Lamborghini Urus : l’électrique passe à la trappe, vive l’hybride V8

Lamborghini Urus 2024
Lamborghini Urus 2024

Il fallait bien que ça craque quelque part. Chez Lamborghini, on repoussait déjà discrètement l’arrivée de la Lanzador, ce grand coupé surélevé censé ouvrir la voie à l’électrique pur. Mais c’est désormais au tour du SUV Urus de sortir du tableau : l’Urus électrique ne verra pas le jour avant 2035. Et encore, c’est une estimation charitable.

Dans un revirement qui en dit long sur l’état d’esprit à Sant’Agata Bolognese, le constructeur italien vient tout simplement de changer de stratégie : plutôt que de persister dans un projet d’Urus à batterie, une seconde génération thermique hybride va prendre le relais. Et pas une mise à jour cosmétique : un nouveau modèle, bâti sur une base connue, mais largement révisé. Traduction : on recycle, mais avec soin.

Lamborghini fait (encore) de la résistance

Pendant que Porsche électrifie à tour de bras, que Ferrari temporise faute de clients, Lamborghini opte pour une forme d’immobilisme habillé d’ambition thermique. Stephan Winkelmann, fidèle à son pragmatisme, ne cache plus que l’électrique intégral attendra. Le SUV électrique promis n’est désormais plus qu’un point d’horizon post-2035 — soit à la toute fin du thermique en Europe, sauf retournement politique.

Une forme d’aveu ? Certainement. Car l’Urus, c’est la vache à lait de la gamme. Il représente à lui seul plus de 60 % des ventes de Lamborghini. Hors de question de louper la transition en proposant un SUV silencieux, lourd et sans le moindre rugissement mécanique. Ce que les clients attendent, c’est du théâtre moteur, pas une expérience de navette premium.

L’hybride comme plan B… ou plan A déguisé

Plutôt que de foncer dans le mur d’un SUV électrique qui ne fait plus rêver les clients fortunés (et parfois sceptiques face à l’électromobilité), Lamborghini sort la carte hybride, déjà utilisée avec la Revuelto. Le futur Urus II embarquera donc un V8 hybride, probablement dérivé de celui du Porsche Cayenne Turbo E-Hybrid, capable aujourd’hui de 800 chevaux, et peut-être un peu plus sous le capot du taureau.

Winkelmann précise qu’il ne s’agira pas d’une simple évolution mais d’un tout nouveau modèle, malgré une plateforme technique partagée. L’objectif : prolonger la vie du best-seller tout en répondant aux normes CO₂. Et accessoirement, garder l’ADN Lamborghini, cette émotion mécanique qui ne passe pas (encore) par un moteur synchrone.

Une désélectrification assumée

Ce revirement pourrait être perçu comme un coup d’arrêt à la stratégie d’électrification du groupe Volkswagen. En réalité, c’est sans doute un recalibrage plus lucide. L’électrique ne fait plus vendre du rêve chez les marques de sport. Surtout lorsque les contraintes techniques réduisent l’autonomie, alourdissent les châssis et étouffent le plaisir de conduite — des éléments essentiels dans le cahier des charges d’un Urus.

Et dans une époque où les clients fortunés veulent des sensations immédiates, pas des chargeurs rapides ni des économies d’énergie, Lamborghini fait le pari de ralentir pour mieux durer.

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A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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