Essai Ford Mustang MACH-E AWD : électron libre

Mustang MACH-E AWD

La lutte contre le réchauffement climatique et la prise de conscience environnementale vont-elles modifier la vision de l’automobile ?
C’est le genre de question qui vient à l’esprit après avoir essayé la nouvelle Mustang MACH-E, première voiture 100 % électrique de la firme américaine Ford. 

L’avènement d’une nouvelle Mustang n’est jamais un évènement anodin. Le tout nouveau modèle MACH-E défend bec et ongles l’esprit de la maison tout en accomplissant des prouesses en matière de développement durable.

Avec sa Mustang MACH-E, Ford redéfinit la voiture électrique à vocation familiale.
Notre équipe rédactionnelle se propose de vous livrer ses impressions lors d’un road trip en bourgogne.

DESIGN :

Mustang MACH-E AWD

A quoi doit ressembler une voiture ? La réponse varie en fonction de l’époque à laquelle la question est posée… Hier ? Aujourd’hui ? Demain ? Une chose est sûre, les lignes avant-gardistes de la nouvelle Mustang MACH-E ne laisseront personne indifférent, avec ses faux airs de SUV Coupé, la voiture attise tous les regards.

C’est un fait, le style est l’un des principaux critères de choix de nos jours. A l’appréciation de chacun naturellement, celui la MACH-E a objectivement le mérite d’être original sans tomber dans la caricature du design souvent quelque peu discutable des véhicules 100 % électrique.

Avec une longueur de 4,71 m, le SUV se veut statutaire, d’autant que les designers maison se sont afférés à reprendre quelques codes stylistiques de la Mustang, à l’image des feux arrière qui évoquent la signature lumineuse et distinctive du modèle emblématique.

La silhouette de notre américaine est fluide et affiche des lignes puissantes et un aérodynamisme optimisé (Cx de 0,299).

Mustang MACH-E AWD

La face avant se veut pour le moins agressive, entre son long capot rebondi, ses blocs optiques full LED et le fameux cheval galopant au centre de sa calandre, l’auto ne manque pas de caractère.

Au rang des originalités, les poignées d’ouverture des portes ont été purement supprimées afin d’offrir un design épuré. Ainsi, lorsque vous vous approchez du véhicule, une simple pression sur le montant de portière suffit à ouvrir la portière, comme par magie.

A noter que notre version d’essai dans sa déclinaison AWD se distingue par des étriers de freins de couleur rouge et des jantes alliage 19 pouces spécifiques.

Pour conclure ce chapitre, nous dirons que la réussite sur le plan stylistique nous semble atteinte, la MACH-E est une belle découverte avec un subtil mélange des genres qui ne manque vraiment pas d’exotisme ni de style.

INTERIEUR :

Déverrouiller la voiture et le logo Mustang est projeté au sol, tandis qu’un effet sonore et visuel sur l’écran multimédia qui dessine un cheval galopant saluent le maître des lieux.

Une fois à bord, le conducteur a immédiatement le sentiment d’être chez lui et la position de conduite apparaît comme idéale.

Mustang MACH-E

Force est de constater que le SUV se distingue par un espace de vie généreux. Un véritable avantage sur le segment des voitures électriques. Si l’on ajoute à ce tableau, une belle garde au toit, de l’espace aux genoux ou encore un plancher plat pour les passagers arrière, cette MACH-E remplit toutes les qualités d’une auto zéro émission en 2021.

En revanche, si les sièges demeurent très confortables, nous regretterons un manque de maintien. Mais dans l’ensemble la position de conduite et l’excellente ergonomie des différentes commandes frisent le sans faute. Les réglages, évidemment électriques des sièges avant avec fonction mémoire permettent de trouver rapidement une position de conduite idéale au volant. A ce titre, il convient de saluer que cette fonctionnalité fait partie de la dotation d’origine dès la version AWD.

Le toit panoramique est appréciable au quotidien, toutefois on regrettera l’absence d’un toit ouvrant même en option.

De manière plus pragmatique, la voiture se montre également très logeable avec un coffre d’une belle capacité (de 519 à 1 420 litres), ainsi qu’un second coffre «frunk» situé à l’avant du véhicule de 81 litres et qui s’avère fort pratique pour ranger le câble de charge.

Au niveau du poste de conduite, on trouve rapidement ses repères et toutes les fonctionnalités du véhicule sont par conséquent très faciles à appréhender.

