DS Automobiles semble avoir enfin trouvé la formule idéale pour redéfinir son haut de gamme avec le DS N°8, un crossover 100% électrique qui affiche des ambitions de leader sur le marché. Présenté comme un véhicule de prestige au design audacieux et aux performances impressionnantes, le N°8 n’est pas qu’un simple crossover : c’est un manifeste pour la marque, qui ambitionne de rivaliser avec les grands noms du luxe automobile. La recette sera-t-elle gagnante ?
Un crossover aux lignes inédites
Avec ses 4,82 mètres de long, le DS N°8 se positionne sur le segment D, un gabarit qui lui permet de se mesurer à des modèles comme le Tesla Model Y ou la Polestar 4, bien que ses lignes plus raffinées et ses influences stylistiques nouvelles marquent une nette rupture avec le design traditionnel de DS. Inspiré par le concept Aero Sport Lounge, le N°8 fait la part belle à l’aérodynamisme. Son coefficient de traînée (Cx) de 0,24 est un atout majeur pour optimiser l’autonomie, un domaine où le crossover de DS compte bien briller.
L’une des caractéristiques marquantes du design extérieur est la calandre illuminée, exclusive à la finition Étoile. Cette innovation, qui n’est pas sans rappeler les dernières tendances du luxe automobile, confère au N°8 un look futuriste tout en restant fidèle à l’élégance à la française. L’option bicolore, avec toit noir ou capot en deux teintes, ajoute une touche de personnalisation bienvenue, bien que la qualité de finition de certaines parties, comme les découpes de peinture, mérite encore quelques ajustements.
Une autonomie élevée
Le N°8 met l’accent sur l’autonomie, un critère essentiel pour toute voiture électrique de haut de gamme. Grâce à sa plateforme STLA Medium, partagée avec le Peugeot e-3008, il offre deux tailles de batterie : 74 kWh et 97,2 kWh, pour des autonomies exceptionnelles. Le modèle FWD Long Range, avec ses 280 chevaux, promet jusqu’à 750 kilomètres d’autonomie en cycle WLTP, surpassant largement les 700 km du Peugeot e-3008. Pour les versions moins puissantes, comme le modèle FWD de 230 ch, l’autonomie reste impressionnante avec 572 km. Quant au modèle AWD de 350 ch, il atteint une autonomie de 686 km.
Cette autonomie n’est pas seulement due à la taille des batteries, mais aussi à une gestion optimisée de la consommation énergétique, estimée à 12,9 kWh/100 km pour la version d’entrée de gamme. En termes de recharge, le N°8 n’est pas en reste, avec une capacité de charge rapide en courant continu de plus de 200 kW, permettant de récupérer de 20 à 80 % de la batterie en seulement 27 minutes. Cependant, bien que cette performance soit solide, elle n’atteint pas les records d’autres modèles comme le Tesla Model Y, qui propose des temps de charge encore plus courts.
Un intérieur luxueux, mais avec des réserves
L’intérieur du DS N°8 se veut résolument moderne, avec une planche de bord horizontale inspirée du concept Aero Sport Lounge. Le tableau de bord est dominé par un écran tactile de 16 pouces décentré, une première pour la marque, mais qui peut déstabiliser certains utilisateurs. L’interface, malgré son intégration de ChatGPT, semble encore un peu vieillotte et les certains pourraient être déçus par l’absence de certaines fonctionnalités, notamment des commandes physiques pour la ventilation.
La qualité des matériaux est soignée, bien que certaines parties inférieures du cockpit semblent moins raffinées d’après les premiers retours de nos confrères. À l’arrière, l’espace est généreux, mais la ligne de toit fuyante peut limiter le confort des passagers les plus grands.
Des équipements à la hauteur de ses ambitions
Le DS N°8 ne lésine pas sur les équipements. De la suspension active DS Active Scan Suspension, qui scanne la route pour ajuster l’amortissement, aux sièges chauffants pour la nuque des passagers avant, en passant par le système de conduite autonome de niveau 2, le véhicule affiche une liste impressionnante de technologies avancées. Le DS Drive Assist 2.0 permet une conduite semi-autonome sur autoroute, tandis que les feux matriciels Pixel et la vision nocturne ajoutent à la sécurité et au confort. En termes de praticité, le coffre offre un volume de 620 litres, un gage de polyvalence pour un véhicule de ce gabarit.
Un positionnement stratégique
Si le DS N°8 parvient à se faire une place sur le marché, il devra se confronter à des rivaux solides, notamment le Tesla Model Y, qui reste bien plus abordable à l’achat mais moins premium au niveau des finitions. La DS N°8 sera lancée à la mi-2025 avec des prix attendus aux alentours de 60 000 € pour la version FWD et 65 000 € pour le modèle Long Range. Si ces tarifs sont compétitifs, ils restent élevés par rapport aux alternatives électriques plus accessibles, notamment Tesla. La question de la production reste également sensible pour DS, avec un assemblage du N°8 qui se fera en Italie à Melfi, avec des composants cruciaux comme les batteries produites en France.
On espère aussi que la fiabilité sera au rendez-vous, le e-3008 n’ayant pas été exempt de bugs électroniques à son lancement.