La Renault 4 E-TECH vient d’arriver en concessions
Malgré un marché automobile globalement en phase de mutation énergétique, les immatriculations de voitures 100 % électriques poursuivent leur déclin. En mai, ces modèles affichent un repli de 12 %, une baisse plus marquée encore que celle du marché global. Un chiffre préoccupant, d’autant qu’il cache de profondes divergences entre les acheteurs particuliers et les entreprises.
Une désaffection nette des particuliers pour l’électrique
Le chiffre le plus alarmant est sans conteste la chute de 38 % des immatriculations de voitures électriques auprès des particuliers. Une désaffection brutale, qui vient confirmer une tendance amorcée depuis plusieurs mois. Si l’on remonte à début 2024, les signaux d’alerte étaient déjà visibles : hausse des prix, incertitudes autour des primes, réseau de recharge encore trop inégal, et surtout un climat général de défiance lié à la peur de ne pas pouvoir recharger facilement en zone rurale ou périurbaine.
Ce désamour est d’autant plus frappant qu’il intervient dans un contexte où les motorisations hybrides, elles, progressent fortement. Les modèles hybrides classiques (HEV) voient leurs ventes croître de 12 %, avec une hausse spectaculaire de 26 % auprès des particuliers. Les microhybrides (MHEV), quant à eux, explosent avec une progression de 32 %. Ces motorisations apparaissent donc comme un compromis rassurant, conciliant économies de carburant et absence de contrainte de recharge.
Les flottes : une locomotive insuffisante
À l’inverse du marché des particuliers, celui des entreprises et des flottes reste porteur pour l’électrique. Avec une progression de 51 %, les professionnels continuent d’investir massivement dans les motorisations à zéro émission. Un phénomène qui s’explique par des objectifs RSE de plus en plus stricts, des avantages fiscaux spécifiques (amortissements, exonérations de TVS) et des contrats de location longue durée plus avantageux pour ce type de motorisation.
Mais cette dynamique reste limitée en volume. Les flottes ne suffisent pas, à elles seules, à soutenir la croissance du marché électrique, qui repose encore largement sur les ménages pour espérer atteindre les objectifs climatiques fixés à l’échelle européenne.
Les hybrides, nouveaux rois du marché
En toile de fond, les hybrides tirent clairement leur épingle du jeu. Avec +14 % toutes motorisations confondues et une part de marché de 53 %, ils deviennent la nouvelle norme pour les automobilistes français. Le rejet des hybrides rechargeables (-18 %) confirme cependant une autre tendance : celle de l’électrification « légère », perçue comme plus simple et plus accessible.
Le recul de l’électrique s’inscrit donc dans une reconfiguration profonde du marché : alors que les débuts de la décennie laissaient penser à une adoption massive et rapide de l’électrique, les réalités de terrain imposent aujourd’hui un retour à une électrification plus progressive, via l’hybride.
Quelle suite pour la voiture électrique en France ?
À court terme, il semble illusoire d’imaginer une remontée rapide des immatriculations électriques auprès des particuliers, sauf bouleversement fiscal ou politique. La récente baisse du bonus écologique, combinée à la suppression de certaines aides pour les véhicules produits hors d’Europe, a accentué le déséquilibre prix/valeur ressenti par les consommateurs.
Le nouveau bonus écologique doit être mis en place en juillet, et permettra d’améliorer sensiblement le montant des aides. Mais est-ce que cela sera suffisant pour relancer la machine ? En attendant, les constructeurs qui ont investi massivement dans le développement des voitures électriques manquent cruellement de débouchés pour atteindre la rentabilité.
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