
Véritable phénomène des ventes, la nouvelle Renault 5 E-TECH électrique est un revival sympathique de la R5 des années 70. Depuis son lancement en 2024, elle est rapidement parvenue à s’imposer comme un best-seller dans la catégorie des citadines électriques, avec un effet nouveauté qui a dopé ses ventes. L’une des promesses les plus intéressantes de la Renault 5 électrique était son tarif de base, qui devrait atteindre les 25000 euros avec la finition Five attendue dans les prochains mois. Un prix accessible, tout comme celui de cette version Evolution de 120 ch arrivée il y a peu au catalogue à 27990 euros avant déduction du bonus écologique. Le juste prix ?
Un design qui change la donne
Esthétiquement, la nouvelle génération de la Renault 5 est parvenue à jouer sur la fibre nostalgique, mais ce n’est pas sa seule arme. Elle bénéficie en plus d’un capital sympathie immédiat, avec une bonne bouille qui a toujours été la signature du modèle. Peu d’anciens possesseurs de ZOE devraient regretter le passage de relais entre les deux citadines…
La présentation de cette version Evolution se dispense de certains artifices : jonc de toit coloré, stickers latéraux, jantes alliage, antenne requin, et éléments noir laqué sont aux abonnés absents. Tout comme d’ailleurs l’élément lumineux sur le capot lorsque la voiture est en charge. En revanche la signature lumineuse sous la forme des deux carrés dans les flancs du bouclier avant est bien présente.
Curieusement sur cette finition, la peinture offerte est le noir étoilé. Pour s’offrir ce blanc nacré, il faudra donc ajouter 650 euros. Quatre coloris seulement sont proposés, avec le jaune pop et le vert pop pour des couleurs flashy. Manque donc au passage le bleu nocturne, disponible à partir de la finition Techno.
Sur la finition Evolution, il sera impossible d’ajouter des jantes alliage en option : il faudra donc se rabattre sur des jantes vendues en accessoires. Cela permettra de relooker sa R5, mais aussi de pallier les risques des vol des enjoliveurs 18″…
Cette version Evolution se reconnait aussi par son antenne fouet de 30 cm, absente sur les versions Techno et Iconic 5. Elle devrait partager ce genre de détails avec la version Five.
Vie à bord : un espace limité…à l’arrière
Même dans cette version Evolution, futur coeur de gamme quand la Renault 5 Five sera arrivée au catalogue, la Renault 5 E-TECH présente plutôt bien. Si elle fait l’impasse sur certains détails de présentation comme les poignées intérieures chromées, les miroirs de courtoisie éclairés ou le bandeau rétroéclairé face au passager avant, la Renault 5 Evolution bénéficie tout de même d’une planche de bord bi-ton, avec contre-portes assorties. Cette finition conserve aussi le bel écran central haute définition de 10,1″, et la climatisation automatique. Pas de quoi au final avoir l’impression d’être puni par rapport aux possesseurs des versions Techno et Iconic 5. L’instrumentation numérique face au conducteur s’affiche sur une dalle de 7″, contre 10″ sur les finitions supérieures. Rien de gênant en soi.
En revanche certains services ne sont pas proposés, comme le planificateur d’itinéraire, avec la possibilité de pré-conditionner la température de la batterie pour optimiser le temps de recharge lors d’un grand trajet. Mais n’oublions pas que cette version est plus axée sur un usage urbain, nous y reviendrons.
Aux places avant, les deux passagers se sentiront à l’aise malgré une largeur assez limitée, et l’absence d’accoudoir central.
Petit bémol pour le conducteur, au niveau de l’ergonomie. Les concepteurs de la R5 ont implanté un commodo pour activer le mode Drive, Neutre ou la marche arrière. Mais juste en-dessous, vous avez le commodo de l’essuie-glace. Sans trop regarder, et avec un manque d’habitude, il ne sera pas rare de vous tromper. Pire encore, un troisième commodo se trouve encore juste en-dessous du côté droit du volant. Il s’agit du commodo d’autoradio, un modèle assez archaïque avec une molette arrière très désagréable.
