À peine deux ans de carrière, et voilà que le Lynk & Co 08 passe déjà sur la table d’opération. Pas parce que l’auto avait vieilli prématurément, mais parce qu’elle ne se vend pas. Quand vos ventes plongent de près de 50 % en Chine alors que la marque, elle, progresse de 20 %, on appelle ça un signal d’alarme. Et chez Geely, on a sorti le bistouri : nouveau bouclier avant, un lidar greffé au-dessus du pare-brise, des jantes inédites. Voilà. Pour le reste, circulez, rien ne change.
Le mal du “ni-ni”
Le 08, c’est un SUV coincé dans un entre-deux. Ni vraiment premium (ça, c’est le rôle de Volvo), ni vraiment populaire (ça, Geely s’en charge). Résultat : un modèle qui se rêve haut de gamme, mais qui peine à convaincre les acheteurs qu’il vaut le détour face à un BYD Tang ou un Li Auto L7. Et ça se voit dans les chiffres : à peine 21 000 exemplaires écoulés depuis janvier, là où la concurrence aligne des volumes à six chiffres.
Une concurrence qui avance à la vitesse lumière
Le marché chinois ne pardonne pas. Tous les six mois, un nouveau SUV hybride ou 100 % électrique débarque avec plus d’autonomie, plus de technologie et souvent… moins cher. Le 08, lui, reste scotché à son 1.5 turbo, ses 593 chevaux cumulés dans la version la plus musclée et une batterie de 39,6 kWh. Sur le papier, l’autonomie de 220 km en tout électrique fait encore illusion. Mais face à des BYD ou Aito qui sortent du chapeau des chiffres encore plus flatteurs, le Lynk & Co semble déjà avoir un train de retard.
Restylage : le pansement sur la plaie
Soyons clairs : ce restylage est plus une manœuvre de communication qu’une vraie évolution. Une calandre retravaillée, un habitacle un poil plus chic, des boutons redessinés… Tout ça, c’est sympa pour la plaquette publicitaire. Mais ça ne change rien au problème de fond : le 08 manque d’identité. On le croirait coincé dans l’ombre du cousin Volvo XC70, fraîchement dévoilé, qui joue exactement la même partition mais avec un blason bien plus fort.
La guerre des prix, dernier recours
En Chine, le 08 démarre à 185 800 yuans. Pas cher ? Peut-être. Mais le problème, c’est que tout le monde casse ses prix. Résultat : Lynk & Co songe même à baisser les siens pour rester dans la course. Quand le seul argument devient le tarif, c’est rarement bon signe pour un modèle censé incarner l’image « premium abordable » du groupe.
Le mot de la fin
Le Lynk & Co 08 restylé, c’est un peu comme repeindre un navire qui prend l’eau : ça ne l’empêche pas de couler. Le SUV a de la puissance, une fiche technique correcte, un intérieur qui se défend. Mais dans un marché saturé et hyper-réactif, ce n’est pas suffisant. Tant que Lynk & Co n’aura pas trouvé ce qui la différencie réellement de Volvo et des géants chinois, son 08 restera ce qu’il est : un SUV ni-ni, perdu dans la masse.
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