Depuis son lancement en 2020, la Toyota GR Yaris s’est forgée une réputation unique : une citadine explosive qui porte dans chacun de ses boulons l’ADN du rallye. Toyota ne s’en est jamais caché : cette voiture n’existe que parce que la marque s’engage en compétition. La nouvelle version AERO, fraîchement dévoilée au public européen lors du Rallye de l’Acropole, pousse cette logique encore plus loin. Ici, chaque élément, chaque prise d’air, chaque pièce ajoutée a un sens. Rien n’est décoratif : c’est de la performance appliquée à la route.
L’objectif de cette variante AERO n’est pas de réinventer la GR Yaris, mais de la rendre plus tranchante encore là où elle est déjà redoutable : stabilité à haute vitesse, refroidissement mécanique, grip en virage et cohérence aérodynamique. Contrairement à beaucoup de modèles sportifs où l’appellation “aéro” relève surtout du marketing, Toyota s’appuie sur une matière première que d’autres n’ont pas : l’expérience cumulée de la Yaris Rally1 en WRC, de la GRMN, du championnat japonais Super Taikyu et de pilotes professionnels qui ont roulé avec le prototype dans des conditions extrêmes.
Un capot qui travaille autant que le moteur
Premier changement visible : le capot redessiné, qui reprend les proportions de celui en carbone de la Yaris GRMN tout en restant en aluminium. Ses deux immenses ouvertures, une grille et un conduit de refroidissement, servent un objectif clair : mieux évacuer la chaleur en usage intensif. Une nécessité sur un trois-cylindres turbo qui peut encaisser de très longues sessions de charge. Ce dispositif n’est pas un gadget de salon : il a été validé en rallye national japonais, où les contraintes thermiques sont particulièrement rudes.
Aileron ajustable et aérodynamique active… façon mécanique
L’autre élément spectaculaire, c’est l’aileron arrière réglable. Une rareté sur une voiture homologuée route, et un outil précieux pour ceux qui prévoient d’emmener leur GR Yaris sur piste. Modifier son angle permet de jouer sur la stabilité au freinage et l’appui en haute vitesse. Pas d’électronique ici : c’est du mécanique pur, à l’ancienne, comme on en trouve en compétition.
À l’avant, Toyota ajoute un spoiler développé en collaboration avec le pilote Kazuya Oshima. Son rôle ? Supprimer la portance avant pour améliorer l’équilibre global. Avec un train avant déjà incisif sur la version standard, cette optimisation laisse espérer une précision encore plus chirurgicale en entrée de courbe.
Un travail sous la voiture… mais qui change tout
Les évolutions les plus déterminantes sont parfois invisibles. C’est le cas du nouveau fond plat partiel inspiré du Super Taikyu. En améliorant l’écoulement d’air sous la voiture, Toyota réduit les perturbations, donc le drag, donc la consommation… mais aussi les réactions parasites en conduite sportive.
Les conduits situés derrière les ailes avant méritent aussi l’attention. Leur fonction : expulser l’air qui s’entasse dans le passage de roue, phénomène connu pour rendre la direction moins nette lors des freinages appuyés. Résultat annoncé : un train avant plus stable et plus prévisible.
À l’arrière, deux évacuations latérales ont été ajoutées pour réduire les turbulences. Cette idée est née d’un incident réel : un pare-chocs délogé en Super Taikyu sous l’effet des contraintes aérodynamiques. Preuve qu’en compétition, on apprend parfois plus d’un problème que d’un succès.
Tarif, disponibilité et une petite touche “rallye” en option
La GR Yaris AERO est déjà disponible à la commande, exclusivement en boîte mécanique, à partir de 53 950 €. La gamme débute à 49 950 €, ce qui place cette version dans le haut du panier, mais elle apporte suffisamment de contenu technique pour justifier sa position. Et pour les puristes, Toyota propose un frein à main “rallye” monté à côté du levier de vitesses, un clin d’œil direct aux glissades maîtrisées des spéciales WRC.
Avec 191 g de rejets de CO2, ces deux versions sont concernées par un malus écologique prohibitif de 70000 euros, bien supérieur au prix de la voiture neuve en elle-même. Une pure aberration administrative, comme on n’en trouve qu’en France. De quoi rendre son achat plus que compliqué…
📲 Si vous utilisez Google News (Actualités en France), vous pouvez nous suivre facilement en nous ajoutant : Actu-Automobile sur Google News.
