
Hyundai persiste sur la voie de l’hydrogène avec un nouveau Nexo, deuxième du nom, présenté en ouverture du salon de Séoul. Plus musclé, un peu plus rapide et légèrement plus autonome, ce Nexo 2025 conserve l’ambition d’être la vitrine technologique d’un carburant qui reste, pour l’instant, sans réseau. Rares sont les constructeurs qui se penchent sur cette solution technique, sans doute valable à terme davantage pour des engins plus gros, comme les bus.
Un design cubique
Pas de révolution, mais un relooking complet pour ce Nexo deuxième génération. Le SUV à pile à combustible, lancé initialement en 2018, adopte un style plus affirmé, reprenant les lignes du concept Initium. Fini les rondeurs discrètes, le nouveau Nexo se veut plus robuste, plus SUV dans l’âme, avec capot et toit horizontaux, signature lumineuse carrée à l’avant comme à l’arrière, et une silhouette plus massive malgré un gabarit qui reste raisonnable (4,75 m de long).
Esthétiquement, le modèle fait enfin son âge : là où le premier Nexo semblait daté dès sa sortie, cette nouvelle mouture coche toutes les cases du moment. Caméras à la place des rétros (en option), poignées de porte affleurantes, bandeau noir intégrant les feux à LED… L’ensemble est plutôt convaincant, même si l’arrière, très travaillé, divisera sans doute.
Moins lent, mais toujours seul
Techniquement, Hyundai annonce des progrès sur tous les fronts. Le moteur électrique passe à 204 ch (+41 ch), ce qui permet au SUV de passer de 0 à 100 km/h en 7,8 s. Ce n’est pas sportif, mais on salue les progrès quand on sait que le Nexo I réclamait près de 10 secondes. Le couple, curieusement, régresse (350 Nm contre 395), mais cela ne semble pas impacter les performances générales.
Côté autonomie, Hyundai promet “plus de 700 km”, contre 666 km auparavant. Une hausse modérée, rendue possible par une pile plus puissante et une batterie plus généreuse (2,64 kWh contre 1,56). Le réservoir d’hydrogène gagne aussi un peu en capacité (6,69 kg contre 6,33). Le plein se fait toujours en cinq minutes, mais encore faut-il trouver une station. En dehors de la région parisienne, mission impossible !
Et c’est bien là que le bât blesse. Car aussi réussi soit-il, le nouveau Nexo arrive sur un marché quasi inexistant. En France, seules quelques dizaines d’exemplaires ont été immatriculés ces dernières années. L’infrastructure hydrogène n’avance que très lentement, et Hyundai reste bien seul sur ce créneau, avec pour seule concurrente la Toyota Mirai (650 km d’autonomie, 182 ch). BMW a annoncé un modèle pour 2028, mais d’ici là…
À bord, une mise à jour bienvenue
L’intérieur évolue dans le bon sens. La planche de bord adopte un style plus aérien, avec une double dalle incurvée (2 x 12,3 pouces) et un affichage tête haute de 12 pouces. Le levier de vitesse disparaît au profit d’un commodo au volant, libérant de l’espace entre les sièges. Deux chargeurs à induction, sièges ventilés à l’arrière, ouverture de porte plus large… Hyundai soigne l’habitabilité.
On retrouve aussi une montée en gamme dans les matériaux, avec des revêtements biosourcés et recyclés. Un bon point pour un véhicule qui mise sur une image écologique, mais dont le prix (à partir de 80 600 € sur la génération précédente) reste dissuasif face à une Mirai équivalente ou à des SUV électriques à batterie plus polyvalents.
Côté techno, rien ne manque : régulateur adaptatif, surveillance des angles morts, stationnement semi-autonome… mais la dotation exacte pour l’Europe reste à confirmer.
Verdict : un bel exercice, mais toujours un pari
Le Hyundai Nexo cru 2025 change par rapport à la précédente génération : il modernise sa présentation, progresse techniquement, et corrige plusieurs défauts de jeunesse. Mais il reste confronté au même mur que son prédécesseur : l’absence d’un réseau de distribution d’hydrogène digne de ce nom. Tant que ce carburant restera marginal, ce SUV à pile à combustible restera un pionnier isolé.
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