On l’attendait, Citroën l’a enfin officialisée : la version “autonomie étendue” du ë-C3 Aircross débarque au catalogue. Derrière ce nom sobre se cache tout simplement une batterie plus grosse, de 54 kWh, qui permet au petit SUV électrique français d’afficher 394 km d’autonomie WLTP, soit près de 90 km de mieux que la version à batterie LFP de 44 kWh. À l’heure où chaque kilomètre d’autonomie reste un argument de vente, surtout en dehors des métropoles, cette montée en capacité semble logique. Mais à y regarder de plus près, cette nouveauté a surtout le goût d’un compromis technique plutôt que d’une vraie avancée.
Un prix plus conséquent, dissuasif ?
Première chose à noter : cette version “long range” n’est pas accessible à tous. Elle n’est disponible ni sur l’entrée de gamme “You”, ni avec un supplément de puissance. Le ë-C3 Aircross conserve son modeste moteur électrique de 113 ch pour 124 Nm de couple, avec un 0 à 100 km/h en 12,9 s. Une performance qu’on pourrait qualifier de tranquille — voire d’endormie — mais qui reste dans la moyenne d’un usage urbain. Le prix ? 31 500 € en finition Plus et 33 600 € en finition Max. Autrement dit, 2 000 € de plus que les versions à petite batterie dans les mêmes finitions. Pas exactement un cadeau, surtout quand on sait que le moteur et l’ensemble du système de charge restent identiques.
La consommation annoncée descend à 16,3 kWh/100 km (contre 18,3 pour la version 44 kWh), un progrès qui tient sans doute plus à la gestion logicielle qu’à une révolution technique. Côté recharge, Citroën ne communique pas ici de chiffre précis, mais on peut supposer que la puissance de charge DC plafonne à 100 kW, comme sur les autres modèles utilisant cette base technique.
Une puissance qui n’évolue pas
L’équipement reste correct, voire généreux à ce niveau de gamme. La finition Plus offre d’emblée un écran tactile de 10,25 pouces (au lieu du support smartphone de la finition You), la caméra de recul, la climatisation automatique, les sièges Advanced Comfort, les vitres arrière électriques, les barres de toit, le plancher de coffre modulable, etc. Rien de révolutionnaire, mais un ensemble homogène. En revanche, la palette de couleurs évolue discrètement : la teinte Bleu Monte Carlo gratuite disparaît pour cette version, remplacée par un Blanc Banquise sans supplément — une concession esthétique qui montre que même le marketing chromatique n’échappe pas à la segmentation produit.
Ce qui frappe surtout avec ce ë-C3 Aircross, c’est à quel point Citroën joue la prudence. On aurait pu espérer une version boostée à 136 ou 156 ch, comme chez Peugeot ou Opel sur la même plateforme. Ici, on reste sagement sous les 115 ch, sans différentiel électronique, sans gestion de couple avancée, sans dynamisme particulier. À croire que l’idée de Citroën est de proposer un véhicule qui rassure, et non qui inspire. Une voiture pensée pour les familles calmes, les trajets du quotidien, les budgets sous surveillance. C’est un positionnement clair — presque trop.
Reste une question plus large : à 33 600 €, ce ë-C3 Aircross longue autonomie reste-t-il compétitif ? Les versions les plus basiques jouent les premiers prix, mais ce SUV peut encore mettre en avant son espace supérieur face à une Renault 4 E-TECH. L’offre électrique sur le segment B est de plus en plus fournie, ce qui est tant mieux pour les automobilistes. Si les prix deviennent plus compétitifs, ils demeurent encore trop chers pour de nombreux acheteurs. Mais ce modèle du groupe Stellantis est bien mieux placé que la plupart des électriques du même groupe…
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