Paradoxalement, l’interface tactile impressionne et il y a de quoi : avec une diagonale de 15,5 pouces, l’écran positionné en position verticale à la façon d’une tablette regroupe les principales fonctions de de la voiture.
Particulièrement performante sur le plan visuel, cet écran multimédia a fait preuve d’une belle fluidité d’utilisation.

En outre, le système multimédia qui répond au nom de code «SYNC 4 » est un système connecté au cloud, sa connectivité vous permet de planifier un itinéraire ainsi qu’une reconnaissance vocale améliorée. Le système vous permet également d’accéder à une multitude d’informations, telles que : les dernières prévisions météo et surtout la localisation des bornes de recharge sur votre trajet en fonction de votre état de charge et de votre autonomie restante.

A l’usage, la navigation plein écran assure une meilleure orientation durant les trajets. La luminosité et le graphisme de l’écran ne souffrent pas la critique, même avec une forte lumière extérieure les indications se sont toujours révélées parfaitement lisibles.
Etonnement, l’odomètre en face du conducteur se veut plutôt minimaliste, mais regroupe les informations nécessaires (vitesse, autonomie et indications de régulation et limitation de vitesse).

Au niveau des équipements et moyennant 1 950 euros, Ford propose en option le Pack Technologie qui intègre le système audio B & O à 10 haut-parleurs, le hayon mains-libres, l’assistance à la conduite sur autoroute, le dispositif de reconnaissance des panneaux de signalisation et le système d’aide au stationnement avancé avec la caméra 360°.

Concernant les équipements de sécurité active, cette MACH-E ne néglige rien et embarque les principaux standards de nos jours, à savoir : le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction Stop & Go, l’aide au maintien automatique dans la voie, la technologie de reconnaissance des panneaux de signalisation, le détecteur de véhicule dans les angles morts ou bien de la commutation automatique des feux de croisement en feux de route.

Il convient de saluer, la parfaite maîtrise de Ford concernant ces différents équipements d’aide à la conduite qui se sont toujours montrés très efficaces et confortables d’utilisation, sans jamais être intrusifs dans la conduite, un très bon point !

Enfin, une autre fonctionnalité qui peut paraître un peu « gadget », mais en réalité peut s’avérer très utile en cas de perte de clés, c’est la technologie E-Latch & FordPass qui vous permet d’accéder à votre véhicule à l’aide de votre smartphone. Ainsi, grâce à l’application FordPass, il est possible d’ouvrir les portières, le coffre et d’activement la fonction de démarrage à distance sans clé.

A CONDUIRE :

La gamme MACH-E s’articule autour de 4 niveaux de puissance : 269 ch, 294ch, 351 ch et une version de 487 ch GT qui vient coiffer la gamme.

Notre version d’essai MACH-E AWD est pourvue de deux moteurs électriques (68 ch à l’avant et 286 ch à l’arrière) développant une puissance totale de 351 ch (258 kW) et surtout un couple avantageux de 580 Nm de façon instantanée, de quoi laisser présager des performances de bon aloi.

Après quelques minutes sur la route au volant de cette Mustang MACH-E une évidence apparaît, ce SUV est un véritable athlète électrique aux performances de premier ordre. Notamment avec un 0 à 100 km/h expédié en 5,1 secondes, qui place cette Mustang électrifiée au niveau de véritables sportives.

Mustang MACH-E AWD

Grâce au couple instantané des moteurs électriques, la mise en vitesse apparaît immédiate et la MACH-E n’a aucun mal à trouver sa place dans la circulation. D’ailleurs sur les voies rapides, la Mustang n’a aucune difficulté à occuper la file de gauche. Les accélérations et relances sur les voies rapides et autoroutes sont vraiment gratifiantes.

Au niveau de l’insonorisation, le constat est des plus appréciable, les bruits de mobilier ont été manifestement éradiqués avec beaucoup de soin. Mission nécessaire et sans doute laborieuse dès lors que l’on ne peut plus compter sur le bruit du moteur thermique pour en dissimuler l’essentiel. 

La voiture dispose de trois modes de conduite personnalisables selon vos envies : Active, Whisper et Untamed. Pour notre essai, nous avons essentiellement opté pour le mode Whisper, soit le mode de conduite le plus efficient.

