BYD Seal 06 Travel Edition : la Chine relance le break avec un hybride malin et ambitieux

Alors que l’Europe enterre ses breaks, la Chine les ressuscite. Et BYD entend bien exporter sa révolution silencieuse, batteries pleines et coffre béant.

Les fans de carrosseries familiales en voie de disparition peuvent reprendre espoir. En Chine, le break fait un retour remarqué, et pas sous n’importe quelle forme. Le BYD Seal 06 Travel Edition, un hybride rechargeable aux allures soignées et à la fiche technique pragmatique, entre en scène avec un objectif simple : démontrer que l’électrification ne rime pas forcément avec SUV.

Un break pour changer d’air

Présenté pour la première fois au salon de Shanghai au printemps dernier, le Seal 06 Travel Edition débarque aujourd’hui sur le marché chinois. Comme son nom le laisse deviner, il s’agit d’une déclinaison familiale du Seal 06, déjà décliné en berline hybride et en version 100 % électrique. Autant dire que chez BYD, on sait décliner un concept.

Avec 4,85 m de long pour un empattement de 2,79 m, le Travel Edition affiche des proportions proches d’une Passat SW. Mais le constructeur chinois a su optimiser l’espace à bord : 670 litres de coffre en configuration 5 places, et jusqu’à 1535 litres banquette rabattue. La berline hybride, elle, plafonne à 550 litres. Une preuve que l’utilitaire chic peut encore séduire.

Hybride à la carte

Sous le capot, pas de transmission intégrale ni de prétention sportive outrancière. L’offre est sobre et cohérente. Le moteur thermique est un 1.5 atmosphérique de 101 ch, toujours associé à un moteur électrique. Trois configurations sont proposées :

• Entrée de gamme : 163 ch, batterie de 10,8 kWh, autonomie électrique de 80 km (cycle CLTC)
• Milieu et haut de gamme : 218 ch, batterie de 18,71 kWh, autonomie jusqu’à 150 km

Des chiffres qui, dans la vraie vie, devraient permettre à la plupart des utilisateurs de faire les trajets quotidiens sans toucher à la goutte d’essence, tout en conservant une liberté totale pour les longs voyages. Une philosophie DM-i (Dual Mode intelligent) déjà éprouvée par BYD, et qui a fait ses preuves sur le marché domestique.

Un intérieur étonnamment complet

À l’intérieur, le BYD Seal 06 Travel Edition coche (presque) toutes les cases du premium abordable. En entrée de gamme, le break propose un toit panoramique, une climatisation bizone, des sièges chauffants et ventilés, une caméra à 360°, un assistant de stationnement autonome, et un écran tactile de 12,8 pouces. La version haut de gamme grimpe à 15,6 pouces, ajoute une recharge sans fil, une sellerie plus cossue et même un airbag central.

Le tout dans un univers épuré, où les commandes de transmission migrent vers un commodo derrière le volant, libérant l’espace sur le tunnel central – désormais équipé d’un bac de rangement réfrigérant. Un détail rare, voire inédit, dans cette gamme de prix.

Prix doux, ambitions globales

Annoncé en Chine entre 109 800 et 129 800 yuans, soit environ 14 000 à 16 500 €, ce break hybride rechargeable n’est pas seulement une proposition rationnelle : c’est une déclaration d’intention. Car BYD, désormais n°1 mondial du véhicule électrique devant Tesla, ne compte pas en rester à son marché domestique.

L’Europe, où les breaks sont synonymes de tradition familiale (et de flottes d’entreprises), figure clairement dans la ligne de mire. D’autant que le constructeur chinois a déjà un pied en France avec l’Atto 3, la Dolphin Surf ou encore le SUV Seal U. L’arrivée d’un break spacieux, sobre et bien doté pourrait combler un vide laissé par l’extinction progressive des familiales thermiques du Vieux Continent.

L’avis entre les lignes

Dans un marché saturé de SUV interchangeables, le BYD Seal 06 Travel Edition offre une alternative rafraîchissante. Son style n’est ni tape-à-l’œil ni daté, son autonomie électrique est crédible et son rapport prix/prestations fait réfléchir. En Chine, il a toutes les chances de cartonner. En Europe ? Si les normes d’homologation sont respectées et que le réseau de distribution suit, ce break pourrait bien ressusciter un segment que les constructeurs européens eux-mêmes ont abandonné.