Chez BMW, le grand ménage de printemps a commencé avant l’heure. Le constructeur bavarois tourne la page de trois modèles qui incarnaient une certaine idée du plaisir automobile : le SUV coupé X4, le roadster Z4 et la Série 8. Trois départs qui ne doivent rien au hasard, mais tout à une nouvelle logique : celle de la rationalisation. Finies les gammes tentaculaires et les modèles de niche destinés à “occuper le terrain”. L’heure est à la sélectivité, à la marge, à l’électricité.
C’est la fin d’un cycle : celui des années 2010, quand BMW multipliait les variantes comme d’autres collectionnent les éditions limitées. Aujourd’hui, le marché est devenu impitoyable. Les modèles à faible volume n’ont plus leur place, surtout quand les marges se jouent sur des SUV électrifiés et des berlines haut de gamme.
Le X4 s’éteint, l’iX4 se prépare
Premier à quitter la scène : le BMW X4. Lancé en 2018, ce SUV coupé dérivé du X3 aura tenu sept ans avant de céder sa place. Sa version essence a déjà tiré sa révérence le 30 septembre 2025, et les diesels suivront d’ici la fin novembre. Le X4 n’aura pas de successeur direct basé sur le nouveau X3 G45, signe clair que BMW ferme la parenthèse du “SUV de niche”.
Mais derrière cette disparition se cache une transition soigneusement orchestrée : l’iX4 est déjà dans les tuyaux. 100 % électrique, il dérivera du nouveau iX3 (NA5), et incarnera la version “coupé” de la gamme zéro émission. BMW assume désormais une séparation nette entre ses gammes thermiques et électriques — deux mondes qui ne se croiseront plus.
Le Z4, dernier souffle du plaisir pur
Autre victime collatérale de la rentabilité : le Z4. Le petit roadster à propulsion, produit en Autriche par Magna Steyr, vivait déjà sous perfusion depuis un an. Sa disparition est désormais actée pour le printemps 2026. Triste symbole : avec lui s’éteint le dernier cabriolet “plaisir” de BMW.
Lui et son cousin japonais, la Toyota GR Supra, partageaient la même plateforme. Mais leurs destins divergent : Toyota prépare déjà sa remplaçante, tandis que BMW renonce à perpétuer la lignée. Une page se tourne, celle des voitures légères, propulsées, faites pour rouler cheveux au vent plutôt qu’en silence sur 400 kilomètres d’autonomie. ( lire BMW Z4 pourquoi le roadster va s’arrêter )
La Série 8, échec d’un rêve de grandeur
Enfin, la Série 8. Sans doute le départ le plus symbolique, tant ce modèle devait incarner le sommet du luxe bavarois. Coupé, cabriolet, Gran Coupé : trois variantes, une ambition — rivaliser avec Porsche, Mercedes et Bentley à la fois. Mais la magie n’a jamais pris.
Trop lourde pour être sportive, trop froide pour être vraiment luxueuse, la Série 8 n’a jamais trouvé son public. Aujourd’hui, les carnets de commande sont clos, et BMW n’a aucune intention de lui donner une descendance, électrique ou non. Ce qui devait être la vitrine du savoir-faire munichois restera un épisode de plus dans la longue série des “belles perdantes” de BMW.
BMW rentre dans le rang
La marque à l’hélice referme donc le chapitre de l’excès. Moins de modèles, plus de cohérence : tel est le nouveau mantra. Les prochaines années seront placées sous le signe de la rentabilité et de la transition électrique, autour des modèles stratégiques : X1, X3, i4, i5, iX3 et iX pour les SUV, et d’une nouvelle gamme de berlines, puisque la Neue Klasse sera bientôt déclinée en électrique.
Le constructeur ne rêve plus de couvrir toutes les niches, mais de dominer celles qui comptent. Le romantisme automobile s’efface au profit d’une rigueur comptable assumée. La passion, chez BMW, n’a pas disparu. Elle s’est simplement convertie en kWh.
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