Renault semble bien décidé à ressusciter ses icônes du passé, cette fois-ci avec la Renault Estafette Concept, une fourgonnette 100 % électrique qui marque un tournant pour le constructeur français. Dévoilée lors du salon IAA Transportation de Hanovre en Allemagne, cette nouvelle étude de style incarne la vision de Renault pour les livraisons urbaines de demain. Après avoir revisité des classiques comme la Renault 5, la Renault 17 et la future 4L, cette fois c’est au tour de l’Estafette, un modèle iconique de 1959, de faire son retour. Ce concept annonce une version de production prévue d’ici deux ans, un geste audacieux qui pourrait bien redéfinir l’avenir des véhicules utilitaires électriques.
Un clin d’œil à l’iconique Estafette de 1959
La première Estafette, lancée en 1959, fut un pionnier dans le monde des fourgonnettes à traction avant, et son héritage se prolonge jusqu’à ce jour. La nouvelle Estafette Concept reprend des éléments de design emblématiques, à commencer par ses phares ronds et bas, fidèles à l’originale. Cependant, le langage stylistique du concept est décrit par Renault comme un mélange de “frigo Smeg” et de “peluche”, ce qui ajoute une touche d’humour à l’esthétique tout en conservant une allure robuste et fonctionnelle.
Le nom Estafette, dérivé de l’italien “staffetta” signifiant “courrier”, incarne l’idée d’un véhicule conçu pour des livraisons rapides et efficaces. Cette symbolique est renforcée par les lignes modernes et aérodynamiques du concept, mais aussi par une plateforme électrique ultramoderne qui promet de maximiser l’espace tout en offrant des performances adaptées aux exigences de la logistique urbaine contemporaine.
Un concept pensé pour l’efficacité des livraisons urbaines
L’un des points forts de cette Renault Estafette réside dans son espace de chargement optimisé. Bien que ses dimensions soient comparables à celles du Renault Kangoo, avec une longueur similaire, sa hauteur impressionnante de 2,59 mètres permet d’aménager un espace intérieur totalement exploitable. Le volume de chargement atteint les 7,1 mètres cubes, soit l’équivalent de celui d’un Renault Trafic, un modèle de catégorie intermédiaire. Grâce à cette conception ingénieuse, la cabine et la zone de chargement sont connectées par un passage permettant au conducteur de se déplacer sans sortir du véhicule – un atout indéniable pour les livraisons dans des environnements urbains étroits et exigeants.
Renault a également misé sur un système de chargement et de déchargement intelligent. À l’arrière, un volet roulant permet de charger les marchandises, tandis que la porte coulissante latérale facilite le déchargement côté trottoir, offrant ainsi une gestion fluide et rapide des livraisons. L’idée est simple mais ingénieuse : minimiser les temps de manœuvre et maximiser l’efficacité, un aspect crucial dans les flux logistiques actuels.
Des technologies innovantes et un confort pour les professionnels
Si le design extérieur puise dans le passé, l’intérieur de l’Estafette est résolument tourné vers l’avenir. Le conducteur profite d’une position de conduite surélevée, avec un siège pivotant pour faciliter l’accès à la cabine et une multitude de rangements intégrés, dont sept tiroirs pratiques. Avec une hauteur de 1,9 mètre dans l’habitacle, même les personnes de grande taille pourront se déplacer sans difficulté.
La planche de bord est équipée de plusieurs écrans, offrant une interface numérique complète pour le conducteur. On y trouve un écran de 7 pouces pour l’affichage des données essentielles, un écran tactile central de 12 pouces pour les commandes multimédias et de gestion du véhicule, ainsi que deux écrans de 10 pouces reliés aux caméras arrière, remplaçant ainsi les rétroviseurs traditionnels. Ces fonctionnalités sont pensées pour maximiser le confort et la sécurité des utilisateurs professionnels.
Côté technologie, l’Estafette fait partie des véhicules dits “Software-Defined Vehicles” (SDV), signifiant que son fonctionnement est largement géré par des logiciels. Ce système évolutif permet à Renault de proposer des mises à jour logicielles à distance, assurant une connectivité parfaite pour les flottes professionnelles. Ainsi, les gestionnaires de flotte pourront bénéficier de fonctionnalités améliorées en temps réel, comme des optimisations de parcours, la gestion de l’autonomie ou encore des diagnostics prédictifs pour la maintenance.
Quel avenir pour l’Estafette électrique ?
Si Renault n’a pas encore dévoilé les détails précis de la motorisation de l’Estafette Concept, on sait déjà qu’elle repose sur une architecture 100 % électrique, tout comme les autres modèles de la gamme bZ ou Kangoo E-Tech. L’accent est mis sur l’espace et la fonctionnalité, plutôt que sur la performance pure, ce qui est cohérent avec sa vocation de véhicule utilitaire dédié aux livraisons. On peut cependant s’attendre à des chiffres similaires à ceux des autres utilitaires électriques de Renault, avec une autonomie permettant de couvrir des distances de livraison sur une seule charge, probablement autour de 300 à 400 km.
Le design final pourrait légèrement différer de ce concept futuriste, surtout au niveau des finitions intérieures. Renault a déjà précisé que l’habillage jaune vif de la cabine du concept serait remplacé par des matériaux plus robustes et pratiques pour la production en série, comme des plastiques noirs résistants à l’usure.
Conclusion : un hommage au passé tourné vers le futur
Le retour de l’Estafette marque une nouvelle étape dans la stratégie de Renault visant à combiner innovation et héritage. Ce concept, avec son design rétro-futuriste et ses fonctionnalités technologiques avancées, donne un aperçu de l’avenir des véhicules utilitaires électriques. Alors que le marché des livraisons urbaines continue de croître, des modèles comme l’Estafette joueront un rôle clé dans la transformation des flottes professionnelles vers des solutions plus propres et plus connectées.
Si Renault parvient à allier cette vision moderne aux attentes du marché, l’Estafette pourrait bien s’imposer comme un choix incontournable pour les entreprises cherchant à moderniser leurs activités tout en réduisant leur empreinte écologique. Avons-nous affaire à la future voiture préférée des facteurs ?