Polestar 3 : 800 volts et 680 ch, mais une batterie rabotée

À croire que Polestar prend ses clients pour des poètes : dans son dernier communiqué, la marque parle d’« optimisation » de batterie. Traduction brutale : la capacité a baissé. Le Polestar 3, censé être le vaisseau amiral de la marque suédo-chinoise, troque sa batterie de 111 kWh contre 106 ou même 92 kWh selon les versions. La pirouette marketing est jolie, mais le résultat est sans appel : moins d’autonomie.

Le paradoxe du progrès

Certes, le passage au 800 volts fait grimper la puissance de charge (350 kW au lieu de 250) et dope les performances. Le modèle « Rear motor » passe à 333 ch, gagne 1,3 s sur le 0 à 100 km/h et tutoie désormais les 210 km/h. Mais l’autonomie s’écroule de 706 à 604 km WLTP. Le « Dual motor » grimpe à 544 ch et ne perd qu’un kilomètre d’endurance, miracle statistique. Quant à la version « Performance », elle explose tout : 680 ch, 3,9 s au 0 à 100 km/h et même un peu plus d’autonomie (593 km). La morale ? Si vous voulez une Polestar 3 qui progresse réellement, préparez-vous à signer le chèque le plus salé.

Nvidia en cache-misère

Pour faire passer la pilule, Polestar met en avant son nouveau cerveau électronique : un processeur Nvidia Orin, 8 fois plus puissant que le précédent. Un cadeau high-tech, même rétroactif pour les premiers acheteurs. De quoi briller dans les salons, mais pas vraiment de quoi compenser une autonomie rabotée.

Une stratégie qui sent l’urgence

Le plus étonnant reste la vitesse à laquelle Polestar modifie ses modèles. Moins de deux ans après son lancement, le Polestar 3 subit déjà une refonte technique majeure. Officiellement pour rester à la page. Officieusement, pour ne pas se faire avaler tout cru par Tesla et une armée de constructeurs chinois qui saturent le marché local. D’ailleurs, Polestar semble avoir discrètement plié bagage de Chine, là où la concurrence l’a étouffée.

Au final, ce Polestar 3 « optimisé » illustre parfaitement les contradictions de l’électrique en 2025 : plus de puissance, plus de technologie, mais moins de kilomètres. On appelle ça une fuite en avant. Et si Polestar persiste à vouloir rivaliser avec Tesla et BYD avec des batteries « allégées », l’histoire pourrait se terminer plus vite que ses clients ne chargent leur SUV à 350 kW.

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