Toyota semblait avoir durablement abandonné les véhicules sportifs, en se concentrant dans le développement d’une large gamme de voitures hybrides.
Mais grâce au partenariat avec Subaru débuté en 2005, les deux marques japonaises ont mis au point un coupé sportif inédit.
La Toyota GT86 veut rappeler la 2000 GT née en 1966. Le chiffre 86 ne fait pas seulement référence à l’AE86 bien connue des amateurs de drift : l’alésage et la course du moteur Boxer de la GT86 mesurent 86 mm !
Le coupé 2+2 Toyota GT86 ne manque pas d’allure. Très japonais dans son style, ce coupé est très bas avec une hauteur de seulement 1,28 mètre. On se rend compte d’être au ras du sol quand on double une berline !
Conçue en commun avec Subaru la GT86 a été dessinée par les designers Toyota qui ont été bien inspirés.
A l’avant, le moteur Boxer 4 cylindres à plat permet d’avoir un capot moteur abaissé.
Sept coloris sont disponibles : rouge rubis, noir intense, gris ardoise, bleu galaxie, tangerine, gris lunaire ou le blanc nacré du modèle présenté.
Seules les jantes alliage 17’’ biton sont disponibles : il ne sera pas possible de personnaliser le style extérieur.
A vivre
Officiellement 4 places sur la carte grise, la GT86 est réellement conçue pour deux personnes. Le conducteur profite d’une place de choix, avec une parfaite visibilité sur le capot et les ailes avant galbées.
L’environnement est particulièrement sportif avec une position de conduite très basse, un volant de petit diamètre, et un petit levier de vitesses qui tombe bien sous la main. Avec la sellerie tissu de série ou la sellerie cuir-alcantara optionnelle, on a droit dans les deux cas à de nombreuses surpiqûres rouges sur le volant, le levier de frein à main recouvert de cuir, le soufflet de levier de vitesses, et les contre-portes.
Parmi les détails : un motif en T que l’on retrouve sur le bandeau façon carbone de la planche de bord, mais aussi dans la grille de calandre et au niveau du phare anti-brouillard arrière.
La partie supérieure du tableau de bord est moussée, et la qualité de finition est tout à fait honorable. On n’est certes pas dans une Audi, mais la présentation a été globalement assez soignée.
Les sièges cuir-alcantara sont en option, avec un très bon maintien en courbes. On se servira davantage des places arrière pour y mettre des sacs de voyage que pour emmener des passagers.
A conduire
Avec un centre de gravité placé très bas ( 460 mm), un poids limité ( 1239 kg ), une répartition des masses idéale ( 53 % à l’avant, 47 % à l’arrière), et la propulsion arrière, la Toyota GT86 est loin d’être une adaptation coupé basé sur une berline. Ces caractéristiques promettent un plaisir de conduire passionnant. Ajoutons encore un différentiel à glissement limité pour une motricité exemplaire…
Le moteur Boxer de 200 ch est le seul moteur disponible actuellement, et rien ne peut encore laisser croire qu’il y aura une autre proposition.
Atmosphérique, le moteur 2.0 L réclame qu’on le fasse chanter pour délivrer sa puissance maximale, atteinte à 7000 tr/min. Ce moteur Subaru est doté de l’injection D4S de Toyota, surtout connue sur des modèles Lexus. Elle combine injection directe et injection indirecte.
Si au démarrage et de l’extérieur le son semble prometteur, c’est un peu la déception lors des accélérations. Le rendu sonore manque de graves, et l’aspect métallique n’est pas non plus enivrant. Je ne doute pas que les acheteurs se tourneront vers des lignes d’échappement spécifiques pour avoir une sonorité plus sportive.
Le son n’est donc pas au top, et les performances ne décoiffent pas non plus. Il faut dire que la puissance est délivrée à 7000 tr/min, et le couple maxi à 6400 tr/min ! Jouer du levier de vitesses sera donc nécessaire très régulièrement, afin d’être sur le bon rapport et de grimper dans les tours. Sans cela, vous aurez l’impression d’avoir un moteur bien moins puissant que ce Boxer 200 ch.
Et si vous n’avez pas envie de vous faire remarquer en roulant avec un régime de 5000 tr/min ou bien si vous souhaitez ne pas avoir une consommation comprise entre 12 L et 15 L, il ne faudra pas attendre des reprises miracles.
A noter qu’une boîte automatique à 6 rapports avec palettes au volant est également proposée. Elle est facturée 1600 euros, mais permet d’abaisser le malus à 750 euros contre 1300 euros pour la version à boîte mécanique, grâce à des émissions de CO2 inférieures. Cette boîte automatique pénalise les performances, avec un 0 à 100 km/h réalisé en 8,2 secondes contre seulement 7,6 secondes pour la version à boîte mécanique.
Joueur, le Toyota GT86 est une propulsion, qui invite à la glisse. Le conducteur peut pour cela désactiver en partie l’ESP avec un mode sport, ou bien totalement le déconnecter ! Pour profiter pleinement de cet engin il faudra aller s’amuser sur de petites routes sinueuses : la GT86 en vaut le détour.
Curieusement, Toyota a pris le parti de monter ce coupé avec des gommes qu’on retrouve sur une Prius, et non des pneumatiques sport.
Notre GT86 d’essai était chaussée en Michelin Primacy HP 215/45 R17. Ces pneumatiques préservent un certain confort, et seront moins onéreux au remplacement que des Michelin Pilot Sport…
L’excellent châssis de la GT86 est bien plus sympa que celui d’un TT ou d’un RCZ qui sont des tractions avant peu joueuses. Il semble donc surdimensionné par rapport au moteur de 200 ch atmosphérique.
Budget
Pour 29900 euros, le Toyota GT86 s’affiche à un tarif compétitif avec un équipement déjà complet : phares au xénon, régulateur de vitesse, jantes 17 », climatisation automatique bizone, et éléments en cuir.
Avec 181 g de rejets de CO2/km, le Toyota GT86 boîte mécanique est soumis à un malus écologique de 1300 euros.
Un Peugeot RCZ THP 200 est proposé à 32000 euros, sans les phares au xénon en option à 900 euros. En revanche il est soumis à un malus moins onéreux de 750 euros.
Plus cher, un Audi TT d’entrée de gamme 1.8 TFSI 160 ch est à 33110 euros. Avec pourtant 40 ch de moins, ce TT demande 4 dixièmes de secondes de moins que le GT86 au 0 à 100 km/h…
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