
Il y a des sigles qui continuent de faire vibrer bien après leur disparition. R.S., chez Renault, en fait partie. Depuis l’arrêt de la Clio R.S. en 2018 et la mise en sommeil de Renault Sport en 2021, la marque au losange a laissé orphelins des milliers d’amateurs de petites sportives accessibles, efficaces et sans fioritures. Pourtant, depuis quelques mois, les signaux faibles se multiplient. Et l’idée d’un retour de la Clio R.S., sous une forme inédite, commence sérieusement à circuler. ( lire notre essai de la Renault Clio 4 R.S 200 )
Renault Sport enterré… mais pas oublié
La disparition officielle de Renault Sport au profit d’Alpine devait marquer une nouvelle ère, plus premium, plus électrique, plus « vertueuse ». Sur le papier, la logique industrielle se tenait. Dans les faits, la réalité du marché est venue heurter cette vision. Le ralentissement brutal de la demande pour les voitures électriques depuis 2023 a obligé de nombreux constructeurs à revoir leurs certitudes. Renault n’y échappe pas.
Alpine, pensée comme une marque sportive 100 % électrique, se retrouve aujourd’hui dans une position inconfortable. Le client passionné, celui qui faisait vivre l’ADN R.S., ne s’y reconnaît pas totalement. Et surtout, il continue de réclamer des Renault sportives badgées Renault, pas des cousines électriques hors de portée. Même si effectivement, pas très loin on trouve la petite Alpine A290 ! ( lire notre essai de l’Alpine A290 GTS )
Ce malaise, les concessionnaires le ressentent très concrètement. Les remontées clients sont claires : la nostalgie de Clio R.S., de Mégane R.S., de sportives compactes thermiques ou hybrides bien calibrées, reste très forte. ( lire notre essai de la Renault Mégane R.S Red Bull )
La Clio VI comme point de bascule
C’est dans ce contexte que la Clio de sixième génération devient un élément clé. Son lancement sert aujourd’hui de baromètre interne chez Renault. Les ventes, les retours clients et l’image du modèle pèseront lourd dans la décision de relancer ou non une déclinaison R.S.
Bruno Vanel, en charge du développement global de la marque, a récemment reconnu que Renault pourrait reconsidérer l’abandon pur et simple de la griffe R.S. Une déclaration prudente, mais loin d’être anodine. Chez Renault, ce type de phrase n’est jamais lancé au hasard.

Une Clio R.S. hybride, contrainte plus que choix
Si Clio R.S. il devait y avoir, elle ne ressemblerait évidemment plus à celle des années 2000 ou 2010. Les normes européennes sur les émissions de CO₂ ferment définitivement la porte à un simple quatre-cylindres turbo sans électrification. L’électrique pur, quant à lui, n’emballe clairement plus les foules dans ce segment.
La solution la plus crédible reste donc l’hybridation. Renault dispose déjà d’une base technique solide avec sa motorisation hybride de 160 ch, associant un moteur essence atmosphérique de 1,8 litre à deux moteurs électriques et à une boîte multimode à crabots, architecture aussi atypique qu’efficace. Porter cet ensemble à 200 ch, seuil symbolique pour une petite GTI du segment B, semble parfaitement à portée.
Une décision éminemment stratégique
Derrière ces spéculations se cache une réalité simple : Renault doit remplir ses usines, améliorer ses volumes et renforcer son image. Une Clio R.S. hybride ne ferait pas exploser les ventes, mais elle jouerait un rôle d’icône, de vitrine technologique et émotionnelle. Exactement ce qui manque aujourd’hui à la gamme.
Le retour de la Clio R.S. n’est donc ni acquis, ni fantaisiste. Croisons tout simplement les doigts !
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