Nissan Qashqai e-POWER : 1347 km sur un plein, mieux qu'un diesel ?

C’est un peu le marronnier des constructeurs : prouver qu’un modèle « éco » peut traverser un pays entier avec une seule rasade de carburant. Cette fois, c’est Nissan qui s’y colle avec son Qashqai e-POWER, et le résultat a de quoi faire lever un sourcil. 1 347 kilomètres d’une traite, du mythique Land’s End à John O’Groats, soit l’Angleterre du Sud au Nord, et le tout avec encore 160 km d’autonomie au compteur. Un exploit ? Oui. Une révolution ? Pas vraiment.

Une technologie e-POWER distinctive

D’abord, il faut rappeler ce qu’est ce fameux e-POWER. Contrairement aux hybrides classiques type Toyota, ici le moteur essence n’entraîne jamais directement les roues. Il se contente d’être un générateur pour alimenter un moteur électrique. L’avantage ? Les sensations d’un VE – couple instantané, accélérations souples, silence de fonctionnement – sans l’angoisse de la prise électrique. Pas besoin de chercher une borne en panne sur une aire d’autoroute.

Le problème ? C’est toujours un moteur essence qui tourne en arrière-plan. Alors quand Nissan nous explique que ce Qashqai consomme 3,76 l/100 km sur ce périple, c’est très joli sur le papier, mais difficile à reproduire dans la vraie vie avec un coffre chargé, de la ville, et un pied droit pas toujours aussi discipliné que celui des ingénieurs maison. Pour mémoire, le précédent record maison datait de 2007 avec un Qashqai Diesel qui avait bouclé le même trajet à 4,2 l/100 km. Dix-huit ans plus tard, le e-POWER fait mieux avec un réservoir plus petit. Belle progression, mais on parle toujours d’un SUV compact qui reste bien loin d’une citadine légère ou d’un vrai VE efficient.

Aucun malus écologique pour ce SUV

Côté technique, Nissan ne s’est pas contenté de bricoler. La nouvelle architecture e-POWER « 5-en-1 » intègre moteur électrique, générateur, onduleur, multiplicateur et réducteur, associés à un 1.5 turbo essence avec un rendement thermique record de 42 %. De quoi flatter les ingénieurs. Et sur la route, les chiffres sont là : 205 ch, 310 Nm, et une homologation WLTP à 4,5 l/100 km et 102 g/km de CO₂.

Mais la vraie nouveauté pour les conducteurs ne se cache peut-être pas sous le capot, mais dans l’habitacle. Le Qashqai adopte désormais un système multimédia 100 % Google, avec Maps, Assistant et Play Store intégrés. Et même une fonction « Nissan Trip Stories » pour partager ses trajets façon réseau social… un peu gadget, mais on imagine déjà certains fiers propriétaires exhiber leur « road trip » sur Facebook.

Enfin, Nissan mise aussi sur la réduction du coût d’usage : les entretiens passent de 15 000 à 20 000 km. Un petit geste qui parlera peut-être plus aux flottes et aux particuliers qu’un chiffre record difficilement atteignable.

Un coup médiatique assumé

En résumé ? Le Qashqai e-POWER réussit son coup médiatique : montrer qu’il peut rivaliser avec le diesel en termes d’autonomie tout en offrant le ressenti d’un électrique. Mais pour ceux qui veulent une vraie conduite zéro émission, il faudra toujours franchir le pas du 100 % électrique. Ce Qashqai est avant tout un SUV de compromis, malin et rassurant… mais un peu trop fier de son exploit « d’un plein » pour qu’on n’y décèle pas une petite opération de communication bien huilée.

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