Mazda CX-5 2026 : trop conservateur ?

Mazda CX-5 2026
Mazda CX-5 2026

Huit ans après le lancement de la deuxième génération du CX-5, le constructeur japonais remet son SUV familial sur le devant de la scène avec une troisième mouture qui prend le contre-pied de l’époque, tout en surfant habilement sur certaines tendances. Le résultat ? Une copie propre, cohérente, mais qui choisit volontairement de rester sur le bas-côté de l’électrification radicale. Une stratégie de samouraï : droite, tranchante, et étonnamment conservatrice.

Entre classicisme et coups de scalpel

À première vue, ce CX-5 2026 ne bouscule rien. Il ne révolutionne pas, il retouche. Les proportions ? Inchangées ou presque. L’empattement est similaire, la silhouette toujours aussi sobre. Pourtant, un œil exercé verra tout de suite que le regard a changé. Les optiques avant verticales, reliées par une fine bande de plastique transparent, insufflent une agressivité bienvenue. Mazda évoque son langage Kodo épuré ; on y voit surtout un clin d’œil élégant aux CX-6e et 6e, tout en restant moins flamboyant qu’un Tucson ou qu’un Sportage. Et c’est bien là le message : moderniser sans effrayer.

L’arrière suit le même chemin. Deux sorties d’échappement, de nouveaux feux au design plus travaillé, et l’abandon du logo au profit d’un lettrage « Mazda » en toutes lettres. Là encore, on ne découvre pas un style flamboyant, mais une certaine tenue, presque un flegme esthétique. À l’heure où beaucoup cherchent à séduire à coups de gimmicks lumineux, ce CX-5 avance à contre-courant.

Mazda CX-5 2026
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Un habitacle épuré

C’est à bord que le virage est le plus sensible. Mazda s’est débarrassé d’une bonne partie des boutons physiques. Climat, multimédia, fonctions diverses : tout passe par un grand écran central, de 12,9 à 15,6 pouces selon la finition. Si le minimalisme a ses adeptes, le choix de masquer les commandes les plus basiques derrière des menus numériques interroge. Mazda ose, quitte à désorienter. Un volant avec des panneaux tactiles remplace les commandes traditionnelles, et le mot « Mazda » trône en toutes lettres au centre du moyeu, sans logo.

Une esthétique sobre, certes, mais qui pourrait vite s’avérer frustrante au quotidien. Sur ce terrain, le CX-5 rappelle davantage une Tesla Model Y qu’un Honda CR-V. Est-ce une bonne idée ? Tout dépendra de la réactivité du système, développé avec Google, dont nous n’avons pour l’instant vu que des prototypes. Attendons donc les premiers essais pour juger.

Mazda CX-5 2026
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Pas d’électricité ici, circulez

Alors que tous les constructeurs rivalisent de promesses à base de kWh et de bornes, Mazda persiste et signe : pas d’électrique pour le CX-5. Il faudra se contenter d’un bloc 2.5 Skyactiv-G essence, associé à un système mild-hybrid. C’est propre, c’est simple, c’est assumé. Les chiffres ? Autour de 6,5 à 6,8 l/100 km et jusqu’à 169 g/km de CO₂ en version 4×4. On a vu mieux, surtout face à un Nissan Qashqai ou un Kia Sportage plus efficients. Et pour ceux qui espéraient une version PHEV ou même full hybrid, Mazda préfère réserver ces technologies à ses CX-60 et CX-80.

Pas de boîte manuelle non plus : c’est automatique six rapports pour tout le monde. Les puristes grinceront des dents, d’autant que le CX-5 perd là un de ses arguments historiques. Mais Mazda promet une tenue de route fidèle à l’ADN maison. Il faudra le vérifier volant en main, car sur le papier, les 140 ch du moteur et le 0 à 100 km/h en 10,5 secondes n’ont rien de très excitant.

Mazda CX-5 2026
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Un vrai SUV familial, mais est-ce suffisant ?

Mazda compense son refus de l’électrique par un effort clair sur l’habitabilité. Le CX-5 s’allonge de 11,5 cm et offre un des plus grands coffres de la catégorie : 583 litres, soit bien plus qu’un Qashqai (479 l) ou même un Karoq (521 l). Les portes arrière s’ouvrent plus largement, le seuil de chargement est abaissé, et la garde au toit a été revue pour mieux accueillir les grands gabarits. Sur ces points, rien à redire : le job est fait, et bien fait.

Côté sécurité, l’objectif reste le sacro-saint cinq étoiles Euro NCAP. Mazda intègre toute la panoplie attendue : freinage d’urgence, maintien de voie, régulateur adaptatif, et même caméra 360°, bien que cette dernière ne soit pas livrée de série. Là encore, c’est sérieux, mais pas révolutionnaire.

Conclusion : audace tranquille ou conservatisme masqué ?

Ce nouveau Mazda CX-5 2026 n’a rien d’une voiture spectacle. Il n’éblouit pas, ne fait pas de promesse grandiloquente, ne tente pas de ringardiser ses concurrents. Il avance masqué, sûr de ses fondamentaux, fidèle à une philosophie qui privilégie la sobriété à la surenchère. Est-ce suffisant face à un Hyundai Tucson high-tech, un Kia Sportage ultra-efficace ou un Renault Austral électrifié à outrance ? Pas sûr. Mais il séduira ceux qui veulent un SUV bien construit, logeable, agréable à conduire et débarrassé des effets de mode.

Reste à savoir si, en 2026, cela suffira encore.

Mazda CX-5 2026
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A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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