A noter, que la MACH-E est équipée du système « One Pedal Drive ». Une fois activée, cette fonctionnalité vous permet lorsque vous retirez le pied de la pédale d’accélérateur de ralentir automatiquement et en douceur le véhicule.  

Ainsi, ce système vous permet de n’utiliser qu’une seule pédale la majeure partie du temps, la pédale de frein étant uniquement nécessaire lorsque la situation exige un freinage d’urgence.

Mustang MACH-E AWD

Au niveau du châssis, le compromis confort/tenue de route est de premier plan. Ainsi, la MACH-E affiche de belles aptitudes à la négociation de virages, avec une excellente précision de direction et une grande linéarité de réponse.

Avec une répartition des masses quasi idéale et une transmission AWD, la MACH-E étonne par son comportement routier. Ainsi sur des routes sinueuses, la direction se révèle précise et suffisamment communicative tout en procurant un rendu qui n’a rien d’artificiel.

Dans les enchainements de virages, la voiture vire parfaitement à plat. Et que dire sur autoroutes, où la stabilité de l’auto s’avère exemplaire. Seul reproche, comme la grande majorité des véhicules électriques, les transferts de charges restent trop perceptibles.

Mustang MACH-E AWD

D’autre part, sur sol gras nous avons rencontré quelques pertes d’adhérence au niveau du train arrière lorsqu’on sollicite le moteur à pleine charge. Par conséquent, il convient de garder à l’esprit, qu’il est préférable d’éviter de mettre l’accélérateur au plancher, tant que les roues n’ont pas retrouvées une parfaite adhérence en ligne droite.

Au niveau du confort de suspension, la MACH-E ne souffre pas la critique, même si l’auto apparait un peu mollassonne à l’approche des ralentisseurs par exemple.

Mustang MACH-E AWD

Le système de freinage (disques ventilés à l’avant de 362 mm et disques pleins à l’arrière de 316 mm) ne mérite que des éloges et qui une fois n’est pas coutume sur un véhicule électrique dispose de suffisamment de puissance pour stopper la machine avec une pédale très facile à doser.

Autonomie et expériences de charge :

La batterie est à la voiture électrique ce que le réservoir de carburant est à la voiture thermique. A ceci près, que cette dernière stocke sous forme chimique l’énergie qu’elle reçoit et la restitue en un courant électrique. Comme un réservoir, dont la contenance varie selon les modèles, la capacité de la batterie évolue en fonction de sa taille et de sa masse.

A ce titre, Ford propose deux types de capacités de batterie sur la gamme MACH-E. Sur la version AWD qui occupe ici, il est donc possible d’opter pour une batterie standard de 68 kWh (400 km) ou bien une batterie à capacité accrue dite « extended range » de 99 kWh (540 km).
A noter, que notre version d’essai accepte une recharge en courant continu de 150 kW et embarque un chargeur AC de 11 kW.

Afin de jauger au mieux de l’autonomie de l’auto, nous nous sommes fixés comme point de destination, le petit village de Luzy dans la Nièvre où une borne du réseau SIEEM nous attendait pour le ravitaillement en électrons. Soit un road trip de 340 kilomètres, constitué majoritairement d’autoroutes et de voies rapides (260 kilomètres le réseau autoroutier A6 et A77) et de petites routes départementales, rien de tel pour cerner au mieux les aptitudes d’un véhicule électrique à vocation familiale.

Bien évidement avant de prendre la route, nous avons pris le soin d’embarquer avec nous un maximum d’électrons sur notre propre borne de charge de 7,4kW.

Rappelons que sur une voiture électrique, le temps de charge dépend de l’infrastructure électrique et du type de borne. Etant donné que la charge se réalise la plupart du temps la nuit, cela ne pose aucun problème, surtout si on effectue des recharges intermédiaires dans la tranche des 20/80 % de la capacité des batteries.

Aussi, pour repartir avec une capacité de 100 % de la batterie, il nous aura fallu environ une dizaine d’heures de charge. Pratique, dès le début de cycle l’ordinateur de la voiture vous indique l’horaire de fin de charge.

Après avoir effectués plusieurs cycles de charge, l’ordinateur de bord nous indiquait une autonomie de 481 km, soit bien moins que les 560 km annoncés par le constructeur.

Néanmoins, cette autonomie offre un rayon d’action très confortable. D’autant plus, que les indications relatives à l’autonomie sont vraiment réalistes et vérifiables au fil des kilomètres, plutôt sécurisant lorsqu’il convient de couvrir de longues distances.

