Essai Seat Leon TSI 110 : l’outsider résiste

Essai Seat Leon TSI 110 ch
Essai Seat Leon TSI 110 ch

De génération en génération, la Seat Leon a fait évoluer ses prestations à la hausse. Cette cousine de la Volkswagen Golf est en effet très proche du best-seller allemand pour l’ensemble de sa partie technique.

Mais que vaut la première motorisation TSI 110 ch sur cette compacte ibérique ?

Design : une Leon 4 au style élégant

La quatrième génération de la Seat Leon a vu évoluer son design en profondeur par rapport à sa devancière, tout en conservant un gabarit proche et une silhouette presque similaire. Avec 4,37 m de long, elle a tout de même grandi de 8,6 cm en longueur, tout en perdant 3 mm en hauteur. Les compactes sont de plus en plus grandes !

Les changements par rapport à la précédente Leon sont nombreux, avec à l’avant une face avant entièrement renouvelée. Les blocs optiques se sont nettement affinés, et disposent de la technologie Full LED ainsi que des clignotants à défilement. La calandre aux angles biseautés semble s’inspirer de la fameuse calandre Singleframe d’Audi.

A l’arrière, les feux sont liés par un fin bandeau également lumineux, illuminé lorsque les projecteurs sont allumés. Des détails assez rares chez les compactes, qui témoignent d’un réel soin pour sa conception.

Ici la version présentée se contente de jantes alliage 16″, des jantes 17″ ou 18″ donneraient plus de dynamisme au profil. Dommage que la version FR ait désormais déserté le catalogue Seat : pour s’offrir une belle finition il faudra commander une Leon…siglée Cupra !

Les feux arrière de la Leon sont reliés par un bandeau lumineux
Les feux arrière de la Leon sont reliés par un bandeau lumineux

Vie à bord : des qualités à revendre

A l’intérieur, cette Seat Leon progresse aussi sur de nombreux points. A commencer par la finition, qui évolue positivement par rapport à la Leon 3. Même si les matériaux sont un cran en-dessous de ceux de la Golf 8, les plastiques sont de qualité très acceptable, avec une partie moussée sur la partie supérieure de la planche de bord. Rien à redire non plus sur la qualité d’assemblage, de très bonne facture. Aux places avant les sièges offrent un bon maintien, et le conducteur trouvera rapidement une bonne position de conduite.

Devant le conducteur, l’instrumentation est entièrement digitale avec un virtual cockpit de 10,25″ digne d’Audi. Elle permet au conducteur de choisir entre plusieurs affichages, dont des compteurs blancs et rouges.

La planche de bord de la Leon est plutôt bien dotée en matière d'écrans
La planche de bord de la Leon est plutôt bien dotée en matière d’écrans

Présent sur cette version Business, l’écran central tactile est de dimensions généreuses avec 10″ de diagonale. Le système Full Link comprend Apple Car Play et Android Auto sans fil : ultra simple à configurer en même temps que la configuration bluetooth. Cela permet d’avoir accès à certaines applications de son smartphone, comme Google Maps, Waze et Spotify.

Ici, la climatisation automatique est bizone avec des réglages qui s’opèrent depuis de petites touches placées au-dessus de l’écran. L’ergonomie est en revanche plus réussie au niveau des commandes du volant multifonctions.

Aux places arrière, l’habitabilité est dans la bonne moyenne de la catégorie, avec un espace aux jambes convaincant et une garde au toit suffisante pour accueillir des adultes d’1m80. Les passagers seront bien lotis en été avec leurs sorties de climatisation bienvenues en cas de canicule.

Sous le hayon, le volume de coffre de 380 litres se situe dans la moyenne haute du segment. Seul bémol : un seuil de chargement élevé.

Pour ceux qui voudraient un coffre plus logeable ( et un seuil abaissé ), la déclinaison break Sports tourer apportera une plus grande soute, notamment par sa longueur accrue de 28 cm ! La contenance passe alors à 620 litres. Pas mal pour l’un des breaks les moins chers proposés sur le marché.

Le coffre de la Seat Leon 5 portes
Le coffre de la Seat Leon 5 portes

Conduite : le TSI 110 fait le job

Cette Seat Leon reprend la même plate-forme MQB-Evo utilisée par la Volkswagen Golf 8. Notre exemplaire d’essai est motorisé par le petit 3 cylindres 1.0 TSI qui développe tout juste 110 ch. Il s’agit d’un moteur très moderne, fabriqué en alliage, avec 12 soupapes, turbo, et injection directe.

Malgré sa puissance raisonnable de 110 ch, ce 3 cylindres a du pep’s, et pourra assez rapidement vous faire dépasser les limitations s’y vous n’y prenez garde, que ce soit en ville, ou sur autoroute. Il est couplé ici à une boite manuelle à 6 rapports, plutôt bien étagée. Au niveau du bruit, la sonorité ne laissera pas de doute sur son son architecture 3 cylindres, et ce dès le démarrage. L’absence d’arbres d’équilibrage est la cause de vibrations caractéristiques de ce type de moteurs. Ce qui sera accentué à chaque redémarrage lorsque vous êtes en ville, du fait de la coupure du Stop-Start.