Parlons un peu de la finition : même si les plastiques sont rigides, le grain de plastique est nettement plus valorisant que ce qu’on peut trouver à bord d’une Dacia. La finition est donc honorable, avec une présentation réussie.
Renault a limité les options de confort sur cette version : les acheteurs pourront tout juste cocher pour 400 euros les sièges avant chauffants, qui comprennent aussi un très utile réglage en hauteur.
Le gros défaut de la Renault 5 se situe à l’arrière. En effet, la longueur habitable de la Renault 5 est restreinte : n’oublions pas qu’elle mesure seulement 3,92 m de long, contre 4,05 m pour la Clio 5. La différence au niveau de l’empattement se chiffre à 4 cm, ce qui n’aide pas.
Tentez l’expérience en concession : même si le siège du conducteur est positionné de manière raisonnable pour un adulte de moins de 1,75 m, le passager arrière devra pivoter les pieds pour les placer sous le siège avant. Car le plancher présente une forme assez particulière avec un renfort qui ne laisse que peu de place…Autant le dire tout de suite : si un adulte d’1,80 m ou plus est installé à l’avant et qu’un autre adulte doit s’installer derrière lui, cela risque de poser problème.
Ceux qui ont de grands adolescents ou transportent souvent de la famille ou des amis devront le prendre en compte.
Au niveau du coffre, le seuil de chargement est assez élevé, et la contenance raisonnable avec 326 litres. Ses concurrentes ne font pas mieux niveau volume.
A conduire : 120 ch qui vont bien
La prise en main de cette Renault 5 E-TECH est facile, avec un gabarit de citadine et un diamètre de braquage qui en font une reine des manoeuvres en tout genre. Avec une bonne répartition des masses et un centre de gravité bas, la nouvelle R5 est aussi très équilibrée et rassurante en toutes circonstances. Ce qui permet de s’aventurer sur route et sur autoroute sans se sentir au volant d’un modèle exclusivement urbain comme la Dacia Spring.
Alors que la plus puissante des Renault 5 bénéficie de 150 ch, cette version Evolution se contente de 120 ch. Mais est-ce vraiment un problème ? Pas vraiment. En ville, cette Renault 5 E-TECH peut facilement laisser tout le monde sur place quand le feu passe au vert, avec un couple de 225 Nm disponible immédiatement. Ce n’est qu’en activant le mode ECO que les performances pourront alors être un peu plus limitées. Mais la consommation étant plutôt faible, à quoi bon ?
Sur route et sur voie rapide, la puissance n’est pas non plus un problème, car le poids de cette R5 est raisonnable. La puissance de 150 ch ne semble donc pas indispensable, loin s’en faut.
Avec 77 kg de moins que la version 150 ch du fait d’une batterie plus légère, mais aussi d’un équipement plus light, cette R5 de 120 ch met 9 s pour passer de 0 à 100 km/h, soit seulement 1 s de plus que la version plus puissante. L’écart est très limité, et ne constitue donc pas un argument pour passer sur la motorisation supérieure.
Techniquement, cette motorisation 120 ch n’est pas associée à la batterie de 52 kWh, mais à une batterie NMC de 40 kWh. Celle-ci est donnée pour une autonomie de 312 km, soit environ une centaine de moins que la « grosse » batterie. Au départ du parc presse Renault, l’autonomie indiquait un peu moins de 300 km malgré les 100 % de charge.
Lors de cet essai nous avons relevé une consommation moyenne de 14,9 kWh, plutôt raisonnable pour un usage mixte. La voiture étant homologuée à 14,5 kWh, cette consommation est donc atteignable dans la vraie vie, ce qui n’est pas toujours le cas !
La consommation obtenue ( avec un eco-score de conduite de 87/100, voir photo plus bas ) nous a permis de conserver une autonomie stable : après 200 km parcourus, il restait bien les 90 km prévus au départ.
