On croyait la Classe A vouée à disparaître cette année. Mercedes l’avait promis, juré, même confirmé par Ola Källenius en personne : la compacte à l’étoile devait tirer sa révérence, sacrifiée sur l’autel de la nouvelle stratégie électrique. Et pourtant… la voilà repêchée. Pas pour six mois, ni pour un an, mais jusqu’en 2028. Une rallonge de trois ans pour un modèle qui, décidément, refuse de mourir.
La compacte zombie de Stuttgart
Il faut dire que Mercedes s’y est mal pris. La berline CLA nouvelle génération devait prendre le relais, la transition devait être nette, propre, et surtout électrique. Mais dans les concessions européennes, la clientèle continue de signer des bons de commande pour la bonne vieille Classe A thermique. Sept ans au compteur, et toujours une carrière bien vivante. Alors pourquoi se priver ?
Mercedes allonge donc la sauce, quitte à transformer son discours officiel en un numéro d’équilibriste. On nous avait assuré que la compacte et sa cousine, la Classe B, sortiraient du catalogue en 2025. Mais la réalité du marché a rattrapé la communication.
Euro 7, AMG en deuil et pragmatisme commercial
Bien sûr, tout n’est pas sauvé. Les sportives AMG A35 et A45 sont condamnées, incapables de se mettre au diapason des futures normes Euro 7. Fin de partie pour les quatre-cylindres survitaminés, qui disparaîtront sans descendance. Mais pour la Classe A standard, Mercedes a trouvé une parade : bricoler un peu, tenir bon, et grappiller encore trois années de ventes.
C’est une décision pragmatique. Les électriques maison – EQB, EQA et compagnie – n’emballent pas encore les foules. La demande reste molle, les volumes s’essoufflent, et le « tout-électrique en 2030 » ressemble de plus en plus à un vœu pieux. Alors, prolonger une compacte amortie depuis belle lurette, c’est tout simplement du bon sens financier.
Garder la porte d’entrée
La Classe A, c’est plus qu’une compacte chic. C’est la porte d’entrée à l’univers Mercedes, le modèle qui fait basculer un client de la Golf à l’étoile, de la 308 au premium. Couper cette passerelle trop tôt aurait été une aubaine pour Audi et BMW, qui n’ont aucune intention d’enterrer leur A3 et leur Série 1 avant longtemps.
En clair, Mercedes fait machine arrière pour ne pas abandonner le terrain à ses rivaux. Quitte à ravaler ses grandes annonces sur l’avenir 100 % électrique, et à admettre que la réalité commerciale est plus têtue que les plans PowerPoint.
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