Kia EV5 : deux ans d’attente pour un SUV électrique… déjà un peu dépassé ?

Kia débarque en Europe avec un SUV électrique qu’on connaît déjà… depuis deux ans en Chine. Il s’appelle EV5, il affiche des lignes taillées au couteau et une ambition familiale assumée. Mais voilà : entre-temps, le marché a changé, les exigences ont grimpé, et la promesse de ce modèle 100 % électrique paraît moins éclatante qu’au lancement. Le temps file vite, surtout dans l’électrique.

Un SUV qui arrive déjà avec une histoire

L’EV5, c’est un peu le vieux nouveau de la gamme Kia. Déjà lancé et rodé en Asie, le SUV de taille intermédiaire débarque sur les routes européennes avec deux ans de recul — une éternité dans l’univers des véhicules électriques. Dans l’intervalle, Skoda a affiné son Enyaq, Tesla a raffermi sa Model Y, et Ford a débarqué avec son Explorer électrifié, plus ambitieux qu’annoncé. Pendant ce temps, Kia peaufinait son EV5 pour un public européen plus exigeant.

Mais voilà : ce retard ne joue pas en sa faveur. Si la silhouette inspirée de l’EV9 a de l’allure, avec ses lignes anguleuses et sa signature lumineuse “Star Map”, les dessous techniques trahissent un positionnement moins audacieux que ce que laisse croire le design.

Une fiche technique sage, voire prudente

Une seule configuration disponible à ce jour : un moteur électrique de 214 ch (295 Nm), positionné sur les roues avant, associé à une batterie de 81,4 kWh. Ce bloc permet de passer de 0 à 100 km/h en 8,4 secondes. Correct ? Oui. Marquant ? Non. D’autant qu’il faudra attendre une hypothétique version GT à transmission intégrale pour avoir droit à un vrai sursaut de tempérament.

Côté autonomie, l’EV5 revendique jusqu’à 529 km en cycle mixte WLTP, soit un chiffre cohérent… mais pas révolutionnaire. Le poids des jantes 19 pouces ou l’architecture 400V (et non 800V comme sur l’EV6) viennent rapidement grignoter les kilomètres promis sur les versions plus hautes. Même le temps de charge plafonne : 30 minutes pour 10 à 80 % sur borne rapide — ce que nombre de concurrents font déjà.

Un intérieur propre, fonctionnel… sans surprise

À bord, Kia applique les recettes éprouvées de ses EV3 et EV9. Trois écrans bien intégrés (deux 12,3 pouces pour l’instrumentation et le multimédia, un 5,3 pour la clim’), quelques touches haptiques et une interface familière. L’ensemble est cohérent, propre, bien pensé pour un usage quotidien. Mais une fois passé l’effet vitrine, rien ici ne réinvente l’expérience de conduite électrique.

Même constat du côté des équipements : recharge sans fil, sièges chauffants, assistances de conduite, tout y est — et tant mieux. Mais rien de disruptif, si ce n’est une curiosité technologique avec l’intégration de ChatGPT dans l’assistant vocal, ou un “Pet Mode” pour laisser Médor au frais pendant vos courses.

Bien pensé pour la famille, mais sans effet “waouh”

Mesurant 4,61 m, l’EV5 s’intercale logiquement entre un Sportage et un EV9. L’espace à bord est au rendez-vous, avec plancher plat, rangements malins et un bon volume de coffre (566 L). À l’arrière, deux prises USB-C et un accoudoir central coulissant achèvent de convaincre les passagers du rang deux. Mais pour qui a déjà mis un pied dans un Enyaq ou un Explorer, l’EV5 n’apporte pas grand-chose de plus.

Un SUV électrique de plus ?

Oui, l’EV5 est sérieux, bien construit, homogène. Oui, il devrait séduire ceux qui cherchent un SUV familial électrique sans mauvaise surprise. Mais deux ans après son lancement en Chine, Kia nous livre un modèle qui semble manquer d’élan. Ni innovant, ni fondamentalement meilleur que ses rivaux, il s’inscrit dans une logique prudente — presque trop.

Loin du coup d’éclat de l’EV6 à son lancement, ce nouvel EV5 s’apparente davantage à un modèle de consolidation. Et à l’heure où les clients veulent du concret, mais aussi du rêve et de l’audace, ce SUV risque d’avoir du mal à se faire une place parmi les têtes d’affiche.