Renault a limité la charge rapide à 80 kW sur sa batterie de 40 kWh ( 100 kW pour la batterie de 52 kWh ), mais l’usage sera certainement minoritaire pour une version plus adaptée à un usage local et régional. Il sera plus rentable de recharger à domicile ou au travail sur borne AC, avec un coût au kWh plus réduit.
Au niveau des aides à la conduite, celles-ci sont devenues un peu intrusives depuis l’entrée en vigueur des normes de sécurité GSR2 à l’été 2024. Mais c’est le cas de tous les modèles…Heureusement Renault a prévu une touche « My Safety switch » à gauche de la planche de bord, qui permet de désactiver ces alertes sonores.
Sur cette finition Evolution, il manque surtout la caméra de recul pour les manoeuvres, ou le régulateur adaptatif pour les trajets sur voie rapide.
Budget : un prix bien placé
Côté tarif, cette version Evolution 120 ch autonomie urbaine est facturée 27990 euros prix catalogue. En 2025, un acheteur « lamba » peut donc bénéficier d’un bonus écologique de 2000 euros qui fera tomber ce prix à 25990 euros.
Si le prix est supérieur à celui d’une citadine thermique équivalente, il demeure très raisonnable face à la concurrence.
Il est possible de basculer sur la version Techno en conservant cette motorisation de 120 ch en autonomie urbaine, moyennant un supplément de 2000 euros. La dotation s’enrichit alors de nombreux éléments : jantes alliage 18″, caméra de recul, rétroviseurs rabattables électriquement, éclairage d’ambiance 3 zones, chargeur de smartphone à induction, instrumentation de bord 10″, accoudoir central…
Si on compare avec le tarif d’une Clio, il faut prendre la motorisation E-TECH 145 ch pour avoir des performances équivalentes ( 0 à 100 km/h en 9,3 s ). Un modèle facturé 24200 euros avec la finition Evolution. Face aux 25990 euros de la R5 ( bonus de 2000 euros déduit ), l’écart est au final de 1790 euros seulement. Et pour ceux qui bénéficient du bonus majoré à 4000 euros, la R5 reviendra moins chère que la Clio full hybride. En dehors de l’habitabilité arrière inférieure, cette Renault 5 E-TECH présente donc un rapport prix-prestations qui est plutôt convaincant !
Face à la concurrence
Désormais la concurrence s’intensifie dans le segment des citadines électriques, et les françaises se suivent de près sur bien des points. La Renault 5 E-TECH de cet essai est ainsi affichée à un prix catalogue équivalent à ses rivales françaises, la Peugeot e-208 Style et la Citroën ë-C3 Max.
Suite à sa baisse de tarif en début d’année, la Peugeot e-208 est une rivale sérieuse puisqu’elle affiche une autonomie supérieure. Sa puissance est plus élevée, mais cela ne se traduit pas par une hausse des performances. De son côté la ë-C3 est la moins performante, mais se rattrape par un niveau d’équipement complet.
Caractéristiques | Renault 5 E-Tech 120 ch | Citroën ë-C3 Max | Peugeot e-208 136 ch |
---|---|---|---|
Puissance | 120 ch | 113 ch | 136 ch |
Batterie | 40 kWh | 44 kWh | 50 kWh |
Autonomie (WLTP) | 312 km | 320 km | 362 km |
0-100 km/h | 9 secondes | 11 s | 9 secondes |
Vitesse maximale | 150 km/h | 135 km/h | 150 km/h |
Charge rapide (DC) | 15-80% en 30 minutes | 26 minutes | 20-80% en 27 minutes |
Dimensions (L x l x h) | 3 920 x 1 770 x 1 500 mm | 4 010 x 1 760 x 1570 mm | 4 055 x 1 745 x 1 430 mm |
Poids à vide | 1 450 kg | 1 416 kg | 1 455 kg |
Coffre | 326 litres | 310 litres | 309 litres |
Prix catalogue (hors bonus) | 27990 € ( Evolution ) | 27800 € | 28000 € |
📲 Si vous utilisez Google News (Actualités en France), vous pouvez nous suivre facilement en nous ajoutant : Actu-Automobile sur Google News.