Les montées en régime ne sont pas mélodieuses, mais sont heureusement en partie étouffées par une insonorisation moteur meilleure que sur une citadine.

Si vous n’aimez pas les 3 cylindres, Seat ne vous donnera qu’une seule alternative : un moteur 4 cylindres 2.0 TDI de 115 ch. Les motorisations plus puissantes à partir de 150 ch à 300 ch sont toutes réservées à la Cupra Leon.

La Seat Leon dispose de bonnes aptitudes routières, y compris avec son petit moteur
La Seat Leon dispose de bonnes aptitudes routières, y compris avec son petit moteur

Avec sa base technique à la fois éprouvée et bien conçue, la Leon part sur de bonnes bases. A l’instar de la précédente génération, elle fait ainsi preuve d’une belle aisance sur route, avec un châssis très bien réglé. Malgré sa puissance de 110 ch, son comportement routier permet ainsi de prendre des courbes à des vitesses légèrement excessives. Le couple moteur de 200 Nm permet aussi de profiter d’une souplesse très appréciable et de reprises dignes d’une voiture turbo diesel.

La direction de cette Leon est un peu légère, mais demeure précise et plaisante. La partie conduite de cette Leon est donc réussie, et devrait être encore plus plaisante pour ceux qui pourront s’offrir des motorisations plus puissantes.

Si la consommation mixte homologuée est de 5,5 L, dans la pratique elle oscillera davantage au-delà de 7 L.

Du côté des aides à la conduite, l’équipement standard est surtout axé sur les aides au stationnement.

Pour 270 euros, le Pack Drive Assist M ajoute la reconnaissance des panneaux de signalisation, le régulateur de vitesse adaptatif et les feux de route intelligents. A ce tarif, autant cocher la case !

La Leon a décroché les fameux 5 étoiles au crash-test EuroNCAP, ce qui la situe au meilleur niveau dans ce domaine.

La signature lumineuse des blocs optiques est réussie
La signature lumineuse des blocs optiques est réussie

Budget : des prix en hausse

Il y a encore peu de temps, la Seat Leon était proposée à partir de 23250 euros. Mais la finition d’entrée de gamme Reference a été supprimée par Seat. Désormais il faut s’orienter au choix sur une version Urban, ou Business : les deux sont facturées à plus de 28200 euros. Fort heureusement l’équipement est complet dès le premier niveau : la Seat Urban dispose en série de la caméra de recul, du Digital Cockpit, du système de navigation avec écran tactile 10″, du Full Link, du Park Assist, des jantes 17″…

Seat a tout de même conservé des options intéressantes, comme le toit ouvrant panoramique ( 1140 euros ), Le Keyless Access ( 260 euros ), les rétroviseurs rabattables électriquement ( 130 euros ), le pack hiver ( 430 euros ), les vitres arrière surteintées ( 260 euros ), la Connectivity Box ( 210 euros ), le crochet d’attelage escamotable électriquement ( 810 euros )…

La caméra de recul fait partie de la dotation de série
La caméra de recul fait partie de la dotation de série

La finition Business présentée dans cet essai est proposée à 28240 euros, avec un équipement qui comprend les jantes alliage 16″, le système de navigation avec écran 10″, Full Link avec Apple Car Play et Android Auto sans fil, Connectivity Box, Park Assist.

Avec 126 g de rejets de CO2, cette motorisation TSI 110 est exonérée de malus écologique.

Face à la concurrence

Sensiblement mieux équipée, avec par exemple le régulateur adaptatif en série, la Volkswagen Golf Life Business TSI 110 est facturée 32045 euros. Soit pas loin de 4000 euros de plus pour la même base technique, la même motorisation…L’écart de prix est en partie justifié par la finition supérieure, un peu plus d’équipements, et une décote qui sera moins rapide.

Au sein du groupe Volkswagen, sa concurrente directe est la Skoda Scala : cette compacte tchèque est proposée à des prix inférieurs, à partir de 23520 euros. Mais pour avoir une dotation équivalente, le prix grimpera inévitablement : la Skoda Scala Business TSI 110 est facturée 29130 euros.

En dehors des cousines, la Peugeot 308 est sa plus grande rivale. La compacte la plus vendue en France s’affiche en effet à partir de 29420 euros, et se distingue à ce prix par son moteur Puretech de 130 ch. Autre argument de poids pour la française : une revente qui sera plus simple, avec une décote moindre.

A propos de l'auteur

Sébastien Rabatel

Rédacteur en chef de Actu-Automobile.com depuis 2009, après plusieurs années en tant que journaliste reporter d'images en télévision. Passionné de voitures, il en a déjà eu une soixantaine et essayé plusieurs centaines.

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