
L’épilogue est proche. L’ère des gros breaks familiaux qui font trembler l’asphalte touche à sa fin, et l’Audi RS6 Avant, cette légende née en 2002, s’apprête à tirer sa révérence sous sa forme la plus brutale… mais aussi la plus modifiée. Le modèle de nouvelle génération, en cours de tests sur route ouverte, vient de se laisser surprendre sous camouflage, et autant le dire tout de suite : ce ne sera plus tout à fait la même RS6 qu’avant.
UN RS6 toujours autant bodybuildé
Les clichés les plus récents du prototype montrent une carrosserie lourdement retravaillée, taillée à la serpe pour mieux encaisser les excès de puissance. On y distingue un nouveau bouclier avant au dessin plus épuré, débarrassé de ses barres horizontales au niveau des entrées d’air latérales, des ailes élargies comme le veut la tradition, et un arrière radicalisé. Le diffuseur y semble plus imposant, flanqué de deux sorties d’échappement ovales, placées de manière étonnamment rapprochée – un clin d’œil ou une nécessité technique, allez savoir.
Mais c’est sous le capot que la mutation s’annonce la plus significative. La prochaine RS6 ne fera plus vrombir un V8 en solo : elle embarquera une motorisation hybride, centrée sur un V6 biturbo, épaulé par un moteur électrique. La puissance combinée pourrait atteindre les 725 chevaux, soit un quasi-équivalent de la future BMW M5 Touring hybride annoncée à 727 chevaux. Pour les puristes, c’est sans doute un choc : Audi abandonne ici le principe fondateur de la RS6 — un gros V8, voire un V10 dans un passé plus lointain — pour une solution électrifiée, certes performante, mais bien différente dans sa philosophie.
Une hausse de puissance appréciable
Il faut dire que la RS6 actuelle, avec ses 630 chevaux et ses 850 Nm de couple tirés d’un 4.0 V8 biturbo, posait déjà les bases d’un déménagement express — tout en tractant la remorque. La version 2026 s’annonce encore plus démonstrative sur le plan des chiffres, mais peut-être un peu plus sage côté émotion. Surtout si, comme le bruit court, une variante 100 % électrique vient un jour cohabiter avec cette hybride rechargeable. Là encore, la logique de gamme l’impose : Audi a déjà dévoilé son A6 Avant e-tron, et il serait surprenant que la RS6 échappe à cette électrification complète.
Ce glissement vers l’hybride, puis vers l’électrique pur, suit la trajectoire générale de l’industrie. Mercedes a déjà électrifié son break AMG E63 (désormais E 63 S E Performance) avec 843 chevaux et une batterie de 6,1 kWh. BMW suit le même chemin. Chez Audi, il s’agit moins d’une fuite en avant que d’une reconfiguration forcée. Le constructeur cherche à allier performances de haut vol et conformité aux normes européennes, tout en continuant à vendre des RS6 à prix d’or — car oui, cette nouvelle génération s’annonce comme l’une des Audi les plus chères jamais commercialisées.
Reste à voir si cette transformation saura séduire les fidèles, qui, jusqu’ici, raffolaient du tempérament volcanique et du ronflement rauque du V8. Le style est toujours là, la puissance aussi, mais l’âme ? Réponse très bientôt, car la présentation officielle de la RS6 Avant 2026 pourrait intervenir dans les prochains mois.
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