. À l’heure des SUV gris métallisés clonés à l’infini, voilà une respiration bienvenue.

Une réinterprétation rétrofuturiste

Le nouveau concept Felicia Fun puise dans le patrimoine tout en lorgnant vers la science-fiction des années 90. Le museau reprend des traits du concept Skoda Vision 7S, tandis qu’à l’arrière, on retrouve un clin d’œil à l’aileron exubérant du modèle originel. Pas de banquette coulissante façon cabriolet improvisé cette fois — normes de sécurité obligent —, mais une ambiance assumée “plage et farniente”.

Les feux arrière teintés en rose, tout comme la vitre, donnent le ton : ici, il n’est pas question de rationalité allemande, mais d’un vrai appel au fun.

Un habitacle comme une borne d’arcade

À l’intérieur, Petitsigneur a osé ce que peu de constructeurs s’autorisent encore : du rétrofuturisme assumé. La planche de bord ressemble à un bloc massif intégrant un écran géant. Sauf que l’affichage n’est pas en 3D léchée façon iPad : c’est du pixel art volontairement kitsch, comme si vous lanciez une partie de Tetris ou de Street Fighter II. Un clin d’œil qui plaira aux nostalgiques, et qui rappelle que l’automobile peut encore être un terrain de jeu, pas seulement une vitrine de technologie austère.

Rêve ou réalité ?

À ce stade, il ne faut pas s’emballer : ce nouveau Felicia Fun n’est qu’un projet personnel, un délire de designer matérialisé en esquisses et en rendus 3D. Aucun plan de production, aucun prototype roulant. Juste une idée, un hommage coloré à une Skoda qui a osé briser les codes à la fin des années 90.

Et pourtant… L’an dernier, d’autres designers de la marque s’étaient déjà amusés à imaginer une nouvelle Skoda Favorit, l’ancêtre direct de la Felicia. De quoi alimenter un rêve : et si Skoda, noyée dans l’océan des SUV pragmatiques, se décidait un jour à ressortir un modèle joyeux, inutile et donc indispensable ?

Une suite envisageable ou pas ?

Ce Felicia Fun 2.0 restera sans doute un fantasme de designer. Mais il a une vertu rare : rappeler qu’une voiture peut être autre chose qu’un objet de mobilité. Elle peut être une invitation à sourire, à s’évader, à revendiquer une certaine légèreté. Et si l’avenir électrique doit se décliner uniquement en SUV gris et sérieux, alors oui, rêver devient une nécessité.

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