À l’heure où chaque constructeur semble courir vers l’électrification totale, Audi choisit une trajectoire plus nuancée. La marque d’Ingolstadt annonce l’arrivée d’un nouveau V6 TDI pour l’A6, un moteur qui ne se contente pas de prolonger la vie du diesel : il l’emmène sur un terrain technologique où il n’avait encore jamais mis les roues. Entre hybridation avancée, compresseur électrique et compatibilité avec des carburants synthétiques, Audi tente ici de prouver que le diesel a encore des arguments ! Cette motorisation sera aussi au programme d’une nouvelle A6 attendue l’année prochaine, l’A6 Allroad Quattro. Jusqu’à présent la gamme A6 misait surtout sur le PHEV, et devait se contenter d’une seule motorisation diesel, un 2.0 TDI de 204 ch. Les amateurs de diesels puissants vont donc pouvoir retrouver un moteur au couple généreux, avec des performances de sportive.
Un V6 TDI radicalement transformé
Ce nouveau trois litres diesel développe 299 ch et 580 Nm, mais l’essentiel n’est pas dans les chiffres. Audi parle d’une véritable refonte technique avec une chaîne de traction baptisée MHEV plus, qui associe trois composants électrifiés : un générateur pour la conduite partiellement électrique, un démarreur-alternateur à courroie et une batterie lithium-fer-phosphate. Cette architecture permet à l’A6 de démarrer, manœuvrer ou évoluer à faible vitesse en mode 100 % électrique, une première pour un V6 TDI.
En phase dynamique, l’électronique orchestre tout : le générateur apporte jusqu’à 230 Nm de couple additionnel, tandis que le système peut injecter un surplus temporaire de 24 ch pour gommer les creux. Cette hybridation ne se contente donc pas de réduire les émissions ( annoncées entre 141 et 160 g/km ) elle renforce aussi la vigueur mécanique.
Le compresseur électrique : la pièce maîtresse
La grande nouveauté, c’est l’arrivée d’un compresseur électrique qui travaille avec le turbo dans un système de suralimentation à deux étages. Audi avait déjà exploré cette solution sur les S4, S6 et SQ5, mais la version 2025 franchit un cap. Là où l’ancien compresseur n’intervenait que dans une plage étroite, celui-ci agit désormais sur l’ensemble des régimes, avec une montée en pression nettement plus rapide.
Résultat : les accélérations gagnent en immédiateté, avec une poussée qui rappelle par moments la spontanéité d’une motorisation électrique. Audi évoque un gain d’une seconde sur l’établissement de la pression maxi (3,6 bar) et une absence totale de temps de réponse, le compresseur atteignant 90 000 tr/min en 250 ms. Sur la route, cela se traduit par un démarrage plus incisif : en 2,5 secondes, l’A6 avance d’une longueur de voiture supplémentaire par rapport à l’ancien V6.
Cette façon de lisser la puissance évoque ce que Mercedes avait tenté avec ses moteurs EQ Boost… mais avec un niveau d’intégration bien plus avancé. Audi semble vouloir démontrer que le diesel n’est pas condamné à rester un bloc de seconde zone dans la hiérarchie technique.
Un diesel orienté vers l’avenir, pas vers le passé
Autre signe du repositionnement du TDI : sa compatibilité avec le carburant HVO 100, un diesel renouvelable issu de résidus organiques et conforme à la norme EN 15940. Avec ce carburant, Audi annonce une réduction significative des émissions de CO₂ sur l’ensemble du cycle. Un pas qui n’est pas anodin : ce type de carburant bénéficie d’une popularité croissante dans le transport routier et dans certains pays nordiques, et pourrait devenir un relais technologique pertinent dans la transition énergétique.
Face à une concurrence en retrait, Audi choisit ici une stratégie plus ambitieuse. Le constructeur montre qu’il reste possible d’investir dans un diesel performant sans renier l’électrification, une approche pragmatique qui pourrait séduire les gros rouleurs encore sceptiques face au 100 % électrique.
Une A6 diesel pour ceux qui refusent de choisir
Ce V6 TDI, disponible à la commande dès le 4 décembre 2025, incarne une forme de résistance technique : celle d’un moteur qui ne veut pas disparaître, mais évoluer. Avec ses performances revues, sa sobriété améliorée et sa double personnalité électrique-diesel, il offre à l’A6 une position assez unique dans le segment. Les réfractaires au tout électrique devraient y trouver leur compte…
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