En l’occurrence, nous avons pu rallier sans aucun mal notre point de départ situé en seine et Marne (Lésigny) au village de Luzy dans la Nièvre. Pour des raisons évidentes d’autonomie (et de sécurité), nous avons bien évidement respecté scrupuleusement les limitations de vitesse et avons même calé la fonction cruise de la voiture à 120 km/h lorsque l’autoroute autorisait une vitesse maximum de 130 km/h.

A notre arrivée, l’ordinateur de bord nous annonçait une autonomie restante de 148 km soit une indication en parfaite corrélation au moment de notre départ.

Une fois arrivé à destination, nous avons procédé à une charge complète sur le réseau SIEEN de Luzy. Cette borne de recharge autorise une puissance maximum de 22 kW et après vérification du compte rendu de charge sur notre espace client Freshmile, la courbe de puissance maximum s’est située entre 10 et 12 kW.

Toujours dans un souci d’expérience de charge immersive en conditions réelles, nous avons également décidé de procéder à une recharge rapide sur le réseau Ionity lors de notre trajet de retour.

C’est donc sur l’aire du Jardin des Arbres (A77) que nous avons fait une courte halte d’une vingtaine de minutes. Si la Mustang MACH-E autorise une puissance charge max en courant continu de 150 kW, nous avons plafonné à des pics de puissance maximum à 129 kW.

A la fin de notre pause de 20 minutes sur la station Ionity, nous avons pu récupérer une autonomie de 54 % en début de charge à 81 %. Selon Ford, la batterie de la MACH-E est censée récupérer de 10 à 80 % de sa capacité en 45 minutes sur une borne à charge rapide.

A noter, que la MACH-E est livrée de série avec deux types de cordons de recharge : l’un équipé d’un module de recharge pour brancher sur une prise domestique et le second pour une recharge sur une borne publique ou bien sur borne de recharge à son domicile.

Aussi pour essayer toutes les configurations de recharges possibles, nous avons également effectué une recharge sur une prise de courant classique et la charge a nécessité près de 26 heures pour repasser d’un niveau de 20 % à 100 %.

Enfin, il convient de rappeler que la Mustang MACH-E bénéficie d’un accès gratuit au réseau de recharge FordPass qui compte plus de 155 000 bornes à travers l’Europe dont le réseau Ionity.

BUDGET

Il ne fait aucun doute que la Mustang MACH-E devient une concurrente sérieuse de la Mercedes EQC et de la Tesla Model Y pour ne citer que ces dernières. 

Proposée à partir de 48 990 euros, la Mustang MACH-E profite d’un niveau d’équipement en dotation d’origine très satisfaisant. A titre de comparaison, la Tesla Model Y s’affiche à partir de 59 990 euros, tandis que le modèle à l’étoile (Mercedes EQC) débute les hostilités dès 79 800 euros.

Notre version d’essai dans son exécution AWD extendend Rage s’affiche à partir de 65 500 euros et embarque en dotation d’origine un niveau d’équipements très complet. En outre, point n’est utile de piocher dans une liste interminable d’options pour se configurer une auto digne de ce nom.

Si notre version d’essai ne peut prétendre au bonus écologique en raison de son tarif, il convient de rappeler que le bonus écologique de 2 000 euros demeure d’actualité pour les versions comprises entre 45 000 et 60 000 euros.

Consommation Mustang MACH-E AWD

Ford annonce une consommation moyenne de 18,7kWh/100 pour cette version AWD extended range, en réalité sur l’ensemble de notre essai nous aurons signé une consommation de 20 kWh/100 km, soit une valeur tout à fait digne de considération.

A raison d’un kWh facturé 0,17 euros (hors abonnement et taxes diverses), comptez un peu moins de 17 euros pour effectuer une charge complète ; soit un coût d’utilisation très prometteur (3,50 euros/100 km) en se basant sur notre consommation moyenne durant notre périple.

Enfin, rappelons que la batterie de la Mustang MACH-E AWD est garantie 8 ans ou 160 000 km, un bon point.

A propos de l'auteur

Olivier Sibani

Subjugé pas les Ferrari 308 et autres R5 Turbo 2 dès mon plus jeune âge. C’est au volant du coupé SL de tonton Didier que j’ai effectué mes premiers tours de roues. Depuis, l'automobile me parait comme une évidence avec plusieurs centaines d’essais autos à mon actif.

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