Le Kia EV6 ne fait pas sa révolution, mais il muscle subtilement son jeu. Quatre ans après son lancement, le crossover électrique coréen revient avec des arguments remaniés, une batterie plus costaude, et une dose supplémentaire de technologie pour affronter un segment devenu impitoyable. Pas question de tout casser pour reconstruire. Le restylage est chirurgical, mais pertinent.
Look d’astronaute, châssis de marathonien
Premier coup d’œil, et le style gagne en nerf. L’identité visuelle de la marque s’affirme davantage avec la nouvelle signature lumineuse “Constellation”, façon vaisseau spatial en orbite basse. À l’avant comme à l’arrière, les jeux de lumière sculptent la silhouette en accentuant largeur et prestance. Pas de révolution dans les proportions, mais des boucliers retouchés, des jantes spécifiques, et un profil toujours aussi fluide, presque fastback dans l’âme. Kia ne cherche pas la surenchère agressive, mais plutôt l’élégance aérodynamique : 582 km d’autonomie ne tombent pas du ciel.
Une batterie plus grosse, mais pas plus lourde
Sous la robe, c’est là que le travail devient sérieux. L’EV6 récupère une batterie de 84 kWh, en hausse de 8,5 % par rapport à la version précédente. Mieux : elle ne pèse pas plus lourd, grâce à une nouvelle pâte thermique à la conductivité optimisée. Résultat : recharge de 10 à 80 % en 18 minutes, jusqu’à 343 km récupérés en 15 minutes sur borne ultra-rapide. L’architecture 800V — toujours rare à ce niveau de gamme — fait le travail. Et Kia hausse la puissance de charge de 239 à 258 kW, de quoi grappiller quelques minutes aux bornes Ionity ou TotalEnergies.
Un intérieur numérique, presque premium
La planche de bord abandonne les rondeurs pour des lignes plus franches, en largeur. L’éclairage d’ambiance renforce l’effet lounge, tandis que l’écran incurvé — façon grande tablette flottante — donne une belle impression de modernité. Le vrai luxe ici, ce n’est pas le cuir, mais la technologie : affichage tête haute, volant électrique, système d’infodivertissement ccNC, mises à jour OTA, empreinte digitale pour démarrer la voiture sans clé. Même le socle de recharge pour smartphone est repensé. On s’approche doucement d’un modèle Software Defined Vehicle, cette nouvelle caste où l’auto évolue après achat, par téléchargement.
Techno embarquée : du mieux et du malin
Dans sa finition GT-line Premium, le nouvel EV6 devient presque un laboratoire roulant : aide au stationnement à distance, détection d’obstacles à 360°, conduite dans les embouteillages (LFA 2), caméra embarquée, et la fameuse clé digitale 2. Pour les puristes, ces gadgets peuvent sembler dispensables. Pour le conducteur pressé des villes, c’est du confort en barre. Ajoutez à cela sept airbags (dont un central à l’avant) et une caisse renforcée, et vous obtenez un SUV qui coche toutes les cases du moment : safe, smart, sobre.
Concurrence en embuscade
Face à lui, le Hyundai Ioniq 5, le Tesla Model Y (toujours redoutable en prix et réseau de recharge), le Volvo EX30 (plus compact mais très techno), ou le Peugeot e-3008 nouvelle génération. L’EV6 n’est plus seul sur le créneau des électriques stylées à grande autonomie. Mais il conserve un avantage rare : une maturité technologique. Pas de gadget inutile, pas de surpromesse. Juste une exécution propre, à la coréenne.
Conclusion : pas la star, mais l’outsider solide
Le Kia EV6 cru 2025 ne fait pas de bruit. Il avance, tranquillement, en bon élève du segment. Le genre de modèle que l’on achète sans esbroufe, mais avec la certitude d’un choix rationnel. Il ne séduira pas ceux qui cherchent l’émotion pure — pour cela, attendez une hypothétique version GT affûtée — mais il cocherait toutes les bonnes cases dans une simulation Excel. Et pour nombre d’acheteurs aujourd’hui, c’est tout ce qui compte.
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