Le virage électrique de la Fiat 500 n’aura pas tenu bien longtemps. Cinq ans après le lancement de la 500e, la marque turinoise revient à la motorisation essence, avec une version mild-hybrid. ( lire notre essai de la Fiat 500e )
Derrière ce changement de cap se cache une opération de recentrage stratégique. Car depuis son lancement en 2020, la Fiat 500 électrique, pourtant encensée pour son design et son interface technologique, peine à s’imposer commercialement. Les ventes ont progressé les premières années mais ont dramatiquement chuté depuis 2024.
Trop chère, trop exclusive, trop en avance sur son temps ? La réponse de Fiat est désormais claire : en ramenant un moteur thermique dans la citadine, le constructeur du groupe Stellantis veut « ramener la 500 au peuple », selon les mots de Gaetano Thorel, patron de Fiat Europe.
Une solution éprouvée… et amortie
Techniquement, la 500 Hybrid fait dans le pragmatique : sous le capot, on retrouve le petit trois-cylindres atmosphérique 1.0 Firefly, épaulé par un système mild-hybrid 12V, déjà vu sur les anciennes Panda et 500. Pas de turbo, pas de transmission électrifiée complexe, mais une architecture à la fois connue et rentable, associée à une boîte manuelle à six rapports. L’objectif ? Proposer un prix plancher situé autour de 15 000 euros, là où la 500e démarre à plus de 25 000 euros.
Les acheteurs particuliers de citadines neuves sont forcément sensibles à l’argument tarifaire, et sont encore attachés aux motorisations thermiques. Les moteurs hybrides MHEV sont en très forte progression au niveau des ventes : c’est ce que réclame le marché.
Une Fiat 500 plus accessible, mais pas rétrograde
L’introduction de cette version hybride ne signifie pas pour autant un retour en arrière sur le plan technologique. L’équipement embarqué reste proche de la version électrique, avec un écran tactile 10,25 pouces, une instrumentation numérique, la connectivité sans fil Apple CarPlay et Android Auto, et les équipements de sécurité réglementaires. En revanche, le châssis n’a pas été fondamentalement revu, et la suppression de la batterie n’a permis aucun gain d’espace. Le principal changement ? Le retour du levier de vitesse au centre de l’habitacle.
Fiat produira cette 500 Hybrid à Mirafiori, en Italie. Un choix hautement symbolique mais aussi économique alors que Stellantis continue de rationaliser ses sites de production en Europe. En capitalisant sur des installations existantes et une motorisation amortie, la marque espère optimiser ses marges sur un segment A particulièrement sensible aux prix.
Une stratégie défensive à l’heure des doutes sur l’électrique
Le timing de ce lancement n’est pas anodin. Alors que l’Union européenne peine à convaincre les ménages de basculer à l’électrique, et que les constructeurs multiplient les offres hybrides en guise de compromis, Fiat donne ici une réponse très lisible à la stagnation des ventes de voitures électriques. Une réponse qui manque toutefois d’anticipation, et qui aura coûté de nombreux mois de chômage technique à l’usine de Mirafiori.
Nul doute qu’à court terme, la version hybride dépasse rapidement les ventes de la version électrique. Il faudra désormais attendre le mois de novembre pour voir arriver cette 500 Hybrid en concessions.
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