Nissan Leaf 2025 : déjà des soucis en production

Pas encore sortie, déjà embourbée. La nouvelle Nissan Leaf, pourtant présentée comme la pierre angulaire du virage électrique du constructeur japonais, trébuche avant même son lancement commercial. Le scénario rappelle ces matchs perdus avant le coup d’envoi : une stratégie mal calibrée, un contexte géopolitique tendu et une industrie en perte de repères. Résultat : la production est revue à la baisse, et deux autres modèles électriques sont mis en pause aux États-Unis.

La Chine serre la vis, et la Leaf trinque

Au cœur des difficultés : les terres rares, ces matériaux stratégiques indispensables à la fabrication des moteurs électriques, que la Chine commence à rationner à l’exportation. Le Japon, comme d’autres pays industrialisés, s’était déjà trouvé en état de dépendance vis-à-vis de Pékin. Mais là, l’effet est immédiat : la Leaf, emblème historique de l’électrique accessible, devient otage d’un affrontement commercial.

La situation devient d’autant plus inconfortable que la Leaf III devait jouer un rôle pivot dans la relance de Nissan, en perte de vitesse depuis plusieurs années, tant sur le plan industriel que commercial. Or, les retards de production entament d’emblée l’élan.

Aux États-Unis aussi, l’orage gronde

Côté américain, l’autre coup de semonce vient de l’administration Trump, qui a supprimé le crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars pour les véhicules électriques produits en Amérique du Nord. Une décision qui vient plomber la rentabilité des projets électriques dans l’usine de Canton, Mississippi. Deux modèles prévus pour le marché nord-américain y sont désormais gelés, en attendant mieux. Ou pire.

Ce cumul de coups durs reflète une fragilité structurelle de Nissan. Le groupe, lié à Renault via une alliance à géométrie variable, a annoncé la fermeture de sept usines à travers le monde, et engage désormais des discussions avec Foxconn pour sauver un site au Japon. Un comble quand on se souvient que la Leaf, première du nom, faisait figure de pionnière au début des années 2010.

L’électrique, rêve ou mirage ?

Le cas Nissan illustre ce que beaucoup refusent encore d’admettre : l’électrification massive de l’automobile est une course d’obstacles, pas une ligne droite vers l’innovation verte. Dépendance aux métaux stratégiques, instabilité géopolitique, revirements réglementaires… autant de facteurs qui peuvent paralyser des projets avant même leur concrétisation.

Pour Nissan, l’enjeu n’est pas seulement de sortir la nouvelle Leaf en temps et en heure. Il s’agit désormais de ne pas rater un virage déjà amorcé par d’autres, dans de meilleures conditions. Si l’avenir de la Leaf symbolise l’avenir de Nissan, alors l’inquiétude est légitime.

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